Les crimes au Darfour n’ont pas cessé. Pour qu’ils cessent, il faut arrêter les criminels, Ahmad Harun et Ali Kushayb – Le Procureur de la CPI

Les crimes au Darfour n’ont pas cessé. Pour qu’ils cessent, il faut arrêter les criminels, Ahmad Harun et Ali Kushayb – Le Procureur de la CPI

ICC-OTP-20100611-PR545

 « L’impunité a un prix et ce sont les victimes qui en font les frais », a déclaré Luis Moreno-Ocampo le 11 juin, à New York, alors qu’il présentait son onzième rapport sur la situation au Darfour (Soudan) au Conseil de sécurité de l’ONU.

« Le Darfour tout entier représente toujours à l’heure actuelle une scène de crime », a-t-il ajouté. « Les attaques menées contre des civils ne prenant pas part au conflit se poursuivent. Des milliers de civils ont été attaqués juste après la signature d’un accord de paix et la prise d’engagements en public en faveur de la paix, plus tôt dans l’année. Les viols continuent. Le processus d’extermination de millions de personnes déplacées réfugiées dans les camps se poursuit. Pourquoi en serait-il autrement étant donné que les criminels jouissent de l’impunité ? »

Le Procureur a attiré l’attention sur la décision rendue le 28 mai 2007 par les juges de la CPI et a informé le Conseil de sécurité de l’ONU du fait que le Soudan ne se conformait pas à la résolution 1593 étant donné qu’il s’était refusé à arrêter Ahmad Harun et le chef de milice/Janjaouid, Ali Kushayb, les deux hommes contre lesquels un mandat d’arrêt a été délivré il y a trois ans.

« Ahmad Harun excelle à mobiliser et à utiliser les milices pour attaquer des civils et masquer de telles activités sous couvert du chaos et des violences entre tribus. C’est ce qu’il a fait dans les années 90 dans les monts Nouba et au Sud-Soudan. Puis, il est parti au Darfour où il a recommencé. Depuis 2003, en qualité de Ministre délégué chargé de l’intérieur, M. Harun a coordonné les attaques lancées contre des civils, dans leurs villages, au Darfour. Entre 2005 et 2009, M. Harun a occupé les fonctions de Ministre délégué aux affaires humanitaires, supervisant ainsi la perpétration du crime d’extermination de personnes dans les camps de déplacés au Darfour, les mêmes personnes dont il avait orchestré le déplacement. Puis, il a à nouveau été envoyé dans le sud, à Abyei, qui a par la suite été incendié par des milices tribales, ce qui a entraîné le déplacement de 50 000 citoyens. À l’heure actuelle, Ahmad Harun se trouve dans le sud ; c’est le gouverneur du Kordofan du Sud. Il faudrait l’arrêter avant qu’il ne commette d’autres crimes de par ses nouvelles fonctions. »

« Aujourd’hui, j’ai informé le Conseil de sécurité du fait que ces crimes continuent. Lundi, il se penchera sur sa stratégie globale en ce qui concerne le Darfour et le Soudan et l’affinera. Cela constitue une opportunité de faire preuve de cohérence et d’exiger que le Soudan, en tant qu’État membre des Nations Unies, se conforme entièrement aux obligations qui lui incombent au regard des résolutions du Conseil de sécurité. L’arrestation d’Ahmad Harun et d’Ali Kushayb constitue une part essentielle de la stratégie générale visant à parvenir à la paix, à établir une stabilité et à fournir une protection aux civils. »

La Cour pénale internationale est une cour permanente et indépendante qui mène des enquêtes et engage des poursuites à l’encontre de personnes accusées des crimes les plus graves ayant une portée internationale – génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre – pour autant que les autorités nationales compétentes n’aient pas la capacité ou la volonté de le faire véritablement.

Le Bureau du Procureur mène en ce moment des enquêtes à propos de cinq situations : République démocratique du Congo, Nord de l’Ouganda, Darfour (Soudan), République centrafricaine et Kenya.

Pour plus de renseignements, veuillez contacter :
Fonctionnaire chargée de l’information pour le Bureau du Procureur
Florence Olara
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+31 (0) 6 5029 4476 (portable)

Source: Bureau du Procureur