Déclaration: 10 septembre 2015

Déclaration du Procureur de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, à la suite de la confirmation du décès d’Okot Odhiambo, chef de la LRA

Le 27 juillet 2015, le Bureau du Procureur (le « Bureau ») de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé à la Chambre préliminaire de retirer et d'annuler le mandat d'arrêt délivré contre Okot Odhiambo, ancien chef de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), à la suite de la confirmation du décès de l'intéressé.

Aujourd'hui, les juges de la CPI ont retiré le mandat d'arrêt visant M. Odhiambo, l'un des quatre hauts commandants du groupe rebelle que constitue la LRA, qui aurait terrorisé le nord de l'Ouganda et la région des Grands Lacs pendant plus d'un quart de siècle. D'après l'enquête du Bureau, les chefs de la LRA dont Odhiambo auraient commis des crimes qui dépassent l'entendement. Ils auraient tué des dizaines de milliers de personnes et en auraient déplacé des millions. La CPI a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre des chefs de la LRA, dont Okot Odhiambo, en 2005 pour des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre commis en Ouganda, dont le meurtre, la réduction en esclavage, l'enrôlement d'enfants, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des civils et le pillage.

Okot Odhiambo aurait été tué le 14 février 2014 en République centrafricaine au cours d'affrontements opposant la LRA aux forces armées ougandaises. À compter d'août 2014, le Bureau a collaboré avec diverses parties prenantes dont le Gouvernement ougandais afin de vérifier les informations relatives au décès d'Odhiambo. Le 20 mars 2015, un corps a été exhumé de la tombe présumée de ce dernier et transporté à Kampala. En juin 2015, sur la base de tests ADN réalisés de façon rigoureuse, le Bureau a été en mesure de confirmer avec certitude que le corps en question était bien celui d'Okot Odhiambo.

Okot Odhiambo est le deuxième commandant de la LRA recherché par la Cour dont la mort a été confirmée. Le premier était Raska Lukwiya, un autre chef de la LRA, dont la mort fut confirmée en 2006 également sur la base de tests ADN. Vincent Otti, commandant en second de la LRA lorsque la CPI a délivré un mandat d'arrêt à son encontre en 2005 pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, aurait été exécuté sur les ordres de Joseph Kony en 2007. Le Bureau continue de recueillir des informations afin de s'assurer en toute indépendance du décès de Vincent Otti.

En raison de sa mort, Okot Odhiambo échappe à la justice devant la CPI. Toutefois, l'audience de confirmation des charges contre Dominic Ongwen, un autre haut commandant de la LRA, doit s'ouvrir en janvier 2016. Joseph Kony, commandant en chef de la LRA, est le dernier chef en fuite de ce mouvement encore recherché par la CPI. Il doit également être traduit en justice. Le Bureau exhorte tous les États à redoubler d'efforts en vue de l'arrestation de Joseph Kony et de tous les autres fugitifs recherchés par la CPI dans le cadre d'autres situations. Les victimes de leurs crimes, dont l'attente n'a que trop duré, méritent que justice leur soit rendue.

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Source: Bureau du Procureur | Contact: [email protected]