Le Procureur de la CPI « se réjouit de constater que les décisions de la Cour et la résolution 1593 (2005) du Conseil de sécurité sont suivies », compte tenu de la reddition volontaire aux autorités de la Cour de deux commandants rebelles du Da

Suite à l'arrivée à la Haye d'Abdallah Banda et de Saleh Mohammed Jerbo Jamus, commandants rebelles du Darfour, dans l'optique de leur comparution volontaire prévue le 17 juin devant la Cour pénale internationale (CPI), afin de répondre des accusations de crimes de guerre pour le rôle qu'ils ont joué dans l'attaque lancée en 2007 contre des soldats de l'Union africaine chargés du maintien de la paix à Haskanita, le Procureur de la CPI, M. Moreno-Ocampo, a souligné l'importance d'une telle coopération. « Cet événement montre qu’il est important que toutes les parties au conflit coopèrent, comme l'exige la résolution 1593 du Conseil de sécurité de l'ONU ».

« Cette reddition est l’aboutissement des efforts déployés pendant des mois pour convaincre MM. Banda et Jerbo de coopérer. Au moment de déférer à la Cour la situation au Darfour, le Conseil de sécurité avait demandé aux autorités soudanaises et à toutes les parties au conflit de coopérer pleinement avec mon Bureau. Comme je l'ai signalé au Conseil de sécurité la semaine dernière, les groupes rebelles ont respecté les décisions de la Cour », a déclaré le Procureur.

« La comparution de ces deux suspects signifie que toutes les personnes que nous souhaitons poursuivre dans le cadre de l'attaque menée à Haskanita se sont rendues devant la Cour », a-t-ilajouté.

« Mon Bureau avait également proposé à Ahmad Harun et à Ali Kushayb de se livrer de leur plein gré, a déclaré M. Ocampo, mais ces derniers ont refusé de coopérer et les juges ont délivré des mandats d'arrêt à leur encontre. Il a été constaté que les autorités soudanaises, qui n’ont pas donné suite à ces mandats, ont ignoré les injonctions du Conseil de sécurité. »

« Ces chefs rebelles vont à présent affronter la justice. L'attaque qu'ils ont menée en 2007 contre le camp de l'Union africaine à Haskanita a causé la mort de 12 soldats de la paix et aggravé le sort des milliers de civils que ces soldats étaient venus aider et qui ne bénéficient plus d’aucune protection. »

MM. Banda et Jerbo sont respectivement les deuxième et troisième personnes à se présenter volontairement devant la Cour en exécution d'une citation à comparaître. Ils étaient à l'origine conjointement mis en accusation avec le commandant rebelle Bahar Idriss Abu Garda, qui a comparu de son plein gré devant la Cour le 18 mai 2009. À la suite de l'audience de confirmation des charges du 19 octobre 2009, les juges de la CPI ont conclu que l'attaque en question constituait un crime reconnu par le Statut mais que les éléments de preuve présentés ne suffisaient pas à établir la responsabilité pénale individuelle de l’intéressé. Le Procureur présentera donc des éléments de preuve supplémentaires lors d'une nouvelle audience de confirmation des charges.

La Cour pénale internationale est une cour permanente et indépendante qui mène des enquêtes et engage des poursuites à l’encontre de personnes accusées des crimes les plus graves ayant une portée internationale – génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre – pour autant que les autorités nationales compétentes n’aient ni la capacité ni la volonté de le faire véritablement.
Le Bureau du Procureur enquête à l'heure actuelle sur cinq situations : la République démocratique du Congo, le nord de l'Ouganda, la région du Darfour au Soudan, la République centrafricaine et le Kenya.
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