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Jujina balaie le sol devant sa maison. Jadis, celle-ci accueillait plusieurs générations, une grande famille. On y voyait la chaîne de la vie. Après le conflit, tous ont disparu : certains ont été tués, d’autres ont été enlevés, d’autres encore sont partis et ne sont jamais revenus. Elle a l’impression d’avoir tout perdu dans le conflit, et se débrouille avec très peu d’aide. Et pourtant, dit-elle, il faut vivre.
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Elle vit seule avec son mari ; tous deux ont près de 80 ans. Ils devraient se reposer ensemble et se tenir compagnie sur leurs vieux jours, ou bien prendre soin de petits‑enfants ; au lieu de cela, elle est seule pour s’occuper de la maison et faire pousser de quoi manger.
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Jujina se rend aux champs.
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Jujina ne rencontre que très rarement des voisins. Il y a la distance physique et l’absence de jeunes dans son foyer, mais aussi la situation sociale qui, dans l’ensemble, s’est dégradée. C’est comme si un arbre avait été coupé et qu’il devait trouver une nouvelle manière de repousser.
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Jujina mène une vie solitaire et de dur labeur. Elle doit s’occuper de son mari et se débrouiller seule.
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Mais elle croise parfois d’autres personnes et ses visites dominicales à l’église coupent un peu son isolement.
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Jujina épluche le manioc qu’elle a cultivé, récolté et rapporté seule à la maison.
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Portrait de Jujina, 77 ans environ. Même si elle travaille dur et doit être forte, elle sait qu’elle est de plus en plus fragile.
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Jujina prépare le dîner pour deux. Elle imagine que des enfants qui chantent, jouent, sont assis autour du feu. Des enfants dont elle prendrait soin et qu’elle guiderait sur le chemin de l’âge adulte. De jeunes adultes qui seraient là pour elle si elle a besoin d’aide. À la place, elle vit dans la solitude.
Photo: Pete Muller for the ICC #LifeAfterConflict