Déclaration: 28 janvier 2025 |

Discours du Procureur de la CPI, M. Karim A.A. Khan KC, devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies à propos de la situation au Darfour, en application de la résolution 1593 (2005)

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Le Procureur de la CPI Karim A.A. Khan KC informe le Conseil de sécurité des Nations Unies à New York sur la situation au Darfour, Soudan, le 27 janvier 2025. Nations Unies/Loey Felipe
Le Procureur de la CPI Karim A.A. Khan KC informe le Conseil de sécurité des Nations Unies à New York sur la situation au Darfour, Soudan, le 27 janvier 2025. Nations Unies/Loey Felipe

Monsieur le Président, je vous remercie de me donner l’occasion d’informer une nouvelle fois le Conseil de sécurité aujourd’hui. Je tiens également à remercier Son Excellence le représentant permanent du Soudan auprès des Nations Unies pour sa présence, et me réjouis de pouvoir m’entretenir avec lui à l’issue de cette réunion.

Monsieur le Président, Excellences, vous n’êtes pas sans savoir qu’au cours des six derniers mois, la situation au Darfour n’a cessé de se dégrader, provoquant une véritable descente aux enfers pour sa population, dont les souffrances et la misère continuent de s’aggraver.

La famine ravage le Darfour. Le conflit s’envenime, prenant pour cible les enfants, mais aussi les filles et les femmes, qui sont victimes de viols. Il laisse dans son sillage un paysage de désolation où, disons-le, la criminalité règne en maître. Cette descente aux enfers semble s’accélérer, en ce moment même. Aujourd’hui et hier à El Fasher, des civils innocents et des hôpitaux et autres infrastructures civiles vitales auraient à nouveau été pris pour cible. Aucun répit n’est laissé à la population du Darfour.

Mon Bureau est convaincu, Monsieur le Président, ainsi qu’il est précisé dans le rapport présenté au Conseil de sécurité, que des crimes internationaux sont commis au Darfour, à l’heure où je vous parle. Ces crimes, qui sont utilisés comme armes de guerre, sont perpétrés quotidiennement à l’encontre de personnes que le droit est censé protéger contre ce type de comportement. Ce constat, je tiens à le préciser, n’est pas le fruit d’une appréciation subjective ni d’une analyse tirée de rapports non vérifiés. Il s’appuie sur un examen rigoureux des informations et des éléments de preuve qui ont été recueillis par mon Bureau.

Les nombreux témoignages collectés au cours de nos enquêtes, qui font état de crimes liés au genre commis contre des femmes et des jeunes filles prises pour cible constituent une source de préoccupation majeure. Ces crimes sont une priorité pour mon Bureau qui, au cours des six derniers mois, s’est attaché à mettre en œuvre des actions permettant de renforcer son efficacité sur le terrain et d’apporter une réponse adaptée. À cette fin, nous nous sommes rendus au Tchad et dans les autres pays limitrophes du Soudan, où nous avons recueilli des preuves auprès des communautés déplacées concernant ce qu’elles ont subi, ce dont elles ont été témoins, ce qu’elles ont vu. Nous avons auditionné des témoins. Nous avons multiplié les éléments de preuve collectés à partir de sources numériques et vidéo, grâce à l’exploitation des outils technologiques mis en place par mon Bureau, afin de mieux comprendre les liens qui existent entre les auteurs, les auteurs présumés, leurs structures et les schémas de criminalité.

Comme le précise le rapport, nous avons renforcé notre coopération avec les autorités nationales, en communiquant des informations aux services nationaux chargés de faire respecter la loi, afin qu’ils puissent également jouer leur rôle et, plus largement, contribuer à la lutte contre l’impunité. Cela s’est traduit par une augmentation du nombre d’enquêtes menées au niveau national par des pays tiers.

Dans ce cadre, comme le confirme mon rapport, mon Bureau prend actuellement les mesures nécessaires pour présenter des demandes de délivrance de mandats d’arrêt en rapport avec les crimes qui seraient ou auraient été commis au Darfour‑Ouest, comme nous le pensons.

Mais je tiens à être très clair : mon Bureau n’agira et ne présentera ces demandes de délivrance de mandats d’arrêt que lorsqu’il sera convaincu, au terme d’un examen mené conformément à ses procédures internes, qu’une perspective réaliste de condamnation existe. Si nous présentons aux juges de la CPI des demandes fondées sur des preuves solides à même de résister à un examen minutieux, nous mettons toutes les chances de notre côté pour que les juges y fassent droit, que les individus susceptibles d’être arrêtés soient jugés pour leurs crimes dans le cadre d’une procédure régulière et que justice soit faite pour les survivants.

Il faut, Monsieur le Président, que ceux qui sont sur le terrain à El Fasher, à Al Geneïna et dans le reste du Darfour comprennent ce message simple : le moment est venu, pour l’amour du ciel, de respecter enfin le droit international humanitaire, non par charité, non par nécessité politique, mais par souci d’humanité et parce que le droit l’exige.

Les souffrances vécues par les femmes, les enfants et les hommes au Darfour font écho à celles qui ont conduit le Conseil de sécurité à exercer son pouvoir de saisine de la Cour dans la résolution 1593, il y a 20 ans. J’affirme que les schémas de criminalité qui sont à l’œuvre aujourd’hui sont les mêmes que ceux qui ont été observés en 2003, et qui ont donné lieu à la saisine. Ce sont aussi les mêmes auteurs, les mêmes protagonistes et les mêmes groupes qui sont ciblés. Ce sont les mêmes communautés, les mêmes groupes qui souffrent, la nouvelle génération de Darfouriens subissant le même enfer que celui qu’ont enduré celles qui l’ont précédée.

Ce lien tragique, horrible, inutile et évitable entre le passé et le présent souligne, selon nous, la nécessité de poursuivre les efforts déployés et l’importance des progrès accomplis au cours de la période considérée.

Le mois dernier, j’ai eu l’honneur de comparaître aux côtés des membres de l’équipe unifiée dédiée à la situation au Darfour et de présenter les conclusions orales de l’Accusation devant la Chambre de première instance de la Cour pénale internationale dans l’affaire concernant Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman, également connu sous le nom d’Ali Kushayb. Ce procès, qui portait sur des crimes commis entre août 2003 et avril 2004, qui apparaissent, avec le recul, similaires à ceux qui sont commis aujourd’hui, revêt une importance capitale.

Ce procès est essentiel pour les Darfouriens, pour les différentes communautés touchées, pour les témoins qui sont venus à La Haye, pour les populations que nous avons rencontrées en Allemagne, à Adré, à la frontière du Tchad, à la frontière du Darfour, au Darfour même, et pour ceux qui sont ici à New York, dans la galerie publique. Il est essentiel, car il leur permet de se dire qu’on ne les oublie pas, qu’ils n’ont pas été effacés de notre conscience, qu’ils ne sont pas invisibles, que leur existence compte, et qu’elle est tout aussi importante, pour ce Conseil et au regard des engagements que nous avons pris, que celle de toute autre personne ailleurs dans le monde.

L’importance de ce procès, comme l’ont souligné les victimes les unes après les autres, ne tient pas seulement à sa portée historique, ni même à l’exercice de mémoire collective ou à la manifestation de la vérité auquel il contribue, mais aussi et surtout à l’espoir qu’il fait naître dans l’esprit des victimes que les promesses qui ont été faites de défendre l’existence, la dignité et les intérêts des habitants du Darfour seront, bien que tardivement, tenues par mon Bureau, par la Cour, mais également par vous, par le Conseil de sécurité et par l’ensemble de la communauté internationale.

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Le Procureur Karim A.A. Khan KC présente le 40e rapport de la CPI sur la situation au Darfour (Soudan) au Conseil de sécurité de l’ONU. Nations Unies/Loey Felipe
Le Procureur Karim A.A. Khan KC présente le 40e rapport de la CPI sur la situation au Darfour (Soudan) au Conseil de sécurité de l’ONU. Nations Unies/Loey Felipe

Il est important, Monsieur le Président, et je pense que c’est un point que j’ai évoqué avec les représentants des communautés concernées au Darfour aujourd’hui et à d’autres occasions, que le procès d’Abd-Al-Rahman ne soit pas vu comme un aboutissement. Il constitue seulement une première étape, que je qualifierai d’importante, vers la justice et l’établissement des responsabilités, étape qui doit être soutenue. Nous devons agir pour mettre fin, une fois pour toutes, à l’impunité. Pour ce faire, nous avons besoin de soutien, de votre soutien. Nous avons besoin du soutien de ce Conseil, qui a fait le terrible constat que la situation au Darfour représentait une menace pour la paix et la sécurité internationales au sens du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Comme vous aviez raison. Vingt ans après, faute d’exécution des mandats d’arrêt délivrés par les juges de la CPI, il existe un risque réel de déstabilisation au Darfour, qui pourrait s’étendre à l’ensemble de la région et faire sombrer la population encore un peu plus dans la misère.

Les faits vous ont donné raison, si je puis dire, et la conclusion selon laquelle la situation au Darfour constituait une menace pour la paix et la sécurité internationales, qui a conduit à la saisine de la Cour à l’époque, était juste et reste valable aujourd’hui. Les mêmes conditions, les mêmes ingrédients sont présents et continuent de menacer la paix et la sécurité internationales. C’est pourquoi il est essentiel que les victimes soient entendues et que justice leur soit rendue.

Cela exige notamment, Monsieur le Président, que des mesures concrètes soient prises en ce qui concerne les mandats d’arrêt délivrés par la CPI à l’encontre de l’ancien Président Omar Al Bashir, d’Abdel Hussein et d’Ahmad Harun. La remise à la Cour d’Ahmad Harun revêt une importance particulière et pourrait avoir un profond retentissement, comme je l’ai ouvertement indiqué lors de mes échanges avec le Gouvernement soudanais, compte tenu des liens qui existent clairement entre les actes qui lui sont reprochés et les accusations, désormais établies, contre Ali Abd-Al-Rahman, Ali Kushayb. Nous pensons savoir où se trouve Ahmad Harun. Nous en avons informé les autorités soudanaises. Nous devons maintenant faire en sorte de nous conformer aux obligations contenues dans la résolution du Conseil de sécurité, afin de répondre aux attentes des victimes, des représentants de la communauté darfourienne présente ici et des milliers de personnes qui nous regardent, qui attendent, non pas que des principes de droit abstrait soient respectés, mais que les promesses qui leur ont été faites soient tenues, que le droit s’applique de manière égale et que l’enfer qu’ils connaissent aujourd’hui cesse ou à tout le moins que les tensions s’apaisent pour que, débarrassés des souffrances atroces qu’ils endurent, ils puissent enfin vivre.

En ce qui concerne la coopération avec le Gouvernement soudanais, de nouveaux échanges ont eu lieu au cours de la période considérée, qui laissent entrevoir des signes encourageants, même si la prudence reste de mise. Des progrès ont été accomplis en ce qui concerne les demandes d’assistance devant être traitées en priorité. J’ai eu le plaisir de rencontrer Son Excellence le procureur général du Soudan le mois dernier. Il a assisté, accompagné d’une délégation, à la clôture du procès d’Ali Abd-Al-Rahman, Ali Kushayb. Des discussions constructives ont eu lieu, à l’issue desquelles nous avons convenu de renforcer notre coopération à l’avenir, et il est de mon devoir de saluer les efforts entrepris non seulement par lui, mais aussi par le point de contact désigné par le général Burhan à la suite de la réunion que nous avons tenue ici, à New York, il y a 18 mois. L’action de ce point de contact a été déterminante dans l’amélioration de la coopération avec mon Bureau. Les progrès accomplis doivent néanmoins être consolidés et étendus au cours des six prochains mois, conformément aux termes de la résolution 1593 adoptée par le Conseil de sécurité, qui suscite des attentes et produit des effets juridiques contraignants.

Monsieur le Président, au cours de la période considérée, j’ai également entrepris d’engager des discussions avec les Forces de soutien rapide afin d’obtenir des informations utiles à nos enquêtes. À la suite d’une réunion tenue la semaine dernière entre des membres de mon Bureau et des représentants des Forces de soutien rapide, j’attends, j’espère et j’exige qu’une action rapide et des mesures concrètes soient mises en œuvre. J’y veillerai et j’indiquerai dans mon prochain rapport si, oui ou non, nous avons obtenu la coopération promise et des réponses à nos demandes d’assistance.

Le rapport qui est présenté à ce Conseil, Monsieur le Président, est le quarantième d’une longue série. C’est le 40e rapport sur la situation au Darfour. On peut nous reprocher de ne pas être allés assez vite, je l’admets, et d’avoir ainsi contribué à la perte de trop nombreuses vies, ce qui est vrai. Cela met en évidence une chose très importante : la Cour pénale internationale n’est forte que si elle bénéficie du soutien des États. Sa force est à la mesure de la volonté des États d’honorer leurs obligations et de se conformer aux dispositions de la Charte des Nations Unies, et d’appuyer l’une des conclusions les plus graves qui puissent être tirées, à savoir qu’une situation remplit les conditions énoncées au Chapitre VII de la Charte.

Mais cela nous ramène aussi, je pense, à l’époque où ce Conseil parlait d’une seule voix afin de lutter contre l’impunité et d’apporter, collectivement, une réponse aux souffrances, à la misère, à ceux qui, dans leur vie quotidienne, ont le sentiment d’être insignifiants aux yeux de leur gouvernement, sans parler des puissantes institutions internationales présentes à New York, notamment ce Conseil.

En renvoyant cette situation à la Cour pénale internationale en tant qu’institution judiciaire, le Conseil de sécurité a non seulement créé des obligations contraignantes pour les États, mais il a aussi noué un lien indéfectible — du moins peut-on l’espérer — entre lui et les survivants et leurs familles, que nous nous efforçons tous ensemble de servir en faisant passer leurs intérêts avant la politique, en privilégiant leurs attentes plutôt que les divisions et en défendant leur droit à une protection égale devant la loi.

Certes, Monsieur le Président, je le reconnais volontiers, je parle d’un autre temps, d’une autre époque que celle que nous connaissons aujourd’hui. La demande que je formule peut vous paraître naïve, mais je me dois de la formuler. Souvenons-nous et ne renonçons pas à l’unité dont ce Conseil est capable lorsqu’il place les individus au premier plan, en permettant à leur voix d’être entendue par-dessus le brouhaha de la politique, des divisions et des intérêts stratégiques. Le procès qui s’est achevé le mois dernier a permis de rassurer les victimes en leur montrant que nous ne les avions pas oubliées.

Elles sont reconnaissantes au Conseil, Monsieur le Président, d’avoir saisi la Cour et l’en remercient. Pour autant, nous ne pouvons ignorer le fait que, si des mesures sont prises à l’encontre de la Cour pénale internationale, notre capacité à rendre justice aux survivants, aux victimes, aux habitants du Darfour, que nous avons rencontrés et qui se trouvent dans ce bâtiment aujourd’hui, sera nécessairement affaiblie.

Dire que les procureurs vont et viennent est un truisme, une évidence, mais aussi une réalité. Ils passent, comme des bateaux dans la nuit. Mais la CPI, en tant qu’institution, a été créée par l’Organisation des Nations Unies, avec laquelle elle a noué une relation spéciale. Elle bénéficie du soutien de 125 États parties, qui ont adhéré à son Statut, pour défendre les droits des plus vulnérables dans le monde entier et dans toutes les situations relevant de sa compétence.

Ma prière, mon espoir et mon appel, Monsieur le Président, sont donc que nous puissions travailler ensemble pour renouveler et renforcer ce lien entre le Conseil de sécurité et la CPI, d’une part, et les victimes du Darfour et celles qui souffrent tant aujourd’hui, d’autre part.

Nous devons le faire, comme nous le rappellent les récits que nous avons entendus, que le monde entier a entendus aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, de ceux qui ont vécu l’horreur des pogroms, la persécution du peuple juif et d’autres minorités il y a 80 ans, l’enfer du camp d’Auschwitz que des séquences filmées à la libération et présentées lors du procès des principaux responsables de ces crimes tenu à Nuremberg, ont permis de mettre au jour. Nous devons le faire pour honorer la mémoire des victimes d’Auschwitz et des victimes de tous les crimes dont nous avons été témoins au cours des dernières décennies, qui sont sans commune mesure avec ceux commis durant l’Holocauste. Nous devons le faire parce que nous avons promis que cela ne se reproduirait plus. Il est temps de tenir cette promesse et de défendre les droits de ceux qui ont souffert de tant de crimes, que ce soit en Sierra Leone, au Cambodge, au Rwanda ou en ex-Yougoslavie, dans les nombreux conflits qui sévissent dans le monde.

Si nous y parvenons, si nous arrivons à faire taire les intérêts politiques et les divisions, ne serait-ce qu’un moment, et si nous concentrons notre attention sur les personnes innocentes et vulnérables, il est à espérer que nous entendrons les cris de la population du Darfour qui réclame justice. Elle est dans le besoin. Elle est en danger. Et vous avez estimé, en adoptant la résolution 1593, qu’elle avait droit à la justice. Il est temps, tous ensemble, de nous donner la main et de tenir la promesse que nous avons faite de mettre fin au cycle de désespoir dans lequel, génération après génération, les Darfouriens se débattent.

Je vous remercie de votre attention.

المدعي العام للمحكمة الجنائية الدولية كريم أ. أ. خان يطلع مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة في نيويورك على الحالة في دارفور بالسودان في 27 كانون الثاني/يناير 2025. تصوير الأمم المتحدة/لوي فيليبي

السيد الرئيس، أشكركم جزيل الشكر على إتاحة الفرصة لي لإحاطة مجلس الأمن مرة أخرى اليوم. وأود أيضا أن أعرب عن شكري لسعادة الممثل الدائم للسودان لدى الأمم المتحدة على حضوره. ويسعدني أن أتمكن من التحدث معه بعد جلسة المجلس هذه.

السيد الرئيس، أصحاب السعادة، أنتم تعلمون بالطبع أن الأشهر الستة الماضية عكست المزيد من الانحدار، بل والانحدار الحاد، نحو معاناة وبؤس أعمق لشعب دارفور.

فالمجاعة قائمة في دارفور. والصراع يتزايد. والأطفال مستهدفون. والفتيات والنساء يتعرضن للاغتصاب. والمشهد كله عبارة عن مشهد دمار، ونقول إنه مشهد إجرامي. وهذا الانحدار لا يزداد إلا تسارعا. إنه يتسارع ونحن نتحدث. واليوم وأمس في الفاشر، شهدنا تطورات تظهر فيها مزاعم خطيرة عن استهداف المزيد من المدنيين الأبرياء، وهجمات على أهداف مدنية حيوية مثل المستشفيات. ويبدو أن أهل دارفور لا يجدون أي فرصة للراحة.

إن وجهة النظر الواضحة لمكتبي، السيد الرئيس، كما ينعكس في التقرير المعروض أمام المجلس، هي أنه في الوقت الذي نتحدث فيه، لا شك أن جرائم دولية تُرتكب في دارفور. إنها تُرتكب في الوقت الذي نتحدث فيه. ومن المؤسف أننا نرى يوميا جرائم تُستخدم كسلاح حرب، الذين من المفترض أن يحميهم القانون من هذه الأنواع من التجاوزات. وأود أن أوضح أن هذا ليس تقييما عاما، ولا تقييما مستقى من تقارير غير مؤكدة، بل هو تحليل صارم توصل إليه مكتبي استنادا إلى الأدلة والمعلومات التي تم جمعها ومراجعتها.

ونحن نشعر بقلق خاص إزاء سلسلة الاتهامات باستهداف النساء والفتيات، والادعاءات بارتكاب جرائم جنسانية تم تحديدها من خلال تحقيقاتنا. وهذه الجرائم تُشكل أولوية لمكتبي. وفي الأشهر الستة الماضية، حاولنا مواجهة الموقف على الأرض من خلال تحسين الكفاءة ومحاولة الاستجابة. وقد قمنا بذلك من خلال وجودنا في تشاد، وفي البلدان الأخرى المجاورة للسودان، حيث جمعنا أدلة من مجتمعات اللاجئين بشأن ما عانوه، وما شهدوه، وما رأوه. لقد أجرينا مقابلات مع الشهود وزدنا نطاق وكمية الأدلة التي جمعناها من المصادر الرقمية والفيديو، باستخدام الأدوات التكنولوجية التي وفرها مكتبي، حتى تتحسن رؤيتنا للارتباط بين الجناة والجناة المزعومين وهياكلهم وأنماط الجريمة.

لقد عززنا، كما هو مفصل في التقرير، الشراكات مع السلطات الوطنية، وتبادل المعلومات مع أجهزة إنفاذ القانون الوطنية حتى تتمكن أيضا من القيام بدورها وتحمل عبء المساءلة على نطاق أوسع. وقد تجلّى ذلك في زيادة عدد التحقيقات المحلية من قبل دول ثالثة.

وبناء على هذا الإجراء، وكما أكدتُ في تقريري، يمكنني أن أؤكد اليوم أن مكتبي يتخذ الخطوات اللازمة لتقديم طلبات إصدار أوامر قبض فيما يتعلق بالجرائم التي نعتقد أنها تُرتكب، والتي ارتُكبت، في غرب دارفور.

ولكنني أود أن أكون واضحا للغاية: إن مكتبي لن يتحرك، ولن يقدم هذه الطلبات إلا عندما نقتنع، وفقا لإجراءاتنا الداخلية، بأن هناك احتمالا واقعيا للإدانة. ومن خلال تقديم الطلبات أمام قضاة المحكمة الجنائية الدولية على أساس أدلة قوية قادرة على الصمود أمام التدقيق، فإننا نملك أفضل فرصة ليس فقط لأن يقبل القضاة الطلبات، بل وأيضا لأن يخضع أولئك الذين قد يتم القبض عليهم للإجراءات القانونية الواجبة للدفاع عن حقوق الناجين.

وأعتقد أن هناك رسالة بسيطة، السيد الرئيس، ينبغي أن يفهمها أولئك الموجودون في الميدان في الفاشر والجنينة وفي مختلف أنحاء دارفور: لقد حان الوقت، ولإن تحقق ذلك متأخرا فهو خير من ألا يتحقق أبدا، بالله عليكم: امتثلوا للقانون الإنساني الدولي، لا تفضلا منكم، ولا من باب الضرورة السياسية، بل بما تمليه عليكم الإنسانية وبما يوجبه القانون الواضح والصريح.

ومن بين آلام نساء دارفور وأطفالها ورجالها، تتردد أصداء قريبة، أعادتنا إلى اللحظة التي ولدت منها الإحالة الأولى، حين أصدر هذا المجلس القرار 1593 قبل عشرين عاما. وأؤكد أن نمط الجرائم، ومرتكبيها، والأطراف المعنية، يتطابق بشكل وثيق مع نفس أبطال المشهد، ونفس المجموعات المستهدفة كما كان الحال في عام 2003، وهو ما أدى إلى الإحالة. وهذه هي نفس المجتمعات، ونفس المجموعات التي تعاني، وجيل جديد يمر بنفس الجحيم الذي عانت منه أجيال أخرى من سكان دارفور.

وإن هذا الارتباط المأساوي والرهيب وغير الضروري والذي يمكن تجنبه بين الماضي والحاضر في دارفور يؤكد، كما نقول، ضرورة وقيمة التقدم الكبير للغاية الذي شهدناه خلال الفترة المشمولة بهذا التقرير.

ففي الفترة المشمولة بهذا التقرير، في الشهر الماضي، كان ليّ شرف الظهور مع أعضاء فريق دارفور الموحد، لتقديم المرافعات الختامية أمام الدائرة الابتدائية للمحكمة الجنائية الدولية في الدعوى المقامة على السيد علي محمد علي عبد الرحمن، والمعروف أيضا بالسيد علي كوشيب. وهذه المحاكمة تعني الكثير. وقد ركزت هذه المحاكمة على جرائم يُزعم أنها ارتُكبت في الفترة ما بين آب/أغسطس 2003 ونيسان/أبريل 2004، وبالانتقال سريعا إلى اليوم، نرى أن جرائم مماثلة تُرتكب اليوم.

ولكن بالنسبة لأهل دارفور، تعني هذه المحاكمة الكثير. فقد اجتمعنا مع مجتمعات مختلفة، وشهود جاءوا إلى لاهاي، ومجتمعات التقينا بها في ألمانيا، وفي أدري، وعلى الحدود مع تشاد، وعلى حدود دارفور، وفي دارفور نفسها. وحتى هنا في نيويورك، لدينا أُناس من المجتمعات المتضررة بعينها في صالة الجمهور. ويقولون إن هذا يعني الكثير لهم، لأنهم لم يُنسوا. ولم يُمحوا من الوعي العام. إنهم ليسوا غير مرئيين، وحياتهم ليست بلا قيمة، وحياتهم مهمة لهذا المجلس والعهد الذي تم قطعه، مثل حياة الناس في أي مكان آخر.

ولقد أكد المجني عليهم واحدا تلو الآخر على أن هذه العملية لا ترجع ببساطة إلى الأهمية التاريخية للمحاكمة، ولا إلى أهمية الذاكرة الجماعية أو الإفصاح عن الحقيقة. بل إنها تبعث الأمل في نفوس المجني عليهم بأن الوعود التي قُطعت، مهما تأخرت، سوف تتحقق، ليس فقط من جانب مكتبي أو المحكمة، بل وأيضا من جانبكم، ومن جانب المجلس، ومن جانب المجتمع الدولي الأوسع نطاقا، من أجل تكريم أرواح أهل دارفور وكرامتهم وقيمتهم.

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Le Procureur Karim A.A. Khan KC présente le 40e rapport de la CPI sur la situation au Darfour (Soudan) au Conseil de sécurité de l’ONU. Nations Unies/Loey Felipe
Le Procureur Karim A.A. Khan KC présente le 40e rapport de la CPI sur la situation au Darfour (Soudan) au Conseil de sécurité de l’ONU. Nations Unies/Loey Felipe
المدعي العام كريم أ. أ. خان يقدم تقرير المحكمة الجنائية الدولية الأربعين بشأن الحالة في دارفور بالسودان إلى مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة. تصوير الأمم المتحدة/لوي فيليبي

إنه من المهم، السيد الرئيس، وأعتقد أن هذه النقطة أثرتُها اليوم وفي مناسبات أخرى مع مجتمع دارفور، ألا وهي أن الدعوى المقامة على عبد الرحمن لا يمكن اعتبارها خطوة نهائية. إنها بداية، بداية قوية، كما نقول، نحو العدالة والمساءلة. ولكنها تحتاج إلى الدعم. إنها تحتاج إلى العمل، ويجب حتما تقليص فجوة الإفلات من العقاب. وهناك حاجة إلى المزيد من الدعم. ولتحقيق هذه الغاية، نحتاج إلى دعمكم. نحن بحاجة إلى دعم هذا المجلس الذي توصل إلى استنتاج خطير للغاية بموجب الفصل السابع من ميثاق الأمم المتحدة بأن الحالة في دارفور تُشكل تهديدا للسلم والأمن الدوليين. وكم كنتم ثاقبي البصيرة. فبعد عشرين عاما، ومع عدم تنفيذ أوامر القبض الصادرة عن قضاة المحكمة الجنائية الدولية، أصبحنا نرى خطر زعزعة الاستقرار في دارفور، والمزيد من البؤس لشعب دارفور، إضافة إلى خطر حقيقي بزعزعة استقرار المنطقة.

إذن أنتم على حق تماما، إذا جاز لي أن أقول ذلك، ومع كل الاحترام الواجب، فإن الاستنتاج بأن الحالة في دارفور تُشكل تهديدا للسلم والأمن الدوليين كان استنتاجا قويا للغاية أدى إلى إحالة الحالة إلى المحكمة. ولكن، من الواضح أن هذا التهديد لا يزال قائما اليوم. إن نفس المكونات، ونفس الظروف التي تُشكل تهديدا للسلم والأمن الدوليين، وحق الأفراد في أن يُنظر في قضيتهم وأن يحصلوا على العدالة، كلها أمور مهمة.

وهذا يتطلب أيضا، السيد الرئيس، اتخاذ خطوات ملموسة بشأن أوامر القبض على الرئيس السابق عمر البشير والسيد حسين والسيد هارون التي أصدرتها المحكمة الجنائية الدولية. ومن المهم بشكل خاص، وقد أوضحتُ ذلك مناقشاتي مع الحكومة السودانية، أن تسليم السيد هارون سيكون له تأثير خاص في هذه المرحلة لأن هناك أيضا ارتباطا واضحا للغاية بين الاتهامات الموجهة إلى السيد هارون والاتهامات الموجهة للسيد عبد الرحمن (علي كوشيب). نعتقد أننا نعرف مكان أحمد هارون. لقد أبلغنا السودان بذلك. يتعين علينا الآن أن نجد طريقة للوفاء ببنود قرار مجلس الأمن وتلبية التوقعات، ليس من ناحية المبادئ القانونية المجردة، بل من أجل المجني عليهم، وممثلي مجتمع دارفور هنا في هذه المحكمة، ومن أجل الآلاف من المشاهدين، الذين يتطلعون إلى الوفاء بالوعود التي قُدمت لهم، وتطبيق القانون على قدم المساواة، ووقف الجحيم الذي يعيشون فيه، أو على الأقل تخفيف حدته، للسماح لهم بالعيش بعيدا عن الظروف الحارقة التي يعيشونها حاليا.

ولقد ظهرت خلال الفترة المشمولة بهذا التقرير، بكل احترام، علامات تشير إلى التفاؤل الحذر فيما يتصل بالتعاون مع حكومة السودان. خلال الفترة المشمولة بهذا التقرير، أجرينا المزيد من الاتصالات مع السلطات السودانية. وقد أحرزنا بعض التقدم في تحديد طلبات المساعدة ذات الأولوية. وقد سعدتُ بلقاء سعادة النائب العام السوداني منذ وقت ليس ببعيد، في الشهر الماضي. لقد جاء برفقة وفد لحضور اختتام محاكمة السيد عبد الرحمن (علي كوشيب)، وأجرينا بعض المناقشات البنّاءة معهم ووعدنا بمزيد من التعاون في المستقبل. وأعتقد أنه من الصواب الاعتراف بالجهود التي بُذلت ليس فقط من جانب النائب العام بل أيضا من جانب منسق الاتصال الذي عينه الجنرال البرهان بعد اجتماعي مع الجنرال البرهان هنا في نيويورك قبل 18 شهرا. لقد كان لمنسق الاتصال هذا تأثير ملموس وإيجابي على التعاون مع مكتبي. ولكن، يجب تعزيز هذا التقدم وتوسيعه في الأشهر الستة المقبلة، بما يتماشى مع الشروط والتوقعات والمتطلبات القانونية لقرار مجلس الأمن 1593.

السيد الرئيس، لقد بذلتُ أيضا جهودا خلال الفترة المشمولة بالتقرير للتواصل مع قوات الدعم السريع للحصول على معلومات ذات صلة بتحقيقاتنا. وبعد اجتماع بين أعضاء مكتبي وممثلي قوات الدعم السريع الأسبوع الماضي، أتوقع وأتمنى وأطالب باتخاذ تدابير سريعة وذات مغزى. وسأتابع الوضع وسأذكر في التقرير القادم ما إذا كان التعاون الموعود والاستجابة لطلبات المساعدة قد تحققا أم لا.

هذا التقرير الذي نقدمه، السيد الرئيس، هو التقرير الأربعين. إنه التقرير الأربعين بشأن الحالة في دارفور. والآن، يمكن للمرء أن يقول إن الأمر استغرق وقتا أطول مما ينبغي، وأنا أتفق معكم، وقد فقدنا الكثير من الأرواح، وهذا صحيح. ولكن، هذا يؤكد أمرا في غاية الأهمية: أن المحكمة الجنائية الدولية قوية بقدر دعم الدول. إنها قوية بقدر ما يكون هناك التزام ورغبة في الوفاء بالواجبات الناشئة عن ميثاق الأمم المتحدة وتنفيذ أحد أخطر الاستنتاجات التي يمكن التوصل إليها، ألا وهو أن الحالة تستوفي متطلبات الفصل السابع من الميثاق.

ولكن هذا يعيدنا أيضا، على ما أعتقد، إلى وقت تحدث فيه هذا المجلس بصوت واحد لمحاربة الإفلات من العقاب ومحاولة الاستجابة بشكل جماعي للمعاناة والبؤس، وللأشخاص الذين يشعرون في حياتهم اليومية بأنهم أصغر من أن تراهم بلدانهم، فضلا عن المؤسسات القوية في نيويورك، مثل مجلس الأمن.

وعندما اتخذ المجلس هذا القرار، فقد خلق ارتباطا ملزما، ليس فقط من خلال إحالته الحالة إلى المحكمة الجنائية الدولية كمؤسسة قضائية، بل إنه أحدث ارتباطا لا ينفصم وأنشأه ولحمه وصنعه - أو نأمل أن يكون ارتباطا لا ينفصم - بين هذا المجلس والناجين وأسرهم الذين نسعى جميعا لخدمتهم؛ لأن نعلي شأنهم فوق كل شيء، فوق السياسة؛ وأن نعلي شأنهم فوق كل شيء، فوق الانقسام؛ وأن نعلي شأنهم فوق كل شيء، وحقوقهم في الحماية المتساوية التي وعد بها القانون.

والآن، أدرك، بالطبع، السيد الرئيس، أننا نعيش في زمن مختلف. إنه عصر جديد. ولحظة لا تشبه سابقتها. آمل أن لا يكون هذا ضربا من السذاجة، وحتى لو كان، فحري بنا أن نطلب طلبا بسيطا على الأقل. دعونا لا ننسى أو نتخلى تماما عن روح الاتحاد التي يستطيع هذا المجلس أن يتحلى بها إذا وضعنا الناس فوق كل اعتبار، وسمحنا لصوتهم أن يعلوا فوق ضجيج السياسة والانقسامات والمصالح الاستراتيجية. وقد كانت المحاكمة التي اختتمت الشهر الماضي بمثابة ضمان ملموس للمجني عليهم بأنهم لم يُنسوا.

سيدي الرئيس، هذا عرفان منهم لهذا المجلس، لأنه أحال الحالة إلى المحكمة الجنائية الدولية في المقام الأول. ولكننا لا نستطيع أيضا أن نتجاهل حقيقة مفادها أن اتخاذ أي إجراء ضد المحكمة الجنائية الدولية سوف يكون له تأثير مباشر على قدرتنا على تحقيق العدالة للناجين وللمجني عليهم ولشعب دارفور الذين التقينا بهم والذين يتواجدون في هذا المبنى اليوم.

إنه أمر معتاد وواضح وصحيح: المدعون العامون والقضاة يأتون ويذهبون مثل السفن التي تمر في الليل. ولكن المحكمة الجنائية الدولية، كمؤسسة، تأسست ولها علاقة خاصة مع الأمم المتحدة، وهي مدعومة من 125 دولة طرف انضمت إليها لحماية حقوق أكثر الناس ضعفا على مستوى العالم وفي مختلف الحالات التي نتمتع فيها بالاختصاص.

ولذلك فإن صلاتي ومناشدتي وأملي، السيد الرئيس، هو أن نعقد العزم على العمل معا لتجديد الروابط التي نشأت بين المجلس والمحكمة الجنائية الدولية والمجني عليهم في دارفور وأولئك الذين يعانون كثيرا اليوم وتعزيزها.

وهذا صحيح، وخاصة اليوم، في يوم ذكرى الهولوكوست، عندما سمعتم في هذا المبنى، وسمع الكثير منكم، وسمع العالم، أصوات شهود المذابح الرهيبة، واضطهاد الشعب اليهودي والأقليات الأخرى قبل 80 عاما، عندما تم تحرير أوشفيتز وسُجّلت مشاهد الجحيم وعُرِضت في نورمبرغ، وكانت هناك مساءلة، تم قول الحقيقة. لتكريم ضحايا أوشفيتز، لتكريم ضحايا الجرائم التي شهدناها على مدى العقود التي مرت منذ ذلك الحين، ربما على نطاق مختلف عن الهولوكوست، ولكن ثمة وعد قطعناه على أنفسنا: ألا يتكرر ذلك أبدا. لقد حان الوقت للوفاء بهذا الوعد، من أجل حقوق جميع الضحايا الذين عانوا من العديد من الجرائم، سواء في سيراليون، أو كمبوديا، أو رواندا، أو يوغوسلافيا السابقة، أو في العديد من الصراعات التي نراها اليوم.

إذا تمكنا من العمل بهذه الطريقة الجديدة، وإذا تمكنا من إسكات السياسة والانقسام للحظة واحدة، وإذا ركزنا على الأبرياء والضعفاء، فإننا نأمل أن نسمع صرخات المطالبة بالعدالة من شعب دارفور. إنهم بحاجة إلى المساعدة. إنهم في خطر. وقد قررتم بالفعل أن لديهم الحق، من خلال القرار 1593، وأن لديهم الحق في الحصول على العدالة. لقد حان الوقت لنا أن نجتمع معا ونفي بهذا الوعد لمنع هذه الدوامة المستمرة من اليأس التي عانت منها أجيال من سكان دارفور.

شكرا جزيلا.

المصدر: مكتب المدعي العام | جهة الاتصال: [email protected]

بيان المدعي العام للمحكمة الجنائية الدولية كريم أ. أ. خان إلى مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة بشأن الحالة في دارفور، عملا بالقرار 1593 (2005)
Source: Bureau du Procureur | Contact: [email protected]