Déclaration: 25 février 2015 |

Déclaration du Procureur de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, lors d’une conférence de presse en République centrafricaine : notre contribution est d’apporter une justice indépendante et impartiale

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Le Procureur de la CPI Fatou Bensouda tenant une conférence de presse à Bangui (RCA) le 25 février 2015. ©ICC-CPI

Mesdames et messieurs,

Je vous remercie pour l'intérêt que vous portez à notre action et pour votre présence. Permettez-moi d'abord de vous présenter mon travail et de vous préciser le sens de ma visite en République centrafricaine. Je me ferai ensuite un plaisir de répondre à vos questions à la suite de mon intervention.

En tant que Procureur de la Cour pénale internationale (la « CPI » ou la « Cour »), ma mission consiste à mener des enquêtes et des poursuites en toute indépendance et en toute impartialité à l'encontre des personnes portant la plus lourde part de responsabilité dans les crimes les plus graves qui soient – le crime de génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre – qui relèvent de la compétence de la Cour et lorsqu'aucune autre institution ne rend justice aux victimes, qu'elle soit en mesure de le faire ou non.

Mon objectif est de faire jaillir la vérité et de mettre un terme à l'impunité des auteurs des crimes commis à grande échelle. Ce faisant, j'espère pouvoir apporter un peu de réconfort aux survivants, redonner de la dignité à ceux dont la vie a été brisée par des atrocités et honorer la mémoire de ceux dont l'existence a connu une fin brutale.

Mon Bureau suit avec angoisse les événements tragiques qui ébranlent la Centrafrique depuis 2012. J'ai fait part publiquement, à plusieurs reprises, de ces préoccupations et j'ai indiqué clairement que je n'hésiterais pas à poursuivre les auteurs présumés de crimes relevant de la compétence de la Cour.

En déférant la situation en Centrafrique à la CPI s'agissant de crimes présumés commis depuis août 2012, les autorités centrafricaines ont démontré qu'elles étaient déterminées à demander des comptes aux auteurs de crimes à grande échelle et à rendre justice aux victimes : les hommes, les femmes et les enfants de ce pays. Elles ont fait preuve de sagacité en constatant qu'il ne saurait y avoir de paix durable en l'absence de justice. Dans le cadre de nos activités, nous avons reçu et nous continuons de recevoir un appui précieux du peuple centrafricain et de son Gouvernement.

J'ai eu l'honneur de m'entretenir, tout récemment, avec la Présidente Catherine Samba-Panza dans la capitale et nous avons discuté des moyens de renforcer notre coopération pour veiller à ce que les enquêtes et les poursuites progressent autant que possible.

Je souhaite saisir cette occasion pour adresser mes sincères remerciements pour cette aide cruciale et pour l'accueil chaleureux qui nous a été réservé, à moi-même et aux membres de ma délégation, et pour l'hospitalité dont vous avez fait preuve à notre égard lors de cette visite, la première que j'effectue sur cette terre hospitalière en tant que Procureur de la CPI.

Plus tôt dans la journée, j'ai également rencontré le Premier Ministre, le Président du Conseil national de transition et les Ministres de la justice, de la défense et de la sécurité publique. Les échanges que nous avons eus ont été fructueux et constructifs et ouvrent la voie à une collaboration accrue entre mon Bureau et le Gouvernement centrafricain.

Permettez-moi de vous expliquer les prochaines étapes de ce processus. L'année dernière, au vu de l'analyse des informations disponibles menée en toute indépendance par mon Bureau, je suis parvenue à la conclusion qu'il y avait des motifs raisonnables de penser que les groupes de la Séléka et des anti-Balaka avaient commis des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre. Par conséquent, le 24 septembre 2014, j'ai annoncé l'ouverture d'une deuxième enquête dans le cadre de la situation en Centrafrique. Cette enquête parallèle, qui portera sur des actes commis par les deux camps, a déjà démarré et mes enquêteurs ont recueilli des éléments de preuve et continuent de le faire.

Je sais que certains s'intéressent de très près aux détails et aux résultats de nos enquêtes. Celles-ci sont menées dans le plus strict respect de la confidentialité. Cette condition est nécessaire non seulement pour faciliter le recueil et la préservation des preuves, mais aussi pour veiller à ne pas mettre en danger ceux avec qui nous sommes en contact dans le cadre de notre travail.

Nous agissons avec la plus grande prudence et minutie dans le cadre de nos enquêtes, conformément au nouveau plan stratégique de mon Bureau. Je tiens également à souligner que nous menons, sans exception, nos enquêtes en toute indépendance et en toute impartialité. Nous sommes guidés par ces mêmes principes au fur et à mesure que nous progressons dans nos enquêtes sur la situation en Centrafrique.

La justice ne peut être rendue à la hâte. Nous continuerons à enquêter de manière rigoureuse et, au moment opportun, nous identifierons ceux qui, au vu des preuves que nous détenons, sont les principaux responsables des crimes les plus graves perpétrés en Centrafrique. Notre action n'est guidée que par la loi et les éléments de preuve dont nous disposons. Les personnes qui au vu de ces preuves seront les principaux responsables de ces crimes seront traduites en justice.

Je continue d'être très préoccupée par la précarité de la situation en matière de sécurité dans ce pays et par les graves violences et les crimes qui se poursuivraient à l'encontre des civils. Mon Bureau continue d'être saisi de la question et de surveiller ces actes qui lui sont rapportés dans le cadre de ses enquêtes en cours.

Je vous le répète : ces crimes doivent cesser. Ceux qui commettent des meurtres, des pillages, des viols ou d'autres crimes atroces doivent répondre de leurs actes répréhensibles.

Au peuple centrafricain, je fais cette promesse : mon Bureau mettra tout en œuvre pour mener des enquêtes et des poursuites contre les principaux responsables de ces crimes odieux et prendre des mesures pour que justice soit rendue aux victimes. En outre, nous soutiendrons les mécanismes judiciaires mis en place à l'échelle nationale et destinés à permettre des enquêtes et des poursuites complémentaires à l'encontre d'autres auteurs de crimes à grande échelle. L'impunité ne saurait être tolérée en Centrafrique. D'après ce que j'ai pu observer au cours de cette visite officielle, il y a tout lieu de croire avec optimisme que l'avenir de ce pays se bâtira sur les socles de la justice, de la paix et de la stabilité. Merci de m'avoir écoutée.

Le Bureau du Procureur de la CPI mène des enquêtes et des poursuites à propos du crime de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, en toute indépendance et en toute impartialité. Il a ouvert des enquêtes en Ouganda, en République démocratique du Congo, au Darfour (Soudan), en République centrafricaine, au Kenya, en Libye, en Côte d'Ivoire et au Mali. Il conduit également des examens préliminaires à propos des situations en Afghanistan, en Colombie, en Géorgie, en Guinée, au Honduras, en Irak, au Nigéria, en Ukraine et en Palestine.

Matériaux audiovisuels 

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السيدات والسادة،

أشكركم على اهتمامكم ووجودكم هنا. أسمحوا لي في البداية بأن أقدم لكم موجزاً عن عملي وزيارتي إلى جمهورية أفريقيا الوسطى. وسوف يسعدني أن أجيب عن أسئلتكم بعد الملاحظات التي سأدلي بها.

بصفتي المدعية العامة للمحكمة الجنائية الدولية (يشار إليها في ما يلي باسم "المحكمة")، تتمثل ولايتي في إجراء التحقيق ومقاضاة أولئك الذين يتحملون القسط الأكبر من المسؤولية عن أكثر الجرائم خطورة في العالم باستقلالية وتجرد – وهذه الجرائم هي الإبادة الجماعية، والجرائم ضد الإنسانية، وجرائم الحرب – في الحالات التي تتمتع المحكمة فيها بالاختصاص ولا تعمل فيها أي جهة أخرى على تحقيق العدالة للضحايا أو لا تستطيع تحقيقها لهم. وأنا أسعى إلى إثبات الحقيقة وإنهاء الإفلات من العقاب على الجرائم الجماعية. وآمل من خلال القيام بذلك أن نتمكن من بث قدر من الطمأنينة في قلوب الناجين، ونردّ الكرامة إلى أناس حطّمت الفظائع حياتهم، ونحيي ذكرى أولئك الذين سُلِبوا حياتهم بوحشية.

لقد ظل مكتبي يتابع، بقلق بالغ، الأحداث المريعة التي تجري في جمهورية أفريقيا الوسطى منذ عام 2012. وقد أعربتُ علناً في مناسبات عدة عن هذا القلق وأكّدتُ أنني لن أتردد في ملاحقة من يثبت ارتكابهم جرائم تدخل ضمن اختصاص المحكمة.

إن إحالة سلطات جمهورية أفريقيا الوسطى الحالة في البلد إلى المحكمة، في ما يتصل بالجرائم المزعوم ارتكابها منذ آب/أغسطس 2012، لَتبرهن على التزامها بمحاسبة مرتكبي الجرائم الجماعية، وتحقيق العدالة للضحايا؛ رجال هذا البلد ونساءه وأطفاله. فقد برهنوا على تحليهم بالحكمة بإدراكهم أن الاستقرار الدائم لا يتحقق في غياب العدالة. وقد تلقينا في إطار قيامنا بعملنا، وما زلنا نتلقى، دعماً جليل القيمة من شعب جمهورية أفريقيا الوسطى وحكومته.

لقد تشرفت لتوّي بلقاء الرئيسة كاثرين سامبا – بانزا في العاصمة، حيث بحثنا كيفية مواصلة تعزيز التعاون لضمان السير قدماً في التحقيقات والمقاضاة بأكبر قدر ممكن من الفعالية والكفاءة.

وأود أن استغل هذه الفرصة للتعبير عن خالص امتناني لهذا الدعم الحاسم، وكذلك الترحيب الحار وكرم الضيافة الذي أبديتموه لي ولوفدي في خلال هذه الزيارة - وهي زيارتي الأولى إلى هذا البلد المضياف بصفتي المدعية العامة للمحكمة الجنائية الدولية.

وفي وقت سابق من اليوم، عقدتُ أيضاً اجتماعات مع رئيس الوزراء، ورئيس المجلس الوطني الانتقالي، ووزراء العدل والدفاع والأمن العام. وقد أتاحت هذه الاجتماعات فرصة لتبادل مثمر وبناء لوجهات النظر، الأمر الذي يمهد الطريق لمزيد من التعاون بين مكتبي والحكومة.

واسمحوا لي أن أشرح الخطوات التالية في هذه العملية. في العام الماضي، دفعني تحليل مكتبي المستقل للمعلومات المتاحة إلى استنتاج أن هناك أساس معقول للاعتقاد بأن مجموعة سيليكا ومجموعة مناهضي حملة السواطير، كلتيهما، ارتكبتا الجرائم ضد الإنسانية وجرائم الحرب المزعومة. وعليه، في 24 أيلول/سبتمبر 2014، أعلنتُ فتح تحقيق ثانٍ في الحالة في جمهورية أفريقيا الوسطى. وقد بدأ بالفعل هذا التحقيق الموازي الذي سينظر بالفعل في سلوك كلا الجانبين وكان محققو مكتبي ولا يزالون يجمعون الأدلة.

وأعرف أن هناك اهتمام كبير لمعرفة تفاصيل ونتائج تحقيقاتنا. فإن أنشطتنا التحقيقية تُجرى مع الاحترام الكامل لمبدأ السرية. وهذا أمر ضروري ليس فقط لتسهيل جمع الأدلة والحفاظ على الأدلة التي جُمعت، ولكن أيضاً لضمان أننا لا نُعرض للخطر أولئك الذين نتفاعل معهم كجزء من عملنا التحقيقي.

ونحن حريصون ودقيقون للغاية في تحقيقاتنا وفقاً للخطة الاستراتيجية الجديدة لمكتبي. وأود أيضاً أن أُؤكد هنا أننا نُجري، بدون استثناء، تحقيقاتنا باستقلال تام وعدم التحيز. ونسترشد بهذه المبادئ نفسها عند الشروع في تحقيقاتنا المتعلقة بجمهورية أفريقيا الوسطى والسير قُدُماً فيها.

ولا يمكن تحقيق العدالة على عجل. وسنواصل تحقيقاتنا الصارمة. وفي الوقت المناسب، سنُحدد أولئك الذين تُشير أدلتنا إلى أنهم يتحملون القسط الأكبر من المسؤولية عن الجرائم الأشد خطورة المرتكبة في جمهورية أفريقيا الوسطى. ونسترشد في ذلك فقط بالقانون وبأدلتي. وهؤلاء الأفراد إذا ثبت في نهاية المطاف أنهم يتحملون القسط الأكبر من المسؤولية استناداً إلى أدلتنا، سيُقدمون للعدالة.

ولا زلتُ قلقة للغاية بشأن الوضع الأمني المضطرب في البلد والتقارير المتعلقة بأعمال العنف الخطيرة والجرائم المستمرة التي تُرتكب ضد المدنيين. ولا يزال مكتبي مهتماً بهذه المسألة ويرصد باستمرار مثل هذه الحوادث المبلغ عنها كجزء من تحقيقاته الجارية.

وأُكرَّر، يجب أن تتوقف هذه الجرائم. إن الذين يرتكبون القتل العمد والنهب والاغتصاب أو الجرائم الأُخرى البشعة، يجب أن يُحاسبوا على سلوكهم الذًّميم.

وأتَعَهَّدُ إلى شعب جمهورية أفريقيا الوسطى بأن: مكتبي سيبذل قُصارى جهده لإجراء التحقيقات مع أولئك الذين يتحملون أكبر قسط من المسؤولية عن هذه الجرائم الفظيعة ومقاضاتهم وتحقيق قدر من العدالة للضحايا. وفضلاً عن ذلك، سندعم الآليات القضائية على المستوى الوطني التي تُجري، بطريقة تكاملية، تحقيقات مع مرتكبين آخرين لجرائم جماعية وتُقاضيهم. وما هو غير مسموح به هو فجوة الإفلات من العقاب في جمهورية أفريقيا الوسطى. وما لاحظتُه خلال هذه الزيارة الرسمية، هو أن هناك سبب كبير يدعو حقاً للتفاؤل بأن مستقبل جمهورية أفريقيا الوسطى سيُبنى بثبات على أركان العدالة والسلام والاستقرار. شكراً على اهتمامكم.

يُجري مكتب المدعي العام بالمحكمة تحقيقات ومقاضاة مستقلة ونزيهة في جرائم الإبادة الجماعية والجرائم ضد الإنسانية وجرائم الحرب. وقد فتح مكتب المدعي العام تحقيقات في: أوغندا؛ وجمهورية الكونغو الديمقراطية، ودارفور، بالسودان؛ وجمهورية أفريقيا الوسطى؛ وكينيا؛ وليبيا؛ وكوت ديفوار؛ ومالي. ويُجري المكتب أيضاً دراسات أوّلية متصلة بالحالات في أفغانستان، وكولومبيا، وجورجيا، وغينيا، وهندوراس، والعراق، ونيجيريا، وأوكرانيا، وفلسطين.

مواد مسجّلة بالصوت والصورة:

موقع يوتيوب (للمشاهدة):

https://www.youtube.com/watch?v=-6lG1Gum8OU&feature=youtu.be

https://www.youtube.com/watch?v=9a1e_807JRU&feature=youtu.be

https://www.youtube.com/watch?v=iQy-rPvpMQw&feature=youtu.be

التسجيل بالصوت والصورة (بصيغة MPEG-4) للمشاهدة والتنزيل:

http://www.fileserver.icc-cpi.info/video/150223_Prosecutor_statement_CAR_ENG.mp4

http://www.fileserver.icc-cpi.info/video/150223_Prosecutor_statement_CAR_ARABIC.mp4

http://www.fileserver.icc-cpi.info/video/150223_Prosecutor_statement_CAR_FRA.mp4

التسجيل الصوتي (بصيغة MPEG-3) للتنزيل:

http://www.fileserver.icc-cpi.info/audio/150223_Prosecutor_statement_CAR_SANGO.mp3

http://www.fileserver.icc-cpi.info/audio/150223_Prosecutor_statement_CAR_FRA.mp3

 http://www.fileserver.icc-cpi.info/audio/150223_Prosecutor_statement_CAR_ARABIC.mp3

 http://www.fileserver.icc-cpi.info/audio/150223_Prosecutor_statement_CAR_ENG.mp3

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المصدر: مكتب المدعي العام

يان المدعية العامة للمحكمة الجنائية الدولية، فاتو بنسودا، في مؤتمر صحفي بجمهورية أفريقيا الوسطى: إسهامنا هو تحقيق العدالة باستقلالية وتجرد
Source: Bureau du Procureur | Contact: [email protected]