Déclaration: 20 novembre 2024 |

Déclaration du Procureur de la CPI, M. Karim A.A. Khan KC, au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies à propos de la situation en Libye en application de la résolution 1970 (2011)

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Le Procureur de la CPI, Karim A.A. Khan K.C., informe le Conseil de sécurité des Nations Unies depuis Tripoli sur la situation en Libye le 19 novembre 2024. Crédit photo : Nations Unies/Eskinder Debebe
Le Procureur de la CPI, Karim A.A. Khan K.C., informe le Conseil de sécurité des Nations Unies depuis Tripoli sur la situation en Libye le 19 novembre 2024. Crédit photo : Nations Unies/Eskinder Debebe

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil, je vous remercie de me donner la possibilité et de me faire l’honneur d’informer à nouveau le Conseil à propos de la situation en Libye.

Je souhaiterais pour commencer, si vous me le permettez, exprimer mes sincères remerciements à Son Excellence le représentant permanent de la Libye auprès des Nations unies pour sa présence.

Monsieur le Président, il s’agit de ma deuxième visite officielle en Libye et de la deuxième fois que l’opportunité m’est donnée d’informer le Conseil de sécurité depuis ce pays.

Je me dois d’exprimer ma gratitude aux autorités libyennes, en particulier le Président, le Premier Ministre, le Procureur général, sans qui cette visite n’aurait pas été possible, pour leur engagement, leur soutien et les discussions très constructives que nous avons eues, dont j’ai l’intention d’évoquer certains aspects ce matin.

Je tiens également à remercier mes collègues de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL) qui a facilité l’organisation de ma visite dans le pays.

Ce matin, j’ai eu l’honneur, avec mon équipe, de rencontrer les victimes de Tarhounah.

Je les avais déjà rencontrées dans cette même ville de Tarhounah il y a deux ans ; je leur ai parlé, et elles ont évoqué avec beaucoup de franchise et d’émotion ce qu’elles ont vécu et subi. Je me suis rendu dans les endroits où leurs proches ont été torturés et tués ; j’ai entendu des récits faisant état d’une cruauté calculée, et je suis allé dans des lieux qui ne sont plus aujourd’hui que de vastes charniers, où les corps des victimes ont été jetés après qu’elles ont été tuées. Aujourd’hui, l’une des personnes que nous avons rencontrées a dit quelque chose de très simple et de très vrai : chaque foyer de Tarhounah déplore la perte d’un être cher et tous ceux qui ont subi cette perte évoquent une vie brisée à tout jamais. Le chagrin était palpable et sincère alors même qu’ils exprimaient, de manière très digne, leur peine mais aussi leurs attentes à notre égard, à l’égard du Conseil et à l’égard de la Libye elle-même.

Et ce qui a été clairement exprimé, c’est une exigence. Ces récits émouvants témoignent tous d’une détermination sans faille, de la conviction que justice doit être faite pour eux-mêmes, leurs familles, leur communauté et la Libye dans son ensemble et que les auteurs des crimes commis doivent répondre de leurs actes devant les tribunaux.

Le sentiment qu’ont les victimes que les choses changent, que le temps des discours est révolu, que celui de l’action et de la justice est venu est pour eux une source d’espoir. Ils le perçoivent et le voient de leur yeux et ils savent aujourd’hui qu’ils ont une place dans ce processus, j’en suis convaincu.

Ainsi qu’il est précisé dans le rapport écrit qui a été transmis au Conseil de sécurité, le 4 octobre de cette année, les éminents juges de la Chambre préliminaire I ont levé les scellés sur les mandats d’arrêt délivrés à l’encontre de six personnes appartenant aux groupes armés Al Kaniyat, que nous considérons comme responsables de nombreux crimes relevant du Statut de Rome commis à Tarhounah.

Grâce à des enquêtes indépendantes, à l'excellent travail de l’équipe d’enquête et à la coopération des autorités libyennes, qui ne cesse de s’améliorer, des preuves ont été mises au jour qui montrent, selon nous, que ces six individus ont commis des crimes de guerre, y compris des meurtres, des atteintes à la dignité personnelle, des traitements cruels, des tortures, des violences sexuelles et des viols à Tarhounah.

Lors de ma rencontre très émouvante avec ces victimes, ces mères et ces pères, ces frères et sœurs qui ont perdu des membres de leur famille, j’ai pu entendre, outre la détermination que j’ai mentionnée, leur souhait que j’utilise ce microphone, cette plateforme qui me permet de m’adresser à vous, pour parler en leur nom et non au mien, pour vous transmettre un message, pour vous dire qu’ils sont satisfaits de la délivrance des mandats, mais ce qu’ils veulent avant tout, ce qu’ils demandent, ce qu’ils vous conjurent de faire, c’est de veiller à ce que ces individus soient appréhendés et jugés dans le cadre de procédures auxquelles ils pourront prendre part, dans lesquelles ils pourront témoigner et parler des violences qu’ils ont subies et des membres de leur famille qu’ils ont enterrés, des membres de leur famille qu'ils recherchent, qui sont portés disparus et dont les corps n’ont pas été identifiés ou localisés.

Les activités de suivi mises en œuvre par mon Bureau et le travail effectué en liaison avec le Bureau du Procureur général ont permis de localiser certains des individus cités dans les mandats d’arrêt. Nous savons où ils se trouvent. Nous le savons. Ce dont nous avons besoin, comme les victimes l’ont demandé, c’est de votre aide pour garantir que les décisions de la Cour pénale internationale, les décisions de la Chambre préliminaire, soient exécutées et que ces individus puissent être arrêtés et jugés de manière équitable par des tribunaux indépendants et impartiaux.

Je suis prêt à collaborer avec tous ceux qui le souhaitent : le Gouvernement libyen, les populations, les communautés, les autorités du nord et du sud de la Libye, de l’est et de l’ouest, les membres du Conseil, bien sûr, mais aussi les États parties et ceux qui ne le sont pas, afin de ne pas décevoir les attentes des victimes.

Je pense que tout espoir n’est pas perdu pour les habitants de Tarhounah.

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Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies assistent à la présentation par le Procureur Khan de sa visite à Tripoli, en Libye. Crédit photo : Nations Unies/Loey Felipe
Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies assistent à la présentation par le Procureur Khan de sa visite à Tripoli, en Libye. Crédit photo : Nations Unies/Loey Felipe

Au cours des deux derniers jours, nous avons aussi vu, je pense, un changement de paradigme dans la nature des progrès qui peuvent être envisagés. Les avancées sont concrètes et perceptibles. En ce qui concerne les principaux axes d’enquête concernant la situation en Libye, nous avançons également à grands pas dans les enquêtes sur les crimes commis dans les centres de détention dans la période allant de 2014 à 2020. Je confirme au Conseil et le préviens d’ores et déjà que d’autres demandes de mandats d’arrêt seront émises à l’encontre d’individus dans le cadre des enquêtes en cours durant la prochaine période considérée. Il est probable que certaines de ces demandes soient émises sous le sceau de la confidentialité et ex-parte afin de pouvoir maximiser les chances d’arrêter les personnes qui y sont citées.

La coopération se poursuit, par ailleurs, avec d’autres autorités nationales, y compris l’équipe commune d’enquête mentionnée dans le rapport, afin de compléter les efforts nationaux visant à amener les auteurs de crimes commis en Libye, y compris contre les migrants, à rendre des comptes.

Et je peux confirmer que nous sommes dans les temps pour parvenir à mettre en œuvre le plan d’action que j’ai exposé dans ma dernière intervention, qui prévoit l’achèvement des activités d’enquête menées par mon Bureau d’ici la fin de 2025.

Cet objectif est ambitieux mais il est réalisable, à condition d’y associer la Libye. Il dépend absolument de la poursuite et du renforcement de la coopération avec les autorités libyennes. Nous ne pouvons pas atteindre cet objectif seuls. Nous devons travailler avec nos partenaires en Libye, avec la société civile et avec les États tiers.

Les discussions que j’ai eues ces deux derniers jours ont renforcé ma conviction que la conjoncture est favorable et que nous devons faire preuve d’imagination. Nous devons en tirer profit et aller de l’avant en rétablissant la confiance.

L'excellente coopération, les échanges très constructifs que j’ai eus hier avec le Procureur général de Libye me semblent particulièrement encourageants à cet égard. Nous sommes parvenus, je pense, à de réelles avancées au cours de notre discussion en ce qui concerne la recherche des individus soupçonnés de crimes, les modalités de coopération, la prise de conscience que des procès peuvent avoir lieu, doivent avoir lieu à La Haye, mais aussi en Libye, mon souhait de permettre aux avocats et aux enquêteurs libyens de comparaître à nos côtés dans toute procédure engagée à La Haye, et la volonté de mon Bureau de soutenir les procédures dont il serait jugé utile en raison de leur valeur ajoutée qu’elles soient ouvertes en Libye.

Nous nous sommes également entretenus sur la façon dont nous pourrions soutenir l’initiative prise par la Libye d’ouvrir en mars de l’année prochaine une école de police et de formation à la cybercriminalité. Cette initiative et cette école, qui s’ajoutent à d’autres projets très prometteurs, pourraient avoir d’importantes répercussions en matière de répression des crimes en Libye.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil, je suis heureux de vous faire part, à la suite de mes discussions avec le Procureur général, d’une nouvelle qu’il a lui-même rendue publique hier : la création d’un nouveau mécanisme destiné à faciliter la coopération entre mon Bureau et le sien en ce qui concerne les enquêtes, les poursuites et la complémentarité. Je pense qu’il est très important de préciser que l’initiative de cette mesure revient au Procureur général lui-même. Outre le Bureau du Procureur général et le mien, d’autres organismes nationaux et autorités concernées par la lutte contre l’impunité en Libye seront inclus dans ce nouveau mécanisme, dont la création a été annoncée hier soir et qui offre un potentiel intéressant dont nous pourrons discuter, qui nous permettra de mieux travailler et qui sera évoqué dans notre prochain rapport. Je salue vivement cette initiative de Son Excellence le Procureur général de Libye.

Je tiens à préciser qu’il y a une heure et demie à peine, des membres de mon équipe sont revenus de leur entretien avec des fonctionnaires du Bureau du Procureur général pour donner suite à certaines des très bonnes discussions que nous avons eues hier.

De même, mon équipe poursuit ses échanges avec les autorités de l’Est de la Libye, où j’espère pouvoir me rendre à nouveau lors de ma prochaine visite dans le pays.

Comme je l’ai indiqué, j’ai eu hier un entretien très constructif avec le Président. C’est aussi la première fois que je rencontrais le Premier Ministre libyen. Durant nos échanges, que je qualifierai d’extrêmement positifs, il a fait montre d’une réelle volonté d’adopter une nouvelle posture, de travailler différemment, de mettre en place une nouvelle dynamique de collaboration. Je me dois par ailleurs de rendre hommage à la décision du Président de nommer un nouvel ambassadeur de Libye auprès du Royaume des Pays-Bas, qui a facilité la délivrance de visas à entrées multiples et répondu plus rapidement aux demandes d’assistance et de coopération émanant des membres de mon équipe.

L’idée que l’ouverture de procès à La Haye doit être vue comme le fruit d’un partenariat et l’aboutissement d’un effort conjoint, qui a été rendu possible par les efforts réels entrepris par la Libye au service du peuple libyen, la volonté d’accepter de travailler avec mon Bureau et les hommes et les femmes de mon Bureau, et l’engagement de mon Bureau d’œuvrer en faveur du peuple libyen et de coopérer avec les autorités, était au cœur des discussions, de même que l’idée que nous devons nous garder de tout manichéisme. La tenue de procès peut être et doit être considérée comme un succès collectif, démontrant le courage de la Libye, la résilience des Libyens et leur engagement inébranlable en faveur d’un avenir meilleur. Si nous parvenons à asseoir cette idée dans le cadre de nos discussions, je pense que cela sera très positif pour tout le monde.

Aux échanges constructifs avec ces hauts fonctionnaires et aux rencontres avec les victimes que j’ai déjà mentionnées, les victimes, les familles de Tarhounah, s’ajoute l’excellent travail effectué par l’équipe durant la période considérée en vue de renforcer les échanges avec la société civile.

Au cours de la période couverte par le précédent rapport, elle a rencontré plus de 70 organisations de la société civile libyenne et défenseurs des droits de l’homme afin de discuter de leurs actions, de leurs attentes et de faire en sorte qu’elles ne soient pas reléguées à un rôle auxiliaire. Elles sont au cœur de nos discussions et nous faisons tout pour maintenir un contact étroit avec elles.

Cette initiative est l'œuvre de la direction de l’équipe chargée d’enquêter sur la situation en Libye, qui a décidé de mettre en place de nouveaux processus, parmi lesquels un nouveau mécanisme qui prévoit la tenue, chaque trimestre, d’échanges avec ces organisations. La dernière rencontre a eu lieu en septembre en présence des membres de l’équipe, dont le chef n’apparaît pas sur la photographie, sous la direction de la Procureure adjointe, Madame Nazhat Shameem Khan. Une autre réunion est prévue en janvier de l’année prochaine, au cours de laquelle une discussion franche est attendue sur les actions mises en œuvre, les modalités de coopération et les objectifs visés.

J’ai par ailleurs été heureux de constater, à la suite de l’annonce faite dans le Document de politique générale relatif à la complémentarité et à la coopération, publié en avril, de la mise en place d’un mécanisme de dialogue structuré entre mon Bureau et les organisations de la société civile, dont la séance inaugurale s’est tenue à La Haye la semaine dernière.

Il est vrai que le plan d’action présenté dans le rapport a suscité de la part de plusieurs organisations de la société civile et partenaires une certaine appréhension et inquiétude. L’inquiétude concerne leurs attentes en matière de justice.

Ce que j’ai essayé de leur faire comprendre, ce que l’équipe a essayé de leur faire comprendre et ce que nous continuerons d’expliquer, c'est que nous ne cherchons pas à nous soustraire à nos responsabilités. Nous ne cherchons pas avec ces rapports ou ces réunions d’information un moyen de clore le dossier à n’importe quel prix. Au contraire, notre objectif est d’assurer une montée en puissance opérationnelle en fixant des buts et des objectifs clairs.

Et cette montée en puissance que nous avons détaillée, que nous expliquons également à nos partenaires libyens, constitue en réalité une course contre la montre. Et si nous parvenons à atteindre nos objectifs, en partenariat avec les autorités libyennes et les organisations de la société civile, nous pourrons clore la phase d’enquête et nous concentrer à nouveau sur les arrestations et la tenue de procès à même de justifier la décision que vous avez prise de déférer la situation en Libye à mon Bureau.

L’ouverture de ces procès, de ces procédures judiciaires ne peut être que bénéfique pour la Libye, la société civile, les victimes, la quête d’une justice plus efficace et la lutte contre l’impunité. Elle permettra à n’en pas douter, à l’instar des autres phases de la procédure qui seront engagées à la suite de la clôture de la phase d’enquête, pour peu qu’elles soient expliquées, de lever les inquiétudes qui se sont exprimées.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil, il y a deux ans et demi, je vous ai exposé ce que j’ai décrit comme un plan d’action renouvelé en ce qui concerne l’enquête sur la situation en Libye, l’objectif étant qu’elle ne devienne pas une histoire sans fin et que les enquêtes, les procès, la coopération et la complémentarité deviennent une réalité pour ceux, invisibles et marginalisés, qui ont été dépossédés de leurs droits dans leurs localités ou leurs régions.

Plus récemment, il y a six mois, je vous ai présenté un plan d’action en vue de l’achèvement de la phase d’enquête. Je peux vous dire aujourd’hui que ces plans fonctionnent grâce à la mise en œuvre combinée des activités qui y sont énoncées. Les espoirs, les attentes et la détermination inébranlable des victimes doivent être au premier rang de nos préoccupations.

Cela ne signifie pas pour autant que les choses sont simples et que tout est facile. Des difficultés existent, que nous ne pouvons nier. Les membres de ce Conseil connaissent bien mieux que moi, les Libyens connaissent bien mieux que moi, les difficultés, les difficultés politiques, les défis techniques, les problèmes de confiance qui minent tant de couches de la société libyenne, ainsi que les relations avec des organisations internationales telles que la CPI.

Mais je pense sincèrement que nous sommes entrés dans une nouvelle phase, une phase dans laquelle les autorités libyennes sont prêtes à nous tendre la main, à nous prendre par la main, et à nous permettre d’avoir ces nouvelles discussions et de trouver de nouvelles solutions à un problème qui perdure depuis 13 années au moins.

Tandis que de nouvelles demandes de mandat d’arrêt sont annoncées dans ce 28e rapport à l’encontre des auteurs des crimes commis à Tarhounah, la vérité m’oblige à rappeler, comme vous le savez, comme tous les Libyens le savent, qu’ils vivent au nord, au sud, à l’est ou à l’ouest, que d’autres Tarhounah existent en Libye qui sont bien trop nombreux.

Trop nombreux sont ceux, individus et familles, qui ont été brisés, qui ont souffert, qui continuent de pleurer, se sentent invisibles et veulent que justice soit faite.

Mais si nous restons unis, si nous travaillons mieux ensemble, si nous communiquons mieux les uns avec les autres, de manière honnête, respectueuse et en faisant preuve d’humilité, je crois sincèrement que nous pouvons construire un espace pour la justice et la lutte contre l’impunité et partant, pour la paix et la réconciliation et ainsi, si Dieu le veut, justifier pleinement la décision que vous avez prise il y a 13 ans de recourir au chapitre VII du Conseil de sécurité et de déférer la situation de la Libye à mon Bureau.

Je vous remercie de m’avoir donné la possibilité de m’adresser à nouveau à vous.

المدعي العام للمحكمة الجنائية الدولية، كريم أ.أ. خان، يقدم إحاطة إلى مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة بشأن الحالة في ليبيا في 19 تشرين الثاني/نوفمبر 2024. قدم المدعي العام الإحاطة إلى المجلس من طرابلس. الصورة: الأمم المتحدة/إسكندر ديبيبي

السيد الرئيس، السادة المندوبون المحترمون، أشكركم جزيل الشكر على إتاحة الفرصة لي ومنحي شرف إحاطة المجلس مرة أخرى اليوم.

وأود أن أبدأ، بعد إذنكم، بالإشادة بحضور سعادة الممثل الدائم لليبيا لدى الأمم المتحدة وتقديم خالص الشكر له على حضوره.

السيد الرئيس، هذه هي زيارتي الثانية إلى ليبيا، وهي المرة الثانية التي أُتيحت لي فيها الفرصة لإحاطة مجلس الأمن من أرض هذا البلد.

ومن الصواب أن أبدأ بتوجيه الشكر للسلطات هنا في ليبيا –الرئيس، ورئيس الوزراء، والنائب العام– على تسهيل الرحلة، وعلى مشاركتهم ودعمهم والمناقشات البناءة للغاية، التي أعتزم التطرق إلى بعضها في ملاحظاتي هذا الصباح.

وأود أيضا أن أشكر زملائي في بعثة الأمم المتحدة للدعم في ليبيا على تسهيل المهمة.

هذا الصباح، كان لي ولفريقي شرف التحدث إلى المجني عليهم من ترهونة.

قبل عامين، التقيت بهم في ترهونة نفسها، وتحدثت إليهم، وتحدثوا إليّ بصراحة شديدة، حديثا مؤثرا جدا، عن تجاربهم وما عانوه. وتجولت في المناطق التي تعرض فيها أحباؤهم للتعذيب والقتل، وسمعت روايات عن القسوة المتعمدة، وزرت الأماكن التي أصبحت مقابر جماعية، حيث أُلقيت الجثث الهامدة بعد أن أُزهقت أرواحها. واليوم، قال قائلٌ كلاما بسيطا جدا وحقيقيا للغاية: ثمة ضحية في كل أسرة في ترهونة، وقد وصف كلٌ فقدَه بالخطب الجلل. وكان الأسى واضحا وصادقا عندما عبروا، بعبارات مهذبة للغاية، عن حزنهم ولكن أيضا عن توقعاتهم منا ومن المجلس ومن ليبيا نفسها.

وما تم التعبير عنه بوضوح كان مطلبا. وعلى الرغم من كل هذه الروايات المؤثرة، فإن لديهم تصميما لا يتزعزع، وهم مقتنعون  اقتناعا واضحا بأن العدالة والمساءلة والإجراءات العادلة ضرورية لهم ولأسرهم ولمجتمعهم ولليبيا ككل.

وأعتقد أن التحرك أدى أيضا إلى تجدد الأمل. تتحرك الأمور في اتجاه، بعيدا عن الخطابة ونحو العمل ونحو إمكانية تحقيق العدالة التي يمكنهم الشعور بها ورؤيتها وأن يكونوا جزءا منها.

وكما هو مفصل في التقرير المكتوب الذي قدمناه إلى مجلس الأمن، في 4 تشرين الأول/أكتوبر من هذا العام، كشف قضاة الدائرة التمهيدية الأولى الموقرون عن أوامر قبض في حق ستة أفراد من جماعات الكانيات المسلحة، الذين نتهمهم بالمسؤولية عن العديد من الجرائم المنصوص عليها في نظام روما الأساسي المرتكبة في ترهونة.

وبفضل التحقيقات المستقلة والعمل الممتاز الذي قام به الفريق والتحسن الدائم في التعاون مع السلطات الليبية، اكتشفنا أدلة على جرائم حرب وحددناها، بما في ذلك القتل والاعتداء على الكرامة الشخصية والمعاملة القاسية والتعذيب والعنف الجنسي والاغتصاب التي ارتكبها، بحسب ما ذكرنا، الأفراد الستة في ترهونة.

وفي هذا الاجتماع المؤثر للغاية مع المجني عليهم أنفسهم، والأمهات والآباء، والأشقاء والشقيقات الذين فقدوا أفرادا من عائلاتهم، لم نرَ فقط التصميم الذي أشرت إليه، بل رأينا أيضا أنهم طلبوا مني استخدام هذا الميكروفون وهذه المنصة اللذين تشرفت بإتاحتهما لي كي أتحدث إلى المجلس، والتحدث باسمهم، وليس باسمي، لأطلب من المجلس، وأنقل إليه رسالتهم الواضحة، وهي أنهم راضون عن أوامر القبض الصادرة، ولكن ما يريدونه، وما ينادون به، وما يطالبون به هو أن يساعد المجلس في اعتقال هؤلاء الأفراد، وأن يضمن وجود محاكمات يمكنهم أن يكونوا جزءا منها وأن يتمكنوا فيها من تقديم الأدلة والتحدث عن الانتهاكات التي تعرضوا لها وعن أفراد أسرهم الذين دفنوهم، أو أفراد أسرهم الذين يبحثون عنهم، والذين ما زالوا في عداد المفقودين، والذين لم يتم التعرف على جثثهم أو تحديد مكانها.

ومن خلال أنشطة التتبع التي يقوم بها مكتبي، ومن خلال الاتصال بمكتب النائب العام، تمكنا من تحديد هوية عدد من هؤلاء الأفراد الذين صدرت في حقهم أوامر قبض. ونحن نعرف مكانهم. وما نحتاج إليه، كما طلب المجني عليهم، هو مساعدة من المجلس لضمان تنفيذ الأوامر القضائية الصادرة عن المحكمة الجنائية الدولية – ألا وهي أوامر الدائرة التمهيدية، وإمكانية اعتقال هؤلاء الأفراد وتقديمهم إلى محاكمات عادلة ومستقلة ومحايدة.

وأنا على استعداد للعمل مع الجميع: حكومة ليبيا، والشعب، والمجتمعات المحلية، والسلطات في شمال وجنوب ليبيا، وفي الشرق والغرب، وأعضاء المجلس، وبالطبع الدول الأطراف وغير الأطراف على حد سواء، لضمان تحقيق هذه التوقعات من المجني عليهم.

أعتقد أن هناك بصيص أمل في الظلام الذي يعيشه أهالي ترهونة.

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Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies assistent à la présentation par le Procureur Khan de sa visite à Tripoli, en Libye. Crédit photo : Nations Unies/Loey Felipe
Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies assistent à la présentation par le Procureur Khan de sa visite à Tripoli, en Libye. Crédit photo : Nations Unies/Loey Felipe
أعضاء مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة يحضرون الإحاطة التي قدمها المدعي العام خان حيث أطلعهم على مهمته إلى طرابلس، ليبيا. الصورة: الأمم المتحدة/لوي فيليبي

ومن خلال هذه الزيارة على مدى اليومين الماضيين، أعتقد أننا شهدنا أيضا نقلة نوعية جديدة في طبيعة التقدم الممكن بالفعل. التقدم المحرز ملحوظ ويمكن تحديده. وعلى محاور التحقيق الرئيسية المتعلقة بهذه الحالة، فإننا نتقدم أيضا بسرعة فيما يتعلق بالتحقيقات في الجرائم المرتكبة في مرافق الاحتجاز، والجرائم المتعلقة بالفترة 2014-2020. وأؤكد، وأستطيع تنبيه المجلس بكل احترام، أننا نتوقع أنه خلال الفترة المشمولة بالتقرير المقبل ستكون هناك طلبات إضافية لإصدار أوامر قبض في حق الأفراد المرتبطين بهذه التحقيقات. وقد تكون بعض الطلبات سرية ومن جانب واحد إذا كان هناك احتمال للاعتقال.

لكننا نواصل أيضا التعاون مع السلطات الوطنية الأخرى، بما في ذلك فريق التحقيق المشترك المذكور في التقرير، لضمان قدرتنا على دعم جهود المساءلة الوطنية بنفس الطريقة، بما في ذلك ما يتعلق بالمهاجرين في ليبيا.

وأستطيع أن أؤكد أننا نواصل السير على المسار الصحيح في تنفيذ خارطة الطريق التي حددتها في إحاطتي الأخيرة، والتي تهدف إلى الانتهاء من مرحلة التحقيق من الإجراءات والتحقيقات التي يُجريها مكتبي بنهاية عام 2025.

وهذا هدف طموح ولكنه قابل للتحقيق. ولن يحدث ذلك بدون ليبيا. إن الأمر يعتمد بالتأكيد على الحفاظ على الشراكة مع السلطات الليبية وتعميقها. ولا يمكننا على الإطلاق تحقيق ذلك بمعزل عن الآخرين. يمكننا تحقيق ذلك من خلال العمل مع شركائنا في ليبيا، ومع المجتمع المدني، ومع دول ثالثة.

إن اللقاءات التي عقدتها خلال اليومين الماضيين عززت إيماني بأن هناك فرصة سانحة، الأمر الذي يتطلب استخدام مَلَكَة الخيال. وعلينا أن نعيد بناء الثقة ونعيد تشكيلها حتى نتمكن من استغلال هذه الإمكانات وتحقيقها.

وأعتقد على وجه الخصوص أن التعاون الممتاز والاجتماع الناجح الذي عقدته مع النائب العام الليبي أمس كان مشجعا حقا. في الواقع، أعتقد أننا اتخذنا بعض الخطوات الملموسة في مناقشاتنا حول تعقب الأفراد، وحول كيفية بناء الشراكات، وحول إدراك أنه قد تكون هناك محاكمات، وضرورة أن تُعقد تلك المحاكمات في لاهاي وأيضا في ليبيا، وترحيبي بأن يحضر معنا محامون ومحققون ليبيون في أي محاكمة في لاهاي، واستعداد مكتبي لدعم الإجراءات القضائية الوطنية الليبية عندما يعتبر ذلك مفيدا وحيثما أمكن أن يضيف قيمة.

وبالفعل، أطلقت ليبيا نفسها العديد من المبادرات المثيرة، بما في ذلك، كما قال النائب العام، خطط لفتح مركز للتدريب على إنفاذ القانون والجرائم الإلكترونية في آذار/مارس المقبل. وناقشنا أيضا كيف يمكننا المساعدة في دعم هذه المبادرة والمركز الذي يمكن أن يكون له آثار واسعة النطاق على إنفاذ القانون هنا في ليبيا.

ولكن بناء على تلك المناقشات، سيدي الرئيس، أيها المندوبون الموقرون، كان من دواعي سروري حقا أن أؤكد ما أعلنه النائب العام نفسه بالأمس. إعلانه عن آلية جديدة سيتم إنشاؤها لدعم تنسيق أعمال مكتبي ومكتبه في مجالات التحقيقات والملاحقات القضائية والتكامل. وأعتقد أنه من المهم للغاية، ويعود الفضل للنائب العام، أنه هو من اقترح هذا. وبالإضافة إلى مكتب النائب العام ومكتبي، سيشمل هذا وكالات وطنية أخرى وسلطات أخرى معنية بمكافحة الإفلات من العقاب في ليبيا. لذا، فإن هذه الآلية الجديدة التي أُعلن عنها مساء أمس هي آلية آمل أن يكون لديها بعض الإمكانات الكامنة التي يمكننا مناقشتها، والتي يمكننا العمل بها والتي يمكننا التحدث عنها في تقريرنا القادم. وإنني أرحب ترحيبا حارا بهذه المبادرة التي قدمها سعادة النائب العام الليبي.

وفي الواقع، قبل ما يقارب ساعة ونصف فقط، عاد أعضاء فريقي من التحدث مع مسؤولين من مكتب النائب العام لمتابعة بعض المناقشات الجيدة للغاية التي أجريناها بالأمس.

ويواصل فريقي أيضا العمل مع السلطات في شرق ليبيا، وأريد أن أشدد على رغبتي في التأكيد على زيارتي لشرق ليبيا مرة أخرى خلال زيارتي القادمة للبلاد.

لقد عقدت بالأمس اجتماعات ممتازة مع الرئيس، كما أشرت. وكانت هذه هي المرة الأولى التي التقيت فيها برئيس الوزراء الليبي. وكانت هذه الاجتماعات إيجابية للغاية. أعتقد أن هناك رغبة حقيقية في العمل في وضع جديد، والعمل بطريقة جديدة، والمضي قدما في شراكات ديناميكية جديدة. كما يُنسب إلى الرئيس الفضل الكبير في تعيين سفير جديد لليبيا لدى مملكة هولندا، وهو ما ساعد أيضا في إصدار تأشيرات الدخول المتعددة وتسهيل الاستجابة بشكل أفضل لطلبات المساعدة والتعاون من أعضاء فريقي.

أعتقد أن جوهر هذه المناقشات وصميمها هو إدراك أن محاكمات لاهاي هي نتيجة شراكة. ويجب أن يُنظر إليها على أنها مشروع مشترك يوضح الجهود الحقيقية التي تبذلها ليبيا للعمل من أجل الشعب الليبي، واستعدادها للعمل مع مكتبي ورجال ونساء مكتبي، واستعداد مكتبي للعمل وخدمة الشعب الليبي والتعاون مع السلطات. وهذه الفكرة مفادها أن هذه الأمور لا تتعلق بالخيارات الثنائية. ويمكن، بل وينبغي، اعتبار هذا نجاحا جماعيا، يُظهر شجاعة ليبيا، وقدرة الليبيين على الصمود والتزامهم الثابت بمستقبل أفضل. وإذا رُسّخ ذلك بعمق أكبر في سياق المناقشات، أعتقد أنه سيكون إيجابيا للغاية على جميع الأصعدة.

وبالإضافة إلى اللقاءات الجيدة مع كبار مسؤولي الدولة ولقاء المجني عليهم وأسر ضحايا ترهونة الذين ذكرتهم سابقا، كان الفريق رائعا حقا في تكثيف الحوار مع منظمات المجتمع المدني خلال الفترة المشمولة بهذا التقرير.

وخلال الفترة المشمولة بالتقرير الأخير، التقى الفريق بأكثر من 70 منظمة من منظمات المجتمع المدني في ليبيا ومدافعين عن حقوق الإنسان لمناقشة عملهم وتوقعاتهم والتأكد من أن دورهم ليس ثانويا. إنهم في قلب مناقشاتنا ونحاول التأكد من أننا نتواصل عن كثب.

وهذا ما جلبته إدارة الفريق: عمليات جديدة. لقد توصل الفريق المعني بهذه الحالة في ليبيا إلى آلية جديدة، في الواقع، لإشراك منظمات المجتمع المدني كل ربع سنة. وكانت المرة الأخيرة في أيلول/ سبتمبر، عندما التقى الفريق، وقائدة الفريق التي تجلس خارج مجال عدسة الكاميرا، وأعضاء الفريق بقيادة نائبة المدعي العام نَزهة شميم خان، مع منظمات المجتمع المدني في أيلول/سبتمبر. ومن المقرر عقد اجتماع آخر في كانون الثاني/يناير من العام المقبل، حيث سنناقش بصراحة شديدة الأهداف، وما نقوم به، وكيف يمكننا العمل معا.

علاوة على ذلك، وفيما يتعلق بالمجتمع المدني، كان من دواعي سروري أن أشير إلى الإعلان المفصل في ورقة السياسة الصادرة من مكتب المدعي العام بشأن التكامل والتعاون، المنشورة في نيسان/أبريل، وما ذُكر بالتفصيل بشأن إنشاء منصة جديدة للحوار المنظم، وهو ما بدأ بالفعل. وفي الواقع، في الأسبوع الماضي فقط، عُقدت الجلسة الافتتاحية للحوار المنظم للمجتمع المدني التابع لمكتب المدعي العام في لاهاي.

صحيح أن خارطة الطريق التي فصّلناها في التقرير قوبلت بتخوف وقلق من قبل بعض منظمات المجتمع المدني وبعض الشركاء. ويتعلق هذا القلق بتوقعاتهم المتصلة بالعدالة.

وما حاولت إيصاله، وما حاول الفريق إيصاله، وما سنستمر في محاولة شرحه، هو أننا لا نتطلع إلى التخلي عن مسؤوليتنا. ولا نسعى في هذه التقارير ولا في هذه الإحاطات إلى إغلاق ملف مهما كان الثمن. في الواقع، نحن نسرع ​​العمل بأهداف وغايات واضحة.

وهذا التسارع الذي ذكرناه بالتفصيل، والذي نشرحه أيضا لشركائنا الليبيين، يدفعنا إلى الإسراع بوتيرة التسابق. وإذا تمكنا من تحقيق هذه الأهداف، بالشراكة مع السلطات الليبية ومنظمات المجتمع المدني، فسيسمح لنا ذلك ببساطة بإغلاق مرحلة التحقيق، مما يسمح لنا بالتركيز مرة أخرى على الاعتقالات والمحاكمات التي يجب أن تبدأ لتبرير قرار المجلس بإحالة الحالة في ليبيا إلينا.

لذا، وفي إطار هذه المحاكمات، وهذه الإجراءات القضائية، ربما تكون هناك فوائد كثيرة لليبيا، وللمجتمع المدني، وللمجني عليهم، وللسعي إلى قدر أكبر من المساءلة وتقليل الإفلات من العقاب. وهذا التركيز، وافتتاح مراحل أخرى، بينما تُغلق مرحلة التحقيق كما هو مأمول، أعتقد أنه عندما يتم شرح ذلك، سيطمئن الكثيرون ممن كانوا قلقين.

لذا، السيد الرئيس، أصحاب السعادة، الوضع هو كما يلي: قبل عامين ونصف، قدمت إلى مندوبي المجلس الموقرين ما وصفته بأنه نهج متجدد تجاه هذه الحالة على أمل ألا يُنظر إلى إحالات مجلس الأمن على أنها قصص لا نهاية لها، بل يُنظر إليها من خلال التحقيقات والمحاكمات والشراكات والتكامل، على أنها تعني شيئا للأشخاص الذين كان يُنظر إليهم على أنهم غير موجودين، والذين كانت حقوقهم تُعتبر مهمشة في محلياتهم أو في مناطقهم.

لقد قدمت قبل ستة أشهر خارطة طريق لاستكمال مرحلة التحقيق. وأعتقد أن هذه الخطط تنجح بشكل جماعي من خلال هذه الأنشطة المشتركة. ولا بد أن نضع نصب أعيننا الآمال والتوقعات والعزيمة القوية للمجني عليهم.

إن الأمر ليس بالبسيط ولا بالسهل، ولا يمكن لأحد أن يتظاهر بعدم وجود تعقيدات. إن أصحاب السعادة يعرفون أفضل مني بكثير، والليبيون يعرفون أفضل مني بكثير الصعوبات السياسية، والتحديات الفنية، وما ابتلي به العديد من طبقات المجتمع الليبي من فقدان الثقة، وكذلك العلاقة مع المنظمات الدولية مثل المحكمة الجنائية الدولية.

لكنني أعتقد حقا أننا نجد أنفسنا في وضع جديد يتميز باستعداد السلطات لمد يد العون لنا، والإمساك بيد العون التي مددناها، والسماح لنا بإجراء مناقشات جديدة تتيح إمكانية إيجاد حلول جديدة لمشكلة قائمة منذ 13 عاما على الأقل.

لأن الحقيقة، كما تعلمون، في هذا التقرير الثامن والعشرون، وبينما تم الإعلان عن طلبات جديدة تتعلق بما جرى في ترهونة، يعرف الليبيون في الشمال والجنوب والشرق والغرب أن هناك الكثير من الحالات الشبيهة لما جرى في ترهونة في ليبيا.

هناك الكثير من الأشخاص والعائلات الذين تشتتوا وعانوا وبكوا ويشعرون وكأنهم غير موجودين ويريدون تحقيق العدالة.

ولكن إذا وقفنا معا، وعملنا معا بشكل أفضل، وإذا تواصلنا بشكل أفضل مع بعضنا بعضا، وأجرينا محادثات صادقة ومحترمة ومتواضعة، أعتقد بصدق أنه يمكن أن يكون هناك مساحة أكبر للعدالة والمساءلة، مما قد يساعد في خلق مساحة أكبر من أجل السلام والمصالحة، ويمكن أيضا، إن شاء الله، أن يُبرر ذلك قرار المجلس الصادر قبل 13 عاما باستخدام الفصل السابع من ميثاق مجلس الأمن لإحالة الحالة في ليبيا إلى مكتبي.

أشكركم جزيل الشكر على إتاحة الفرصة ليّ لإحاطتكم مرة أخرى. شكرا.

المصدر: مكتب المدعي العام | جهة الاتصال: [email protected]

بيان المدعي العام للمحكمة الجنائية الدولية، كريم أ.أ. خان، إلى مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة بشأن الحالة في ليبيا، عملا بالقرار 1970 (2011)
Source: Bureau du Procureur | Contact: [email protected]