Le pouvoir de la résilience, de l’innovation et de l’espoir
« Je me lève le matin, et je me retrouve au Soudan, en Géorgie ou en République centrafricaine. La possibilité de commencer chaque journée de travail dans un pays différent est fascinante.» Il y a un an de cela, il était encore possible de voir Violeta, à la tête de l’Unité de la sensibilisation de la CPI, un jour travaillant au siège à la Haye, et un autre de Khartoum en Soudan, échangeant avec des journalistes qui couvrent les procès en cours. Le travail de Violeta continue à être mené chaque jour d’un pays différent, bien que virtuellement. Caroline, Chargée de la Sensibilisation, se fait l’écho de cette expérience.
Alors que la pandémie de COVID-19 a secoué le monde, il a fallu adapter les manières de communiquer au quotidien. La CPI a dû trouver de nouvelles voies de communication pour rester en contact avec les communautés affectées par des crimes et de nouvelles manières de partager des informations sur la CPI et son travail.
Résilience. Innovation. Espoir. L’idée derrière ces trois mots si simples a contribué à remodeler le travail de sensibilisation en 2020 et 2021.
Le monde est mon bureau
De son salon dans une commune non loin de La Haye, Violeta reste en contact au quotidien avec ses collègues basés sur le terrain, ainsi qu’avec les communautés affectées, la société civile, les avocats, les associations du barreau, ou encore les étudiants, vivant à des milliers de kilomètres. « Notre rôle est de rapprocher les audiences de la Cour des personnes qui ne peuvent pas se rendre à la Cour, soit en les amenant dans la salle d’audience, soir en amenant la salle d’audience vers elles », dit Violeta.
Lors d’une journée type, derrière son écran d’ordinateur, Caroline passe également d'une situation à l'autre, organisant des conférences, des formations en ligne et des séances d'information pour les médias ou les avocats, entre autres.
« Mon rôle est de faire en sorte que les personnes de ces pays se sentent proche de la Cour, qu’elles sachent que nous sommes à l’écoute et que leurs préoccupations soient prises en compte », dit Caroline. Elle ajoute que bien que certaines personnes puissent ne pas être satisfaites du résultat d’une procédure judiciaire, elles sont toujours reconnaissantes que leur voix soit entendue et qu'on leur ait montré de l'empathie et du soutien.
« Nous avions l’habitude d’aller en mission pour partager des informations sur la Cour avec les médias, les ONG, et la communauté juridique », se souvient Caroline. « Les interactions en face à face inculquent la confiance, établissent des relations et façonnent la compréhension du travail de la Cour. L’interaction directe avec des personnes dans les pays où la Cour enquête est très enrichissante ; c’est un rappel de l'importance du travail de la CPI », ajoute-t-elle.
Avec la pandémie en cours, cette interaction est devenue virtuelle, ce qui rend difficile la tâche de garder le contact avec les personnes vivant dans des pays ou la technologie n’est actuellement pas développée. « Nous avons dû faire preuve de créativité pour adapter le type d’activité que nous organisons », dit Caroline.
Surmonter les défis
Parce que les réunions en face à face sont devenues difficiles à organiser et qu'il était quasi impossible d'atteindre physiquement les communautés affectées en raison de la pandémie du COVID-19, une vision d’une nouvelle sensibilisation a vu le jour. De l’ « extension de la galerie publique de la salle d’audience », la sensibilisation est passée à l’« extension de la galerie publique virtuelle », avec une plus grande portée, un contenu plus varié et un public mondial beaucoup plus vaste. La sensibilisation s’est tournée vers les plateformes en ligne pour organiser des formations et des webinaires, a fait usage des services de messagerie pour disséminer des matériels d’information aux partenaires, a créé des supports audiovisuels pour expliquer le mandat de la Cour par le biais d’animations, et a participé à des émissions de radio, pour atteindre une audience plus large.
Résilience. Innovation. Espoir.
L’Unité de la Sensibilisation restera en quête de nouvelles manières de mener les activités, concevoir de nouveaux outils d'information et explorer de nouvelles voies de communication, tout cela avec un esprit curieux et ouvert.
2020 et 2021 étaient pavées d’obstacles mais, tel que le souligne Violeta, « bien que trouver des moyens d'atteindre les communautés ait été difficile, nous y sommes parvenus grâce à la résilience et au soutien de nos collègues et partenaires sur le terrain. »