Communiqué de presse: 18 juillet 2012

Déclaration de Madame le Procureur de la CPI Fatou Bensouda sur le renvoi de la situation au Mali

ICC-OTP-20120718-PR829
Image
Le Ministre de la Justice du Mali, S.E. Malick Coulibaly et le Procureur de la CPI Fatou Bensouda
Aujourd’hui, 18 juillet 2012, j’ai reçu une délégation du Gouvernement du Mali conduite par le Ministre de la Justice, S.E. Malick Coulibaly. La délégation malienne a transmis une lettre par laquelle le Gouvernement du Mali, en tant qu’Etat Partie à la CPI, défère à mon bureau « la situation au Mali depuis le mois de janvier 2012 » et demande qu’une enquête soit menée en vue de déterminer si une ou plusieurs personnes doivent être accusées des crimes commis. Le Gouvernement du Mali affirme que les juridictions maliennes sont dans l’impossibilité de poursuivre ou juger les auteurs. La délégation malienne a également produit des pièces à l’appui de sa demande.

Le renvoi auquel a procédé le Gouvernement du Mali, le quatrième effectué par un Etat Partie africain, fait suite à la décision prise le 30 May 2012 par le Conseil des ministres du Gouvernement malien de déférer la situation à la CPI. Ce renvoi fait également écho à la demande adressée à la CPI le 7 juillet 2012 par le Groupe de Contact de la CEDEAO sur le Mali (comprenant le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Libéria, le Niger, le Nigéria et le Togo)de « procéder aux investigations nécessaires à l’identification des auteurs de crimes de guerre et à engager les poursuites nécessaires à leur encontre ».

Mon bureau a suivi la situation au Mali très attentivement depuis que la violence y a éclaté aux alentours du 17 janvier 2012. Le 24 April, alors que plusieurs sources faisaient état de la commission de meurtres, d’enlèvements, de viols ainsi que de l’enrôlement d’enfants soldats, j’ai rappelé à toutes les parties la compétence de la CPI s’agissant de crimes inscrits au Statut de Rome commis sur le territoire du Mali ou par des ressortissants maliens. Le 1er juillet, j’ai souligné que la destruction délibérée des tombeaux de saints musulmans à Tombouctou pouvait constituer un crime de guerre relevant de l’article 8 du Statut de Rome.

J’ai donné à mon bureau instruction de procéder immédiatement à un examen préliminaire pour évaluer si les critères fixés à l’article 53.1 du Statut de Rome aux fins de l’ouverture d’une enquête sont remplis. Je rendrai une décision publique à brève échéance.

Lettre de renvoi par le Gouvernement du Mali

[email protected]

Source: Bureau du Procureur | Contact: [email protected]