Journée de la jeunesse 2017 : Célébrer l'engagement des étudiants en faveur de la paix, la justice et la CPI
Avec Patrick Tshibuyi Wa Tshibuyi
Pour la Journée de la jeunesse 2017, je célèbre mon dialogue avec les jeunes étudiants congolais sur la paix et la justice.
Depuis le début des activités de sensibilisation de la Cour en République démocratique du Congo (RDC), les jeunes étudiants et les professeurs ont été un partenaire clé. Notre travail se tourne vers l'avenir. Nous encourageons l’enseignement du droit pénal international et l’amélioration de la connaissance des jeunes sur la Cour, qui sont à nos yeux les futurs avocats, décideurs et influenceurs.
Dès 2006, j’ai fait partie de l’équipe organisant des conférences-débats dans les universités, une de nos principales activités de sensibilisation à l’intention des étudiants. Mais au fil du temps, je me suis rendu compte que nous n’avions pas beaucoup de spécialistes universitaires sur la CPI. De plus, à cette époque, les bibliothèques en RDC avaient peu de livres sur ce sujet. Ainsi, j’ai proposé à quelques Facultés de droit en province que notre équipe puisse parler de la CPI dans le cadre des cours de droit international ou de séminaires.
Les Facultés contactées étaient très emballées par notre proposition. J’ai ainsi pu animer des enseignements sur la CPI de 2010 à 2015 dans quatre universités, puis sept universités en 2015, en partenariat avec l’ONG Avocats sans Frontières Belgique. Nous poursuivons à ce jour nos conférences et débats dans ces universités.
Je suis heureux de constater que les étudiants s’intéressent de plus en plus à la CPI. Je me rappelle qu’un jour, me trouvant à l’université de Kisangani, j’étais surpris de constater qu’un grand nombre des sujets de mémoires étaient consacrés à la CPI. Ces doctorants sont les futurs experts sur ces sujets et sont un espoir en faveur de la paix et la justice en RDC.
Vu les différents conflits armés qu'a connu la RDC, les étudiants sont enthousiastes quant au rôle que peut jouer la Cour dans la résolution des conflits. Ils ont néanmoins parfois de fortes attentes: “nous souhaitons que tous les auteurs des crimes graves commis en RDC soient poursuivis par la CPI", m’a-t-on dit. C'est aussi mon rôle que d’expliquer que le Bureau du Procureur se concentre sur les individus qui porte la plus lourde responsabilité pour les crimes et que la CPI est complémentaire aux systèmes nationaux.
A Kinshasa, la Cour a ouvert une petite bibliothèque au bureau de la CPI, qui permet également aux étudiants et chercheurs de consulter des ouvrages de base sur la Cour et la justice pénale. L’Unité de la sensibilisation a aussi fait don de quelques livres aux sept facultés de droit des universités où nous avons enseigné.
Mon travail avec les jeunes, étudiants et professeurs continue. Cette année, j'ai déjà animé quatre conférences-débats dans des universités à Kinshasa, Bunia, Goma et Bukavu, notamment pour expliquer la récente ordonnance de réparations dans l’affaire Germain Katanga. Une question qui donne l’occasion de débats animés….. Ces débats éclairés font partie intégrante de nos efforts de sensibilisation. J'en attends d’autres avec impatience, pour la Journée de la jeunesse, et au-delà.
