Déclaration: 4 février 2021 |

Déclaration de Mme Fatou Bensouda, Procureur de la Cour pénale internationale, à la suite de la déclaration de culpabilité de Dominic Ongwen : « La décision d’aujourd’hui marque une étape décisive dans la longue quête de justice du peuple ougandais »

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Plus tôt dans la journée, les juges de la Cour pénale internationale (la CPI ou la « Cour ») ont déclaré Dominic Ongwen coupable au-delà de tout doute raisonnable de l'écrasante majorité des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité présentées contre lui par l'Accusation en sa qualité de haut responsable dans l'Armée de résistance du Seigneur (« LRA » ) en Ouganda à l'époque des faits.

Le procès a pour objectif d'établir la vérité après examen des faits. Il est tout aussi important pour honorer la mémoire de ceux qui ont péri en subissant d'atroces souffrances et pour rendre justice à ceux qui ont survécu.

Cette vérité a été établie aujourd'hui au travers d'un jugement marquant et justice a été rendue. Aujourd'hui, grâce au travail crucial accompli par la Cour, un message fort a été envoyé dans le monde entier: les auteurs d'atrocités doivent être tenus responsables et répondront de leurs actes.

Comme l'affaire en l'espèce l'a clairement démontré, les impitoyables attaques lancées contre la population civile pour répandre la terreur, l'esclavage sexuel, les mariages forcés, les grosses forcées, les meurtres, les mutilations, les tortures, les pillages, les enlèvements et autres atrocités commises par la LRA dont M. Ongwen était l'un des hauts responsables, ont eu d'atroces répercussions sur la population civile, notamment des femmes et des enfants, en Ouganda.

Aujourd'hui, mes premières pensées vont aux victimes des crimes ignobles qui ont été exposés au grand jour dans cette affaire. La souffrance exprimée par les victimes dans leurs témoignages poignants a enfin été reconnue au travers de ce verdict. Je souhaite profiter de ce moment important pour exprimer ma solidarité aux victimes et aux communautés affectées par les crimes commis par Ongwen en Ouganda, et ma profonde gratitude aux victimes et aux 116 témoins qui ont collaboré avec mon Bureau dans le cadre de cette affaire. Je les remercie pour la résilience, le courage et le dévouement dont ils ont fait preuve pour servir la cause de la justice. Ils ont amplement mérité nos félicitations et notre admiration.

Ce verdict qui rend compte de plus de 60 chefs d'accusation constitue notamment une importante reconnaissance de culpabilité à l'égard de crimes sexuels et à caractère sexiste et de crimes commis contre des enfants, y compris pour la première fois le crime de mariage forcé et celui de grossesse forcée, et il est l'aboutissement dans les faits de la volonté affichée par mon Bureau de combattre ces crimes graves souvent passés sous silence.

Permettez-moi d'ajouter que Dominic Ongwen a autrefois été lui aussi victime de la LRA. Il a été enlevé lorsqu'il était enfant et contraint à devenir enfant soldat. Au fil du temps, il est toutefois devenu l'un des plus hauts responsables militaires du groupe, entièrement dévoué à la cause de ce mouvement d'une ignoble sauvagerie. à l'âge adulte, il a été chargé personnellement d'encourager et de commettre des crimes dont il avait lui-même été victime enfant. Ainsi qu'il a été démontré au cours de ce procès, il a également lui-même commis des actes de violence sexuelle ignobles, notamment à l'encontre de jeunes filles dont certaines ont été contraintes de se « marier » avec lui. Il lui a été reproché d'avoir commis ces crimes odieux à l'âge adulte et, aujourd'hui, il a été déclaré coupable de ces atrocités.

Même si son procès est maintenant terminé, la procédure judiciaire se poursuit. M. Ongwen continue de bénéficier pleinement de ses droits à une procédure équitable. Tant l'Accusation que la Défense ont la possibilité d'interjeter appel du verdict, au terme d'une analyse rigoureuse. Les audiences consacrées à la détermination de la peine se tiendront ultérieurement, et pourront également faire l'objet d'un recours, et seront suivies des audiences consacrées aux réparations en faveur des victimes. 

Ne nous y trompons pas. La décision d'aujourd'hui marque une étape décisive dans la longue quête de justice du peuple ougandais.

En tant que membres du Bureau du Procureur et conformément au mandat dont nous sommes investis, nous avons travaillé sans relâche tout au long de la procédure, en nous appuyant sur la force probante des éléments que nous avons scrupuleusement recueillis, pour apporter la justice aux victimes des crimes de M. Ongwen en Ouganda. Cette journée leur est consacrée.

Je remercie tous ceux qui ont permis d'aboutir à la décision d'aujourd'hui et je suis fière du rôle et de la contribution de mon équipe au sein du Bureau.

J'espère sincèrement que ce procès et ce verdict renforceront la détermination de la communauté internationale à mettre un terme à l'impunité des auteurs d'atrocités, y compris les crimes sexuels et à caractère sexiste et les crimes ciblant les enfants ou ayant des répercussions sur ces derniers, qui sont si répandus dans les conflits de par le monde. Les auteurs de ces crimes ne sauraient échapper à la justice.

Le Bureau du Procureur de la CPI mène des examens préliminaires, des enquêtes et des poursuites à propos du crime de génocide, des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre et du crime d'agression, en toute impartialité et en toute indépendance. Depuis 2003, le Bureau enquête sur plusieurs situations relevant de la compétence de la CPI, notamment en Afghanistan (demande de sursis à enquêter présentée au titre de l'article 18 en suspens), au Bangladesh/Myanmar, au Burundi, en Côte d'Ivoire, au Darfour (Soudan), en Géorgie, au Kenya, en Libye, au Mali, en Ouganda, en République centrafricaine (deux situations distinctes) et en République démocratique du Congo. Le Bureau conduit également des examens préliminaires à propos des situations en Bolivie, en Colombie, en Guinée, aux Philippines et au Venezuela (I et II) e et en a achevé trois autres portant sur les situations en Palestine (dans l'attente d'une décision judiciaire), ainsi qu'au Nigéria et en Ukraine (dans l'attente de demandes d'autorisation de donner suite).

Nakanen, Lungol Kop me Kot me Wilobo pi Bal Maraco ("ICC" onyo "Kot") ongolo kop ni, labongo akalakala, Dominic Ongwen obedo won bal i pol pa adot ma Lukel adot gukello ikom bal maraco ikare me mony ki bal maraco ikom dano ikare ma en onongo obedo ngat acel ikin lutella ma rwom gi lamal i dul pa adwii ma kilwongo ni Lord's Resistance Army ("LRA") i Uganda.

Dwan (MPEG-3) me kwanyo wek igwok

Pyem lok ikare me pido ni obedo kare me keto lok kamaleng wek kimok ngec ikom gin ma ada otime. Man pire tek me poo pi jo ma gurwenyo kwoo gi i tim aranyi ma gubedo iye ento bene pi jo ma gubwot too ki iye.

Tin, i ngolo kop man ma pire tek ni, kimoko lok ma obedo ada dok kiweko lok otum ma opore i ter cik.  Malube ki tic pa Kot ma pire tek, tin, kicwalo lok ma pire tek i wilobo weng ni wegi tim aranyi omyero kitii ikom gin dok ni kibitiyo ikom gin.

Kit ma lok man dong oweko nen kamaleng, tic maraco me monyo reya, gero dano opii-opii, diyo dano me nyome, ki me yac tektek, nek, ngolo dano, lanyo dano, yak, mak ki tim aranyi mukene pa LRA ma ladit Ongwen obedo ngat acel ikin lutela mony gi ma rwom gi lamal, adwogi gi obedo maraco tutwal ikom reya me Uganda, ma ikine obedo mon ki litino.

Tin, tam na ma okwongo, obedo pi jo ma kitimo bal maggi maraco ma waneno i lok man ni ikom gin. Kit ma kingolo kop i lok man, olo dong omoko ada pa lok pa jo ma kitimo bal ikom gin ni jami maggi gubedo lik tutwal. Amito akwany kare man ma pire tek ni me nyuto ni acung karacel ki jo ma kitimo bal ikom gi, lwak ma bal ma Ongwen otimo olanyo gin i Uganda, ki acwal pwoc mapol bot dano ma kitimo bal ikom gin, ki lucaden 116 ma gutiyo karacel ki Opici na i lok man. Gupore tutwal me jolo bor ki neno ki bunyo yom cwiny ki botwa.

Ikin adot makato 60 ma tin kingolo kop ma moko won bal ne, obedo iye lok ma pir gi tego pien gukwako bal maraco me gero dano, ki bal ma kilanyo dano ma lube ka lacoo onyo dako, ki bal maraco ikom litino, ma ikine obedo, pi tyen ma okwongo, bal maraco me nyomo dano tektek, ki me weko guyac tektek. Man obedo lok acel mukene ma nyuto kamaleng cikke pa Opici na me tic ikom kit bal maggi maraco ma pe kiwinyo lok ikom gin tutwal.

Wek atit amed kany ni Dominic Ongwen bene, ikare ma okato, en obedo bene dano ma LRA otimo bal ikome, kimake ma en pwod latin ka kidiye me doko lamomy ma latin. Lacen, en odongo odoko ngat acel ikin lutella mony ma rwom gi lamal, ma ojalle i tic pi mitti pa LRA ma en tim gero ki aranyi ne oywek. Macalo dano ma otegi, en kikome otimo ki bene odiyo cwiny jo mukene me timo bal ikom litino mukene kit ma en bene yang kitimo ikome ma en pwod latin. Kit ma kinyuto ikare me pido, en kikome bene otimo bal ki gero ikom dano, ma ikine obedo litino anyira ma mogo kidiyo "gunyome" kwede. Wakello adot ikome pi bal maraco ma en otimo ma en dong otegi, ci tin kingollo kop ni en aye won bal maggi.

Pido ikome dong otum, ento tic i ter cik ikom lok ne pwod pe otum. Ogwen obimede anyim ki tic ki twero weng ma en tye kwede ite cik. Lukel adot ki Lupyem adot gin weng gitwero koko apil ka dong gungiyo matut kop ma kingolo. Kibigure kawinyo lok ikom ngo ma obitime macalo adwogi me ngolo kop ma otime ni, ma man bene kiromo koko apil iye. Lacen inge man, kibigure kawinyo lok ikom cul pi jo ma kitimo bal ikom gin.

Kadi ni ngo, pe kiket marac. Tin obedo nino ma wakato bor piny ma pire tek i yo me kello tic ma opore ite cik pi jo ma i kumalo me Uganda.

Macalo dul ma kello adot ikom jo ma gutimo bal maraco, watiyo matek ki kero wa weng ikare weng me lok man kit ma mitte i ter twero me ticwa, ci pi beco pa lanyut ma waguro ki diro matut, oweko olo okello adwogi ma opore, i ter cik, bot jo ma gubedo i alany malube ki bal pa Ongwen i Uganda. Tin obedo nino ma meggi.

Abedo ki pwoc bot dano weng ma gukonyo kello adwogi ma tin dok atye ki awaka madit pi kwayi tic ki jami mapatpat ma dul na ma i Opici gutimo.

Ageno ni pido man ki kop ma kingolo ikome bikonyo moko mitti pa wilobo ma gugure me giko tim aranyi maraco labongo adwogi pwod mo, bal maraco ma ikine obedo bal me gero ki bal ma kilanyo dano ma lube ka lacoo onyo dako, bal ikom litino ki ma lanyo litino dok bene tye oket kaweng i wilobo. Pwod adwogi pa bal maggi omyero obed tye ikom lutim bal maggi. 

Opici pa Procekuta me ICC tiyo kene labongo jenge kamo onyo neno lok macwako lakucel keken i tic ne me ngiyo lok wiye wiye i acaki ne, kwedo ki kello adot ma dok ikom bal maraco me nek lumuku, bal maraco ikom dano, bal maraco ikare me mony ki bal me monyo lobo mukene. Nicake i mwaka 2003, Opici man dong obedo kakwedo ter bal mapatpat ma gitye i twero tic me ICC, maggi gin Uganda; Democratic Republic Congo; Darfur; Sudan; Central African Republic (lok aryo mapatpat); Kenya; Libya; Côte d'Ivoire; Mali; Georgia, Burundi, Bangladesh/Myanmar ki Afghanistan (jenge ikom adwogi kwac ni kigal tic i ter dul cik 18). Opici man bene tye kangiyo lok wiye wiye i acaki ne i lok ma dok ikom Bolivia; Colombia; Guinea; Philippines; ki Venezuela (I ki II) ki dong otyeko ngiyo lok wiye wiye adek i acaki ne me lok ma dok ikom Palestine (kuro twero ki bot lungol kop), Nigeria, ki Ukraine (kuro twero me mede anyim).

Lamii ngec man: Opici pa Procekuta

Lok pa Procekuta me Kot me Wilobo pi Bal Maraco, ICC, Fatou Bensouda, malubo ngolo kop i wii Dominic Ongwen ikom lok me Uganda
Source: Bureau du Procureur | Contact: [email protected]