Communiqué de presse: 20 septembre 2007

ICC - Le Procureur de la CPI à propos du Darfour : « La justice doit figurer en tête de nos préoccupations »

Communiqué de presse


Le Procureur de la CPI à propos du Darfour : « La justice doit figurer en tête de nos préoccupations »

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(New York)  Au moment où les dirigeants de la planète s’apprêtent à se réunir au siège de l’ONU, M. Luis Moreno-Ocampo, le Procureur de la CPI, rencontre des acteurs de premier plan de cette institution afin de leur exposer les raisons pour lesquelles la justice doit être une priorité pour le Darfour.

« Nous devons briser le silence, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue à l’ONU. Cette semaine et celle qui suit, lorsque les dirigeants du monde entier se réuniront ici, à l’ONU, la justice au Darfour doit figurer à l’ordre du jour, en tête des sujets abordés. En l’état actuel, le Darfour ne peut attendre aucune solution sur le plan politique, en matière de sécurité ou d’ordre humanitaire tant que les criminels de guerre présumés resteront libres de leurs mouvements au Soudan. »
 
Ce vendredi, l’ONU accueillera la deuxième Consultation de haut niveau sur le Darfour, une rencontre à laquelle participeront les ministres de plus de 25 pays, ainsi que des hauts responsables des Nations Unies, de l’Union européenne, de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes. À peine trois jours plus tard, le mardi 25 septembre, l’Assemblée générale des Nations Unies entamera son débat général et le Président français, Nicolas Sarkozy, présidera la réunion des chefs d’États du Conseil de sécurité consacrée à la paix et à la sécurité en Afrique.

En février 2007, le Bureau du Procureur a dénoncé la façon dont l'ancien Ministre délégué du Soudan chargé de l’intérieur, Ahmad Harun, avait élaboré un système, en collaboration avec les miliciens/Janjaouid, visant à attaquer la population civile du Darfour et à contraindre des millions des personnes à vivre dans des camps. En avril 2007,  les juges de la CPI ont délivré des mandats d’arrêt à l’encontre d’Ahmad Harun et du chef de milice/Janjaouid Ali Kushayb, qui doivent répondre de 51 chefs d’accusation pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Le Gouvernement du Soudan n’a ni arrêté ni remis Ahmad Harun. « Les autorités nient les crimes d'Ahmad Harun, des dénégations que le monde ne peut cautionner », a déclaré le Procureur.

En sa qualité de Ministre délégué chargé des affaires humanitaires, Ahmad Harun exerce depuis 2005 son autorité sur les camps et contrôle l’acheminement de l’aide humanitaire. Des rapports du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et d’autres organismes indiquent que les conditions se dégradent dans les camps : les hommes qui s’aventurent hors des camps sont tués, les femmes violées ; les travailleurs humanitaires sont victimes d’attaques régulières. Selon certains renseignements, des hommes, des femmes et des enfants sont expulsés des camps sans avoir d’endroit où aller ni de moyens de survivre. « Ahmad Harun ne protège pas les camps, il les contrôle. Il a contraint des millions de personnes à trouver refuge dans ces camps et continue d’avoir la main mise sur elles. Il faut l’empêcher d’agir. Il doit être arrêté. Tel est le but que je me suis fixé et celui de la Cour, un but qui doit être notre objectif à tous », a ajouté le Procureur.

La Cour pénale internationale est une cour permanente qui mène des enquêtes et engage des poursuites à l’encontre de personnes accusées des crimes les plus graves ayant une portée internationale : génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.  La Cour mène en ce moment des enquêtes à propos de quatre situations : Nord de l’Ouganda, République démocratique du Congo, Darfour (Soudan) et République centrafricaine.


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À New York, du 20 au 22 septembre :
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À La Haye :
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