Paroles d’Ougandais : « C’est notre histoire qu’on écrit »
Alors que le procès de Dominic Ongwen se poursuit devant la CPI, les membres des communautés touchées par les crimes allégués dans cette affaire suivent la procédure avec attention. Beaucoup expliquent au personnel de la CPI pourquoi cette procédure judiciaire est un tel enjeu, tant pour leur passé que pour leur avenir.
Une personne a déclaré : « La retransmission du procès nous permet de voir s’écrire l’histoire, notre histoire, et il est très important qu’elle le soit de notre vivant ! Demain, nous deviendrons les points de référence de ces récits, et nous devons apprendre aux générations futures ce à quoi nous assistons aujourd’hui. Il nous faut donc suivre sérieusement ces retransmissions … et je souhaite remercier la CPI de nous le permettre ».
Le sentiment qui prévaut est qu’on est en train de reconnaître les atrocités commises, que les récits de membres des communautés touchées sont intégrés dans le processus de justice et qu’il est possible, grâce à ces récits du passé, de regarder vers l’avenir. Un autre membre des communautés touchées a déclaré quant à lui : « Pour que l’on puisse guérir, justice doit être faite ».
Présente dans le nord de l’Ouganda, la CPI fait en sorte que les communautés puissent suivre les audiences dans des centres de retransmission. Un certain nombre de victimes participent également à l’affaire par l’intermédiaire de leurs avocats, à La Haye. La « participation des victimes », ainsi qu’on appelle ce processus de représentation en justice, permet à la voix des victimes d’être entendue dans la salle d’audience.
Les procès peuvent contribuer à la guérison. Un procès impartial, indépendant et juste permet d’élaborer un récit des faits qui a été vérifié et qui pourra être transmis aux générations futures. Les enfants grandiront en ayant la conviction que personne ne devrait pouvoir se soustraire à la justice, pas même les plus puissants et ceux que l’on soupçonne d’être responsables des pires crimes que le monde ait connus.