Communiqué de presse: 21 avril 2022 |

Le Procureur de la CPI, Karim A. A. Khan QC, notifie à la Chambre préliminaire I une demande présentée par la République bolivarienne du Venezuela afin de lui déférer le soin de l’enquête en vertu de l’article 18 2 du Statut de Rome

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Le 16 avril 2022, j'ai reçu une demande de la République bolivarienne du Venezuela (« le Venezuela ») qui souhaite que je défère aux autorités nationales vénézuéliennes le soin de l'enquête menée par mon Bureau sur la situation Venezuela I. Plus précisément, le Venezuela a déclenché la procédure prévue à l'article 18 du Statut de Rome, selon laquelle un État peut informer la Cour qu'il ouvre, ou a ouvert, une enquête sur ses ressortissants ou d'autres personnes sous sa juridiction pour des actes criminels qui pourraient être constitutifs de crimes relevant de la compétence de la Cour, et peut demander officiellement au Procureur de la Cour pénale internationale (la « CPI » ou la « Cour ») de lui déférer le soin de l'enquête sur ces personnes. Conformément aux dispositions du Statut de Rome,  je peux faire droit à la demande de sursis ou présenter une requête à la Chambre préliminaire afin de demander l'autorisation de reprendre mes propres enquêtes.

Hier, j'ai notifié la demande de sursis à enquêter du Venezuela à la Chambre préliminaire, ainsi que mon intention de demander, dès que possible, l'autorisation de reprendre mes enquêtes. Dans ma notification, j'ai fait connaître cette décision car, après avoir examiné les motifs de la demande de sursis à enquêter, j'ai conclu qu'aucune nouvelle information n'avait été soumise qui justifierait une révision de mon évaluation antérieure de la complémentarité et indiquerait que les affaires potentielles découlant d'une enquête sur la situation seraient recevables.

Il appartiendra à la Chambre préliminaire de décider de la procédure à suivre une fois que j'aurai soumis ma demande de poursuivre l'enquête, en tenant compte de réponses éventuelles du Venezuela, ainsi que des observations utiles émanant des victimes, de leurs représentants légaux et des autres parties concernées.

En attendant que la Chambre préliminaire statue sur ma demande, mon Bureau peut également demander l'autorisation de prendre certaines mesures d'enquête conformément à l'article 18‑6, le cas échéant.

Je souhaite rappeler que l'application effective du Statut de Rome est une responsabilité partagée par la CPI et les États parties au Statut, dont la République bolivarienne du Venezuela. Depuis ma prise de fonction, j'ai clairement indiqué que la mise en oeuvre concrète de la vision exposée dans le Statut ne pourra se faire qu'en renforçant la coopération et en trouvant un terrain d'entente dans la mesure du possible, même dans des circonstances complexes et difficiles. Dans cette optique, lors de mes contacts avec les autorités vénézuéliennes, j'ai manifesté ma volonté de coopérer avec elles dans leurs efforts pour obtenir justice, en précisant que je n'hésiterais pas à aller de l'avant si j'estimais que les conditions prévues par le Statut de Rome étaient remplies. C'est à l'aune de cette double approche que j'ai annoncé l'ouverture de mon enquête lors de ma première visite à Caracas le 3 novembre 2021, et conclu simultanément un Mémorandum d'accord avec le Venezuela concernant la promotion de la coopération et de la complémentarité

Si les autorités vénézuéliennes n'ont pas souscrit à ma décision d'ouvrir une enquête, elles se sont néanmoins attachées – et c'est tout à leur honneur – à se rapprocher de mon Bureau en vue de consolider notre coopération et d'identifier par quels moyens nous pourrions soutenir les processus nationaux d'établissement des responsabilités. À cet égard, je me félicite de la volonté du Venezuela de continuer à coopérer avec le Bureau du Procureur, indépendamment de sa demande de sursis à enquêter. Dans le même esprit, je continuerai également à m'employer avec le Venezuela à faire progresser la mise en œuvre de tous les aspects du Mémorandum d'accord, tout en respectant clairement les obligations statutaires incombant à mon Bureau en ce qui concerne l'indépendance de nos enquêtes .

Notification d'une demande de sursis à enquêter présentée par la République bolivarienne du Venezuela au titre de l'article 18-2 du Statut de Rome (Anglais)

El 16 de abril de 2022 recibí de la República Bolivariana de Venezuela (en adelante, “Venezuela”) una solicitud de inhibición de las investigaciones de mi Fiscalía en relación con la situación en Venezuela I en favor de las actuaciones emprendidas por las autoridades nacionales de Venezuela. En concreto, Venezuela ha activado el procedimiento previsto en el artículo 18 del Estatuto de Roma, en virtud del cual un Estado puede informar a la Corte de que está llevando o ha llevado a cabo investigaciones en relación con sus nacionales u otras personas bajo su jurisdicción respecto de actos criminales que pueden constituir crímenes de la competencia de la Corte y puede solicitar formalmente al Fiscal de la Corte Penal Internacional ("CPI" o "Corte") que se inhiba en favor de la investigación de esas personas emprendida por el Estado. El Estatuto me exige optar entre aceptar la solicitud de inhibición o dirigir a la Sala de Cuestiones Preliminares una solicitud de autorización para reanudar mis investigaciones propias.

Ayer notifiqué a la Sala de Cuestiones Preliminares la solicitud de inhibición presentada por Venezuela, así como mi intención de solicitar lo antes posible autorización para reanudar mis investigaciones. En mi notificación transmití esta determinación porque, habiendo examinado el fundamento de la solicitud de inhibición, he llegado a la conclusión de que no se había presentado nueva información que justificara la revisión de mi anterior evaluación de la complementariedad en el sentido de que serían admisibles posibles causas pertinentes surgidas de una investigación de la situación.   

Corresponde a la Sala de Cuestiones Preliminares decidir el procedimiento que debe seguirse tras haber presentado yo mi solicitud de seguir adelante con la investigación, con inclusión de posibles respuestas de Venezuela y de observaciones pertinentes formuladas por las víctimas, sus representantes jurídicos y otras partes interesadas.  

Hasta que la Sala de Cuestiones Preliminares se pronuncie sobre mi solicitud, mi Fiscalía también podría solicitar autorización para ejecutar medidas de investigación específicas de conformidad con el artículo 18, párr. 6, según proceda.

Deseo recordar que la aplicación efectiva del Estatuto de Roma es responsabilidad compartida de la CPI y los Estados Partes en el Estatuto de Roma, entre ellos la República Bolivariana de Venezuela.  Desde que asumí mi cargo, he dejado claro que la visión expuesta en el Estatuto solo puede plasmarse genuinamente profundizando en la cooperación y encontrando puntos de coincidencia siempre que sea posible, incluso en circunstancias complejas y problemáticas. A la luz de ello, durante los contactos mantenidos con las autoridades venezolanas di muestras de mi voluntad de cooperar con las autoridades nacionales en su labor encaminada a buscar justicia, al tiempo que dejé claro que no dudaría en avanzar cuando considerara que las disposiciones del Estatuto de Roma habían quedado satisfechas.  Sobre la base de esta doble vertiente anuncié la apertura de mi investigación durante mi primera visita a Caracas el 3 de noviembre de 2021 a la vez que concerté un Memorándum de Entendimiento con Venezuela en relación con la promoción de la cooperación y la complementariedad

Aunque las autoridades venezolanas no estaban de acuerdo con mi decisión de abrir una investigación, me pareció que les honraba el hecho de que, no obstante, se hubieran mantenido en contacto con mi Fiscalía a fin de forjar una cooperación más sólida y encontrar posibles maneras de respaldar los procesos internos de rendición de cuentas.  Al respecto, acojo con satisfacción la voluntad de Venezuela de seguir cooperando con la Fiscalía pese a su solicitud de inhibición de mi investigación.  En ese mismo sentido, también seguiré colaborando con Venezuela para fomentar el logro de todos los aspectos del Memorándum de Entendimiento sin dejar de cumplir con claridad las obligaciones reglamentarias de mi Fiscalía relativas a nuestras investigaciones independientes.

Notificación de la solicitud de inhibición presentada por la República Bolivariana de Venezuela de conformidad con el artículo 18, párr. 2, del Estatuto de Roma (Anglais)

El Sr. Karim A.A. Khan QC, Fiscal de la CPI, notifica a la Sala de Cuestiones Preliminares I una solicitud de la República Bolivariana de Venezuela de inhibición de su investigación de conformidad con el artículo 18, párr. 2, del Estatuto de Roma
Source: Bureau du Procureur | Contact: [email protected]