Déclaration: 25 janvier 2011

Déclaration du Procureur de la Cour pénale internationale sur le transfèrement de Callixte Mbarushimana à La Haye

Déclaration: 25.01.2011


Déclaration du Procureur de la Cour pénale internationale sur le transfèrement de Callixte Mbarushimana à La Haye

Déclaration du Procureur Luis Moreno-Ocampo après le transfèrement de Callixte Mbarushimana à La Haye

Callixte Mbarushimana était l’un des principaux dirigeants du groupe armé rwandais FDLR, dernier mouvement créé regroupant les auteurs du génocide rwandais perpétré en 1994, dont les activités en RDC sont à l’origine des guerres du Congo.

Des années durant, il a résidé à Paris (France), participant à distance au plan criminel du groupe, tandis que des troupes des FDLR continuaient à semer la terreur dans l’est de la RDC, commettant des meurtres, des tortures et des viols à grande échelle.

Aujourd’hui, il doit rendre des comptes devant la justice pour son rôle présumé dans ces crimes.

Les filles et les femmes ont payé le plus lourd tribut à la vague de violences sexuelles odieuses qui a meurtri les provinces du Kivu pendant près d’une génération. S’il est trop tard pour nombre d’entre elles, les poursuites engagées contre des dirigeants des FDLR offrent la possibilité de démobiliser ce groupe armé. Elles contribueront à rendre justice aux victimes, favoriser le retour de la paix dans la région et redonner espoir à la population.

L’été dernier, depuis ses quartiers à Paris, Callixte Mbarushimana a continué de contester les rapports de l’ONU qui dénonçaient l’implication des FDLR dans les nombreux viols commis avec brutalité, cette fois-ci contre des centaines de femmes sur le territoire de Walikale, en contredisant publiquement le Secrétaire général de l’Organisation. Nous n’allons pas abandonner les centaines de victimes qui ont atrocement souffert de ces attaques. Nous enquêtons à propos des viols commis à Walikale et nous envisageons la possibilité de les ajouter aux accusations portées contre M. Mbarushimana.

Nous enquêtons également à propos des dirigeants des FDLR qui mènent les opérations sur le terrain.

Nous ne relâchons pas notre vigilance vis-à-vis de la République démocratique du Congo. Bosco Ntaganda est toujours en fuite et ses soldats continuent de tuer, de violer et de semer la terreur sur leur passage dans les provinces du Kivu. L’arrestation de Ntaganda est notre prochain objectif.

Il faut bien comprendre que le viol ne saurait désormais être utilisé comme arme de guerre. Depuis la création de la Cour pénale internationale, les dirigeants et les commandants qui planifient ou orchestrent des crimes à grande échelle contre la population civile ne doivent plus échapper à la justice.

Source: Bureau du Procureur