Situation au Venezuela : la Chambre préliminaire I de la CPI autorise la reprise des enquêtes
Aujourd'hui, le 27 juin 2023, la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (« CPI » ou « la Cour ») a décidé d’autoriser le Procureur de la CPI à reprendre les enquêtes concernant la situation en République bolivarienne du Venezuela I (« la situation » et « le Venezuela », respectivement).
La Chambre, composée des juges Péter Kovács, juge président, Reine Adélaïde Sophie Alapini-Gansou et María del Socorro Flores Liera, a examiné la demande du Procureur, les observations des autorités vénézuéliennes, qui ont collaboré activement avec la Cour dans cette procédure, ainsi que les 1 875 vues et préoccupations transmises par la Section de la participation des victimes et des réparations. La Chambre a conclu que, bien que le Venezuela entreprenne des démarches d'enquêtes, ses procédures pénales nationales ne reflètent pas suffisamment la portée de l'enquête envisagée par l'Accusation. La Chambre a tiré sa conclusion des observations et des éléments dont elle disposait. Concernant les facteurs que la Chambre a considérés comme déterminants pour sa conclusion, elle a conclu qu'il apparaissait que le Venezuela n'enquête pas sur les allégations factuelles sous-jacentes aux éléments contextuels des crimes contre l'humanité, et que les enquêtes nationales semblent généralement se concentrer sur les auteurs directs et/ou de niveau inférieur. Dans le cadre de son examen des autres facteurs, la Chambre a noté que le Venezuela semble avoir pris des mesures d'enquête limitées et que, dans de nombreux cas, il semble y avoir des périodes d'inactivité d'enquête inexpliquées. La Chambre a également noté que les enquêtes nationales ne semblent pas suffisamment aborder les formes de criminalité sur lesquelles l'Accusation a l'intention d'enquêter - se référant en particulier à l'intention discriminatoire sous-jacente au crime présumé de persécution et à l'enquête apparemment insuffisante des crimes à caractère sexuel.
Cette conclusion n'empêche pas le Venezuela de fournir à l'avenir des éléments permettant soit à l'Accusation soit à la Chambre de déterminer l'irrecevabilité sur la base de la complémentarité. En outre, lorsqu'une affaire concrète est présentée par l'Accusation, une nouvelle évaluation de la recevabilité peut avoir lieu. La Chambre a souligné que l'évaluation de l'état des procédures nationales est un processus continu et nécessite un dialogue permanent entre l'État et la Cour, afin de garantir le respect du principe de complémentarité concernant les enquêtes et les poursuites autorisées par la Cour.
Decision authorising the resumption of the investigation pursuant to article 18(2) of the Statute
Contexte : Le Venezuela a ratifié le Statut de Rome le 7 juin 2000. Le 27 septembre 2018, le Bureau du Procureur a reçu, par le biais d'un groupe d'États parties au Statut de Rome, à savoir la République argentine, le Canada, la République du Chili, la République de Colombie, la République du Paraguay et la République du Pérou, un renvoi de la situation au Venezuela depuis le 12 février 2014.
Le 3 novembre 2021, le Procureur a annoncé la conclusion de l'examen préliminaire et la décision d'ouvrir une enquête.
L'annonce du Procureur a été accompagnée d'un accord entre la République bolivarienne du Venezuela et le Bureau du Procureur aux fins de continuer à favoriser les moyens et les mécanismes permettant de soutenir et de promouvoir de véritables procédures nationales au Venezuela, tout en s'engageant à mettre en place des mécanismes pour renforcer la coopération entre les parties afin de faciliter l'accomplissement du mandat du Procureur sur le territoire du Venezuela.
Le 21 avril 2022, le Procureur a notifié à la Chambre préliminaire qu'il avait reçu une demande du Venezuela visant à surseoir aux enquêtes du Bureau en faveur des actions menées par les autorités nationales du Venezuela, conformément à l'article 18-2 du Statut de Rome.
Le 1er novembre 2022, le Procureur a déposé une requête devant la Chambre préliminaire I demandant l'autorisation de reprendre l'enquête dans cette situation.
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Hoy, 27 de junio de 2023, la Sala de Cuestiones Preliminares I de la Corte Penal Internacional (la "CPI" o la "Corte") decidió autorizar al Fiscal de la CPI a reanudar la investigación en relación con la situación en la República Bolivariana de Venezuela I (en adelante “la situación” y “Venezuela”).
La Sala, integrada por los Jueces Péter Kovács, Presidente, Reine Adélaïde Sophie Alapini-Gansou y María del Socorro Flores Liera, examinó la solicitud de la Fiscalía, las observaciones de las autoridades venezolanas que participaron activamente con la Corte en este proceso, así como 1.875 opiniones y observaciones transmitidas por la Sección para la Participación de las Víctimas y las Reparaciones. La Sala concluyó que, si bien Venezuela está realizando algunas diligencias de investigación, sus procesos penales nacionales no reflejan suficientemente el alcance de la investigación prevista por la Fiscalía. La Sala ha llegado a su conclusión sobre la base de las observaciones y el material recibidos. En cuanto a los factores que la Sala consideró determinantes para su conclusión, encontró que Venezuela no parece estar investigando las alegaciones fácticas que subyacen a los elementos contextuales de los crímenes de lesa humanidad, y que las investigaciones nacionales en general parecen centrarse en los perpetradores directos y/o de rango inferior. En su consideración de los factores restantes, la Sala señaló que Venezuela parece haber tomado medidas de investigación limitadas y que en muchos casos parece haber períodos inexplicables de inactividad investigativa. La Sala también señaló que las investigaciones domésticas no parecen abordar suficientemente las formas de criminalidad que la Fiscalía pretende investigar, refiriéndose en particular a la intención discriminatoria que subyace al presunto crimen de persecución y a la aparente insuficiente investigación de los crímenes de naturaleza sexual.
Esta conclusión no impide que Venezuela proporcione material en el futuro para permitir que la Fiscalía o la Sala determinen la inadmisibilidad sobre la base de la complementariedad. Además, cuando la Fiscalía presente un caso concreto, puede tener lugar una nueva evaluación de admisibilidad. La Sala subrayó que la evaluación del estado de los procesos nacionales es un proceso continuo y requiere un diálogo permanente entre el Estado y la Corte, a fin de asegurar el respeto del principio de complementariedad en relación a las investigaciones y los enjuiciamientos autorizados por la Corte.
Decision authorising the resumption of the investigation pursuant to article 18(2) of the Statute
Contexto: Venezuela ratificó el Estatuto de Roma el 7 de junio de 2000. El 27 de septiembre de 2018, la Fiscalía recibió una remisión por parte de un grupo de Estados Partes del Estatuto de Roma, a saber, la República Argentina, Canadá, la República de Colombia, la República de Chile, la República del Paraguay y la República del Perú, en relación con la situación en Venezuela, a partir de 12 de febrero de 2014.
El 3 de noviembre de 2021, la Fiscalía anunció la conclusión de su examen preliminar y la decisión de abrir una investigación.
Este anuncio de la Fiscalía estuvo acompañado de un Memorándum de Entendimiento entre Venezuela y la Fiscalía para continuar impulsando medios y mecanismos que apoyen y promuevan un proceso nacional genuino en Venezuela, comprometiéndose a establecer mecanismos para fortalecer la cooperación entre las partes a fin de facilitar el cumplimiento del mandato del Fiscal en el territorio de Venezuela.
El 21 de abril de 2022, la Fiscalía notificó a la Sala de Cuestiones Preliminares que había recibido una solicitud de Venezuela de inhibición de las investigaciones de la Fiscalía en favor de las actuaciones emprendidas por las autoridades nacionales de Venezuela, de conformidad con el artículo 18, párr. 2 del Estatuto de Roma.
El 1 de noviembre de 2022, la Fiscalía presentó un pedido ante la Sala de Cuestiones Preliminares I solicitando autorización para reanudar la investigación en esta situación.
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