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Le dimanche, Jujina, 73 ans environ, parcourt à pied et seule 2 km le long de la route poussiéreuse et isolée qui mène à l’église. C’est le seul répit dans sa vie quasiment solitaire passée à cultiver la terre, à jardiner et à s’occuper de son mari.
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La Bible de Jujina est ouverte à la page du Livre de Job, qu’elle lit souvent. Sa Bible compte parmi ses effets personnels les plus précieux, avec son poste de radio, qui est le plus souvent son seul lien avec les autres. Il remplit le silence, lui tient compagnie et lui apporte de la musique, des nouvelles et des informations du monde extérieur.
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« J’essaie de trouver une consolation en lisant la Bible et en allant à l’église, de trouver un sens à la nouvelle vie que je mène. » Pendant le conflit, la fille de Jujina a été tuée et ses petits‑enfants qui vivaient avec elle ont été enlevés. On ne les a jamais revus.
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Jujina arrive à l’église. Bien que les grandes églises catholiques ou protestantes soient répandues dans le nord de l’Ouganda, de nombreux édifices plus petits ont été construits précisément pour aider à répondre aux doléances et aux besoins spirituels de la population nés du conflit.
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Jujina, le pasteur et d’autres fidèles se rassemblent à l’église. Beaucoup disent qu’ils y vont pour guérir, trouver un sens et pardonner.
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Le chemin du retour. Le système habituel de soutien familial, où plusieurs générations vivent ensemble et s’entraident, s’est effondré pendant le conflit dans le nord de l’Ouganda. Soudain, des enfants se sont retrouvés chefs de famille, sans aînés pour les guider, ou des aînés se sont retrouvés seuls, sans personne pour s’occuper d’eux ou les soutenir sur leurs vieux jours.
Photo : Pete Muller pour la CPI #LaVieAprèsUnConflit – Témoignages recueillis par l’Unité de la sensibilisation @pete_k_muller