Communiqué de presse: 11 octobre 2010

Nouvelle arrestation de la CPI : Le dirigeant du mouvement impliqué dans des viols commis à grande échelle en RDC a été appréhendé à Paris

ICC-OTP-20101011-PR582

Communiqué de presse : 11.10.2010


Nouvelle arrestation de la CPI : Le dirigeant du mouvement impliqué dans des viols commis à grande échelle en RDC a été appréhendé à Paris

ICC-OTP-20101011-PR582

Le 11 octobre 2010, M. Callixte Mbarushimana, dirigeant des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), a été arrêté aujourd’hui, à Paris, par les autorités françaises en exécution d’un mandat d’arrêt délivré sous scellés par la Cour pénale internationale.

Luis Moreno-Ocampo, Procureur de la CPI, a remercié la France pour avoir mené cette opération avec tact et efficacité. Il a par ailleurs qualifié l’arrestation de M. Mbarushimana d’« avancée fondamentale dans le cadre des efforts déployés pour engager des poursuites relatives aux crimes sexuels commis à grande échelle en RDC » où plus de 15 000 cas de violence sexuelle ont été signalés rien qu’en 2009. En août 2010 encore, les FDLR étaient impliquées dans plus de 300 viols commis dans la province du Nord-Kivu en RDC ; M. Callixte Mbarushimana continuait pourtant de nier ouvertement toute implication de son mouvement.

Cette arrestation est le résultat de près de deux ans d’enquête menée par la France, l’Allemagne, la République démocratique du Congo, le Rwanda et la CPI à propos des opérations des FDLR. « Nous remercions les autorités françaises d’avoir exécuté le mandat d’arrêt. Nous nous félicitons également de l’excellente coopération dont ont fait preuve tous les acteurs ayant pris part à l’enquête, dont la France, l’Allemagne, la RDC et le Rwanda. Voilà un exemple concret de complémentarité positive à l’œuvre », a déclaré le Procureur.

M. Callixte Mbarushimana est le premier haut dirigeant arrêté par la CPI pour les crimes commis à grande échelle dans les provinces du Kivu (RDC). Il doit répondre de onze chefs d’accusation de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre comme le meurtre, le viol, la persécution à caractère sexiste et la destruction massive de biens, commis par les FDLR sur près de l’ensemble de l’année 2009.

Les FDLR – groupe qui se qualifie de « force de libération » – est l’incarnation la plus récente des groupes rebelles rwandais formés par d’anciens génocidaires qui se sont réfugiés en RDC après le génocide rwandais de 1994. Sur place, ces derniers se sont regroupés et organisés et ont lancé des attaques au Rwanda dans le but de renverser le nouveau gouvernement par la violence. Leurs activités ont contribué à déclencher deux guerres au Congo entre 1996 et 2002, qui ont fait 4 millions de victimes environ, causant le plus grand nombre de pertes parmi les populations civiles depuis la Seconde guerre mondiale. Depuis lors, les FDLR n’ont cessé de commettre des crimes atroces contre des civils.

En 2009, la direction des FDLR a décidé d’attaquer les civils des provinces du Nord et du Sud-Kivu afin de déclencher une importante catastrophe humanitaire. Les FDLR ont alors tenté d’exercer un chantage sur la communauté internationale et d’obtenir de force une forme de pouvoir politique en échange de l’arrêt des atrocités. À cause de ce chantage meurtrier, des personnes ont été tuées, violées et déplacées de force et des villages entiers ont été rasés.

« Après 16 années de violence continue, c’est peut-être l’occasion de démobiliser une fois pour toute ce groupe dirigé par d’anciens génocidaires », a ajouté le Procureur. « Il n’a plus de dirigeant. »

« C’est un grand jour pour les victimes et pour la justice. Il reste cependant encore beaucoup à faire pour briser le cercle vicieux de l’impunité en RDC. M. Callixte Mbarushimana a été placé en détention mais un autre commandant recherché par la CPI pour des crimes commis à grande échelle, Bosco Ntaganda, est toujours en liberté à Goma et ses forces sillonnent les provinces du Kivu, tuant et violant sur leur passage. Il est le prochain qui doit être appréhendé. »

Ci-joint : Fiche de synthèse

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Source: Bureau du Procureur

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