Déclaration du Procureur de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, face à l’aggravation des violences en République centrafricaine
Le Bureau du Procureur fait part de sa préoccupation face aux événements qui secouent actuellement la République centrafricaine et aux crimes graves qui continueraient d’y être perpétrés. La détérioration de la sécurité ces derniers jours n’a fait qu’amplifier les exactions graves dans le pays, notamment les meurtres, les violences sexuelles et le recrutement d’enfants soldats. La situation s’aggrave quotidiennement et des milliers de civils fuient les violences.
Les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide relèvent de la compétence de la Cour pénale internationale. J’exhorte toutes les parties impliquées dans le conflit (notamment les anciens éléments de la Séléka et d’autres milices telles que les anti-balaka) à cesser les attaques contre la population civile et les crimes, ou risquer d’être visées par une enquête et d’être poursuivies par mon Bureau. Les appels des victimes de ces crimes ne sauraient être ignorés.
Je salue les efforts entrepris par la communauté internationale, en particulier l’arrivée dans la capitale de forces appuyées par l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine, pour stabiliser la situation sécuritaire dans le pays et mettre un terme aux violences. Je me félicite également de l’action de la commission internationale d’enquête chargée d’examiner les violations du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l’homme et les violations des droits de l’homme qui seraient commises en République centrafricaine par l’ensemble des parties depuis le 1er janvier 2013. Cette initiative galvanisera les efforts collectifs visant à poursuivre en justice les auteurs de crimes graves.