Déclaration: 9 mai 2018 |

Discours prononcé devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies à propos de la situation en Libye, en application de la résolution 1970 (2011) du Conseil de sécurité

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Madame la Présidente,

1. Je remercie le Conseil de l'occasion qui m'est donnée de présenter mon dernier rapport sur les activités de mon Bureau en ce qui concerne la situation en Libye. Cependant, permettez-moi de commencer par féliciter la République de Pologne qui assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de mai, et de vous remercier, Madame, de présider à la réunion d'aujourd'hui.

Madame la Présidente, Excellences,

2. En 2017, j'ai annoncé devant cette  auguste institution, que la situation en Libye était une priorité pour mon Bureau. J'ai le plaisir de vous faire savoir que depuis mon dernier rapport, en novembre 2017, mon Bureau a réalisé des progrès considérables et a notamment recommencé à enquêter sur place.

3. Malgré ces avancées, il reste des défis de taille à surmonter, notamment le conflit en cours et l'insécurité qui règne en Libye, ce qui a des retombées négatives sur notre capacité à progresser rapidement dans le cadre de nos enquêtes.

4. Le conflit qui sévit et l'instabilité qui règne actuellement dans ce pays continuent de créer un terreau fertile à la violence, et malheureusement, à la commission d'atrocités. Partant, je salue les efforts déployés par les parties prenantes en Libye en vue de tenir de vastes consultations ouvertes dans le but de sortir de l'impasse politique, qui n'a que trop duré, en essayant de stabiliser la situation et de mettre un terme au conflit dans le pays.

5. Les actions de ceux qui continuent de semer les graines de la violence et de la discorde se font, avant toute chose, au prix des souffrances endurées par la population libyenne. Je condamne le récent double attentat-suicide à la bombe qui a eu lieu il y a quelques jours, le 2 mai, au siège de la Commission électorale nationale libyenne, à Tripoli, et dans lequel 15 personnes au moins auraient trouvé la mort et de nombreuses autres auraient été blessées. 

6. Excellences, il ne fait aucun doute que l'obligation de rendre des comptes pour les crimes graves et déstabilisants visés par le Statut de Rome et le respect total de l'État de droit font partie intégrante de l'instauration d'une paix durable en Libye, de la stabilité et du développement de ce pays. 

7. Mon Bureau continue de jouer son rôle sans dépasser le cadre de sa mission malgré les obstacles inhérents à la conduite de nos enquêtes et de nos poursuites dans le contexte d'un conflit en cours, comme c'est le cas en Libye. 

8. J'ai le plaisir de vous rapporter que notre détermination et notre engagement ont porté leurs fruits, nous progressons constamment dans les enquêtes que nous menons sur les crimes qui ont été commis en 2011 mais aussi sur ceux qui ont été perpétrés plus récemment ou qui ont cours actuellement.

9. Comme le savent les membres du Conseil au vu de mes précédents rapports, en raison d'impératifs de sécurité, pendant plus de cinq ans, mon Bureau n'a pas été en mesure d'effectuer des missions d'enquête en Libye. Pendant ce temps, il a cherché à imaginer d'autres moyens de poursuivre ses enquêtes et a obtenu des résultats.  Cela étant, l'impossibilité d'enquêter sur place était loin d'être une situation idéale. Nous comptions coûte que coûte envoyer nos enquêteurs en Libye et avons cherché à saisir toutes les opportunités qui se présentaient alors. J'ai donc le plaisir de vous informer qu'en mars 2018, des membres de l'équipe chargée d'enquêter en Libye se sont rendus sur place pour notre première mission sur ce territoire depuis juin 2012.

10. Cette récente mission en Libye marque un tournant significatif dans les activités d'enquête menées par mon Bureau. On ne saurait trop insister sur l'importance de pouvoir travailler sur le territoire où des crimes présumés ont été ou sont en train d'être commis. Je suis convaincue que nous pourrons mener d'autres missions dans ce pays nous permettant à nouveau d'espérer avancer plus rapidement dans nos enquêtes.

11. Je m'en voudrais de ne pas saisir cette occasion pour témoigner ma profonde gratitude envers le bureau du Procureur général de Libye pour avoir facilité la mission déployée en mars et avoir accueilli mon équipe.

12. Ce déplacement n'aurait pas pu avoir lieu sans l'appui logistique inestimable de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL), et en particulier, du Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU et chef de la MANUL, M. Ghassan Salamé, que j'ai eu le privilège de rencontrer en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité en février dernier. Je suis extrêmement reconnaissante de l'appui inestimable et de l'aide concrète que son équipe et lui nous ont apportés. Je me réjouis à l'idée de poursuivre notre coopération constructive avec ces partenaires clés en Libye.

13. Je saisis également cette occasion pour prier le Conseil de communiquer davantage avec mon Bureau afin que nous soyons en mesure d'identifier les domaines dans lesquels nous pouvons travailler ensemble afin de faire avancer le trio « justice, paix et stabilité » en Libye, dans le respect de nos mandats respectifs et du principe de complémentarité.

Madame la Présidente, Excellences,

14. Comme le savent les membres du Conseil, trois mandats d'arrêt délivrés dans le cadre de la situation en Libye et rendus publics n'ont toujours pas été exécutés. Plus récemment, le 15 août 2017, la Chambre préliminaire I a délivré publiquement un mandat d'arrêt  contre Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli pour son rôle présumé dans sept exécutions qu'il aurait commises ou ordonnées et qui se sont soldées par la mort de 33 personnes. Les exécutions en question ont été filmées et les images diffusées dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.

15. Le mandat d'arrêt délivré à l'encontre de M. Al-Werfalli témoigne de la détermination de mon Bureau et de sa capacité à répondre rapidement et efficacement aux crimes présumés qui sont de plus en plus nombreux à être commis sous nos yeux en raison de l'utilisation des réseaux sociaux. Les enquêteurs et les substituts qui travaillent sous mon autorité sont en mesure de réunir des éléments de preuve et de les analyser et, lorsqu'il existe des motifs raisonnables, de demander la délivrance d'un mandat d'arrêt dans un délai très court. La délivrance de mandats d'arrêt publics dans de brefs délais peut s'avérer essentielle lorsqu'il s'agit d'essayer d'avoir un effet dissuasif.

16. Cependant, cet effet dissuasif a ses limites. La seule façon de parvenir à une plus grande dissuasion est de procéder à l'arrestation des suspects et à leur remise à la CPI pour qu'ils puissent répondre des accusations qui leur sont reprochées. Il s'agit là, Excellences, d'un point crucial.

17. L'affaire portée contre M. Al-Werfalli met en lumière l'importance capitale d'arrêter les personnes visées par un mandat d'arrêt de la CPI et de les remettre à celle-ci au moment opportun. Vous savez certainement que malgré le fait que M. Al-Werfalli soit visé par un mandat d'arrêt de la CPI, ce dernier est toujours en liberté et semble continuer à commander la brigade Al-Saiqa.

18. Malheureusement, d'après des informations crédibles, depuis qu'un mandat d'arrêt a été délivré contre lui, il aurait commis d'autres meurtres qui se rapporteraient à des crimes de guerre visés par le Statut de Rome et pour lesquels mon Bureau pourrait engager des poursuites.

19. Depuis la délivrance du mandat d'arrêt, l'année dernière, j'ai exhorté à plusieurs reprises les autorités libyennes à s'acquitter de leur obligation en procédant à l'arrestation de M. Al-Werfalli et en le remettant à la CPI.

20. J'ai également demandé spécifiquement au général Khalifa Haftar, commandant de l'armée nationale libyenne, également appelée « ANL », et commandant en chef de M. Al-Werfalli, de coopérer avec les autorités libyennes afin de permettre et de faciliter son arrestation et sa remise à la Cour.

21. Les personnes recherchées par la CPI, inculpées de crimes graves visés par le Statut de Rome, ne sauraient être protégées ou trouver refuge. Elles doivent être appréhendées et répondre de leurs actes devant la Cour pour que leur culpabilité ou leur innocence soit établie. La population libyenne mérite qu'on lui donne des réponses. Les victimes d'atrocités en Libye méritent que justice leur soit rendue et de voir que ce soit véritablement le cas.

22. J'appelle également tous les États, notamment les membres du Conseil, à apporter leur concours pour qu'il soit procédé sans plus tarder à l'arrestation de M. Al-Werfalli et à sa remise immédiate à la Cour.

23. Pourtant, à ce jour, M. Al-Werfalli n'a toujours pas été remis à la Cour. Ce qui est d'autant plus troublant, c'est que le 24 et le 25 janvier 2018, des photographies et des séquences vidéo ont été publiées dans des réseaux sociaux et semblaient montrer M. Al-Werfalli en train de tuer sauvagement dix personnes devant la mosquée Bi'at al-Radwan, à Benghazi. Au moment de leur mort, ces personnes avaient les yeux bandés et les mains attachées dans le dos. Cette exécution horrible aurait été commise en représailles des attentats à la bombe tout aussi horribles, dont les auteurs n'ont pas été identifiés, survenus devant la même mosquée le jour précédent. Les deux explosions avaient causé la mort d'au moins 34 personnes, dont des enfants, et blessé 90 autres. Tous ces crimes sont atroces.

24. Comme je l'ai déclaré très clairement le 26 janvier, nous devons tous condamner les attentats à la bombe commis devant la mosquée Bi'at al-Radwan ainsi que l'exécution de dix personnes perpétrée manifestement en représailles. Il faut également que nous agissions afin d'empêcher que d'autres atrocités n'ôtent la vie de citoyens libyens.

25. Mon Bureau continue de surveiller de près la situation imprévisible en Libye, y compris à Benghazi et dans ses alentours. Je n'hésiterai en aucun cas à présenter de nouvelles demandes de mandats d'arrêt dans le cadre de cette situation, notamment à propos des crimes commis à Benghazi, lorsqu'il existera des motifs raisonnables permettant de croire que des crimes relevant de la compétence de la Cour ont été commis, et dès lors que les éléments de preuve le justifieront.

26. L'ANL a prétendu enquêter sur M. Al-Werfalli s'agissant de l'exécution la plus récente. En août 2017, elle a également déclaré publiquement qu'elle enquêtait sur lui dans le cadre des exécutions présumées visées par le mandat d'arrêt délivré par la CPI.

27. Ces déclarations ne paraissent tout simplement pas crédibles à la lumière des meurtres supplémentaires qui auraient été commis par M. Al-Werfalli, lesquels ont été filmés et diffusés sur les réseaux sociaux.

28. Dans le rapport que j'ai présenté devant le Conseil en novembre 2017, j'ai exprimé mon inquiétude face l'absence d'arrestation et de remise des personnes recherchées par la CPI en Libye, ce qui encourage ceux qui commettent des crimes à continuer. Il est aujourd'hui plus important que jamais de procéder sans plus tarder à l'arrestation de M. Al-Werfalli et de le remettre à la Cour, non seulement pour qu'il réponde des crimes qu'il aurait commis, mais aussi pour faire clairement comprendre aux criminels en puissance que ces crimes ignobles ne sauraient être tolérés et que leurs auteurs en subiront vraiment les conséquences.

29. Je demande une fois de plus au Conseil de communiquer avec mon Bureau et de l'aider à mettre en place une stratégie permettant d'aboutir à l'arrestation des fugitifs en Libye et à leur remise à la CPI. Une fois de plus, j'exhorte tous les États, notamment les membres du Conseil, les autorités libyennes et l'ANL, à faciliter l'arrestation de M. Al-Werfalli et sa remise à la Cour sans plus tarder. 

Madame la Présidente, Excellences,

30. S'agissant des autres affaires dans le cadre de la situation en Libye, des informations quant à l'endroit où se trouverait Saïf Al-Islam Qadhafi ont été relayées par les médias. Elles sont souvent contradictoires sur la question de savoir s'il est toujours ou non en détention en Libye.

31. Que M. Qadhafi soit toujours en détention ou non, je saisis cette occasion pour rappeler que le mandat d'arrêt délivré par la CPI à son encontre n'a toujours pas été exécuté et que la Libye reste dans l'obligation de le remettre immédiatement à la Cour.

32. J'exhorte les autorités libyennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour que M. Qadhafi soit remis à la Cour conformément aux obligations que lui impose le droit international, aux décisions de la Cour et aux demandes répétées des membres du Conseil.

33. De même, le mandat d'arrêt délivré à l'encontre de Mohamed Khaled Al-Tuhamy, ancien chef des services libyens de la sécurité intérieure, n'a toujours pas été exécuté. Il a été délivré en avril 2013 et rendu public en avril 2017. Malgré les efforts déployés par mon Bureau, en coopération avec d'autres organes de la Cour, M. Al-Tuhamy est toujours en liberté. Sans l'aide et les renseignements fiables fournis par des États, des personnes ou d'autres entités en mesure d'apporter une assistance, il sera difficile de s'assurer qu'il soit remis à la Cour.

34. Sans ces arrestations, la cause de la justice pénale internationale en Libye et la raison d'être de la résolution 1970 du Conseil de sécurité de l'ONU seront réduites à néant.

Madame la Présidente, Excellences,

35. La coopération reste la pierre angulaire du cadre juridique prévu par le Statut de Rome et de l'efficacité du fonctionnement de la Cour.

36. Mon Bureau continue de communiquer avec les États et les organisations concernées afin d'échanger des informations et, lorsque cela est possible, de prêter main forte aux autorités nationales qui ont ouvert des enquêtes et mènent des poursuites relatives aux crimes commis en Libye. Il s'agit effectivement de l'esprit de complémentarité consacré par le Statut de Rome et spécifiquement prévu par son article 93-10.

37. Cette démarche s'inscrit dans la lignée du neuvième objectif du Plan stratégique de mon Bureau pour la période 2016-2018. Le neuvième objectif, dans notre jargon, consiste à développer une stratégie coordonnée en matière d'enquêtes et de poursuites avec les acteurs judicaires pertinents, dans le plein respect des mandats respectifs, pour mettre fin à l'impunité concernant les crimes visés au Statut de Rome et d'autres crimes graves qui aggravent l'insécurité en Libye.

38. Récemment, l'accent a été mis sur des crimes se rapportant à la traite d'êtres humains et aux sévices commis contre des migrants. Cette stratégie contribue à renforcer la collaboration afin de recueillir des informations et de les analyser et permet d'identifier les interlocuteurs judiciaires les mieux placés pour entamer des enquêtes et mener des poursuites à l'égard des crimes présumés.

39. Je saisis l'occasion qui m'est donnée devant le Conseil pour proposer l'appui et les compétences de mon Bureau aux États et aux organisations engagés dans la lutte contre la criminalité en Libye et au-delà de ses frontières, afin que nos efforts conjugués fassent avancer la lutte contre l'impunité.

40. Outre la Libye, mon Bureau continue de recevoir un appui considérable de la part d'un certain nombre d'États, notamment l'Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Tunisie, ainsi que d'organisations régionales et internationales, telles qu'INTERPOL, et nombre d'organisations non gouvernementales.

41. La coopération fournie par la Libye, des États parties et non parties, et le soutien du Conseil sont essentiels s'il l'on veut réaliser des progrès dans les affaires présentées devant la Cour et avancer rapidement dans les enquêtes en cours. Les efforts exemplaires déployés par un certain nombre d'États et d'organisations méritent de faire des émules dans le but ultime de renverser la tendance en matière de violence et d'impunité des auteurs de crimes graves en Libye.

Madame la Présidente, Excellences,

42. Malgré les progrès considérables accomplis par mon Bureau, il reste des obstacles de taille à surmonter.

43. L'instabilité en Libye quant à la sécurité est exacerbée par le conflit armé qui opposent différentes milices dans de nombreuses régions du pays. Comme je l'ai souligné dans mon quinzième rapport, des exécutions extra-judiciaires ne cessent d'être commises, on recense de nombreuses pertes civiles et le recours à la détention arbitraire de personnes, qui subissent souvent des violations graves des droits de l'homme, reste systématique.

44. Je suis également préoccupée par le grand nombre de migrants placés dans des centres de détention – qu'ils soient dirigés par les autorités nationales ou des milices. Des migrants auraient été tués, auraient subi des sévices et des mauvais traitements au cours de leur détention ou alors qu'ils étaient en transit.

45. Je reste également extrêmement préoccupée par les ventes d'esclaves aux enchères qui auraient cours en Libye. Une telle abomination au XXIe siècle  est une insulte à la mémoire de ceux qui ont été, par le passé, victimes de l'esclavage, et constitue une atteinte à l'humanité dans son ensemble et aux progrès historiques réalisés pour éradiquer ces actes inhumains.

46. Je rappelle que mon Bureau est toujours saisi de la situation en Libye et que nos enquêtes se poursuivent. Je profite également de cette occasion pour faire savoir que nous pensons bientôt être en mesure de demander des mandats d'arrêt contre d'autres suspects.

Madame la Présidente, Excellences,

47. Permettez-moi de conclure en réitérant l'appel que j'ai lancé au Conseil afin qu'il démontre son engagement à poursuivre sa quête de justice en Libye en s'acquittant de la responsabilité qui lui incombe de faciliter l'apport d'un appui financier prévu à l'article 115-b du Statut de Rome, et en apportant un appui logistique à mon Bureau. 

48. Nous avons plus que jamais besoin de cet appui alors que mon Bureau tente de s'acquitter de la mission constamment difficile dont il est investi par le Statut de Rome et qui lui a été confiée par le Conseil dans sa résolution 1970, il y a sept ans de cela.

49. Il est notamment question de se servir de l'autorité unique du Conseil, au regard du droit international, pour s'assurer qu'il soit donné suite, au moment opportun, aux décisions de la Cour, notamment quant à l'exécution des mandats d'arrêt délivrés par celle-ci.

50. La quête de la justice pour les victimes de crimes visés par le Statut de Rome en Libye demeure une priorité pour mon Bureau. Guidés par le Statut de Rome, nous restons déterminés à assumer les responsabilités qui nous ont été confiées par le Conseil. 

51. Mon Bureau jouera son rôle mais le travail que nous accomplissons seuls ne suffit pas. Nous sommes tenus collectivement de faire respecter en Libye l'obligation de rendre des comptes à l'égard des crimes relevant du Statut de Rome et d'empêcher que d'autres crimes ne soient commis. Nous sommes tous bien conscients des conséquences tragiques qui en résulteraient si nous n'y parvenons pas.

Je compte sur votre soutien, et je vous remercie de m'avoir écoutée.


Quinzième rapport du Procureur de la Cour pénale internationale au Conseil de sécurité de l’ONU en application de la Résolution 1970 (2011)

 

سيدتي الرئيسة،

1- أشكر المجلس على إتاحة الفرصة لي لتقديم تقريري الأخير عن أنشطة مكتبي فيما يتعلق بالحالة في ليبيا. وقبل أن أقوم بذلك، اسمحوا لي أن أهنئ جمهورية بولندا على توليها رئاسة مجلس الأمن خلال شهر أيار/مايو، وأن أشكركم على ترؤسكم جلسة الإحاطة الإعلامية اليوم.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

2- في عام 2017، أعلنتُ أمام هذه الهيئة الموقرة أن ليبيا حالة ذات أولوية بالنسبة لمكتبي. ويُسعدني أن أبلغكم أنه منذ تقريري الأخير في تشرين الثاني/نوفمبر 2017، أحرز مكتبي تقدما كبيرا، بما في ذلك العودة إلى التحقيقات الميدانية في ليبيا.

3- وعلى الرغم من هذا التقدم، لا تزال هناك تحديات كبيرة، بما في ذلك النزاع المستمر وانعدام الأمن في جميع أنحاء ليبيا، والتي كان لها تأثير سلبي على قدرتنا على التقدم بسرعة في تحقيقاتنا.

4- ويستمر هذا النزاع وعدم الاستقرار في خلق أرض خصبة للعنف، وللأسف، لارتكاب الفظائع. ولذلك، أُرحب بالجهود التي يبذلها أصحاب المصلحة في ليبيا لإجراء مشاورات شاملة تستند إلى قاعدة واسعة تهدف إلى كسر الجمود السياسي الطويل الأمد في محاولة لتحقيق الاستقرار وإنهاء النزاع في ليبيا.

5- وتؤدي المحاولات التي يقوم بها أولئك الذين يواصلون زرع بذور المزيد من العنف والخلاف إلى زيادة معاناة الشعب الليبي في المقام الأول. وعليه، أُعبر عن إدانتي لعملية التفجير الانتحارية المزدوجة الأخيرة لمقر لجنة الانتخابات الوطنية الليبية في طرابلس قبل بضعة أيام؛ في 2 أيار/مايو. وأفادت التقارير أن عملية التفجير أسفرت عن مقتل ما لا يقل عن 15 شخصا وإصابة كثيرين آخرين.

6- ومن المؤكد، يا أصحاب السعادة، أن المساءلة عن الجرائم الخطيرة والمزعزعة للاستقرار؛ المنصوص عليها في نظام روما الأساسي، والاحترام الكامل لسيادة القانون عنصران أساسيان لتحقيق السلام المستدام والاستقرار والتنمية في ليبيا.

7- ويواصل مكتبي القيام بدوره في نطاق ولايته، على الرغم من الصعوبات المتأصلة في أعمال التحقيق والمقاضاة في ظل استمرار النزاع، كما هو الحال في ليبيا.

8- ويُسعدني أن أبلغكم أننا، بقوة عزمنا والتزامنا، نحرز تقدما مطردا في تحقيقاتنا، ليس فقط في الجرائم التي ارتُكبت في عام 2011، ولكن أيضا الجرائم المرتكبة بعد ذلك والجرائم المستمرة.

9- وكما يعلم المجلس من تقارير سابقة، لم يبعث مكتبي لاعتبارات أمنية مهمات تحقيق إلى ليبيا لأكثر من خمس سنوات. وفي هذه الأثناء، بحث مكتبي عن طرق مبتكرة لمواصلة تحقيقاته ولذلك حقق فيها نجاحات. ومع ذلك، فإن عدم القدرة على إجراء التحقيقات داخل ليبيا كان أبعد ما يكون عن المثالية. وقد ظللنا عازمين على إرسال محققينا إلى ليبيا وكنا نتحين الفرص للقيام بذلك. ويُسعدني أن أبلغكم أنه في آذار/مارس 2018، سافر أعضاء فريق ليبيا إلى البلاد في أول مهمة لنا على الأراضي الليبية منذ حزيران/يونيه 2012.

10- وتُمثل هذه الزيارة الأخيرة إلى ليبيا تقدما كبيرا في أنشطة التحقيق التي يقوم بها مكتبي. ولا يمكن المبالغة في تقدير قيمة فرصة العمل في الإقليم الذي ارتُكبت فيه جرائم مزعومة أو يجري ارتكابها. وإنني على ثقة من احتمال إيفاد بعثات إلى ليبيا في المستقبل، الأمر الذي سيعطي أملا متجددا في إحراز تقدم أسرع في أنشطتنا التحقيقية.

11- وسأكون مقصرة إذا لم أغتنم هذه الفرصة لأعرب عن امتناني العميق لمكتب النائب العام الليبي على تيسير المهمة إلى ليبيا في آذار/مارس واستضافة فريق مكتبي.

12- ولم يكن من الممكن القيام بتلك الزيارة بدون الدعم اللوجيستي القيم المقدم من بعثة الأمم المتحدة للدعم في ليبيا، ولا سيما الدعم المقدم من الممثل الخاص للأمين العام للأمم المتحدة ورئيس بعثة الأمم المتحدة للدعم في ليبيا، السيد غسان سلامه. وكان لي شرف اللقاء بالسيد غسان سلامه شخصيا على هامش مؤتمر الأمن في ميونيخ في شباط/فبراير من هذا العام. وأنا ممتنة جدا له ولموظفيه لدعمهم الذي لا يقدر بثمن والمساعدة الملموسة. وأتطلع إلى مواصلة التعاون البناء مع هؤلاء الشركاء الرئيسيين في ليبيا.

13- كما أغتنم هذه الفرصة لأدعو المجلس إلى مواصلة عمله مع مكتبي بوتيرة أعلى لتحديد المجالات التي يُمكننا العمل فيها معا للنهوض بثالوث العدالة والسلام والاستقرار في ليبيا، في إطار الولاية الخاصة والتكميلية لكل منا.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

14- كما يدرك المجلس، ما زالت ثلاثة من أوامر القبض العلنية الثلاثة الصادرة في سياق الحالة في ليبيا معلقة دون تنفيذ. ومؤخراً، أصدرت الدائرة التمهيدية الأولى، في 15 آب/أغسطس 2017، أمر قبض علني ضد محمود مصطفى بوسيف الورفلي لدوره المزعوم في ارتكاب سبع عمليات إعدام أو تنفيذها أسفرت عن مقتل 33 شخصا. وقد صُورت عمليات الإعدام وعُرضت صور حية في مقاطع فيديو نُشرت على وسائل التواصل الاجتماعي.

15- ويُبرهن أمر القبض الصادر ضد السيد الورفلي على التزام مكتبي وقدرته على الرد السريع والفعال على الجرائم المزعومة التي تُرتكب بشكل متزايد بحسب وسائل التواصل الاجتماعي الماثلة أمام أعيننا. ويقوم المحققون والمدعون العامون العاملون تحت إشرافي بجمع الأدلة وتحليلها، وفي حالة وجود أسباب معقولة، يُقدمون طلبا لإصدار أمر قبض في غضون فترة زمنية قصيرة. وقد يكون الإصدار الفوري لأوامر القبض العلنية ضروريا في الظروف التي يمكن فيها تحقيق أثر رادع.

16- ومع ذلك، لن يكون هذا الأثر الرادع المنشود قويا بالقدر المطلوب. ولا يمكن تحقيق قدر أكبر من الردع إلا بإلقاء القبض على المشتبه فيهم وتقديمهم إلى المحكمة للرد على التهم الموجهة إليهم. وهذا، يا أصحاب السعادة، أمر بالغ الأهمية.

17- وتُظهر حالة السيد الورفلي الأهمية الحاسمة لإلقاء القبض على الأفراد المطلوبين بموجب أوامر قبض صادرة ضدهم عن المحكمة وتقديمهم فورا إليها. وأنتم على دراية تامة بأنه على الرغم من كونه موضوع أمر قبض صادر عن المحكمة الجنائية الدولية، ظل السيد الورفلي طليقا ويبدو أنه مستمر في العمل كقائد في لواء الصاعقة.

18- وللأسف، توجد الآن ادعاءات موثوقة مفادها أنه منذ صدور أمر القبض ضده، ارتكب السيد الورفلي جرائم قتل أخرى يعتبرها مكتبي جرائم حرب بموجب نظام روما الأساسي.

19- ومنذ صدور أمر القبض ضد السيد الورفلي في العام الماضي، دَعوتُ السلطات الوطنية الليبية مرارا وتكرارا إلى الامتثال لالتزامها بإلقاء القبض عليه وتقديمه إلى المحكمة.

20- كما دَعوتُ أيضاً على وجه التحديد الجنرال خليفة حفتر، قائد الجيش الوطني الليبي والقائد الأعلى للسيد الورفلي، إلى التعاون مع السلطات الليبية لتسهيل القبض على السيد الورفلي وتقديمه إلى المحكمة.

21- ولا ينبغي توفير الحماية أو الملاذ الآمن للمشتبه فيهم الذين تتهمهم المحكمة بارتكاب الجرائم الخطيرة المنصوص عليها في نظام روما الأساسي. ويجب إلقاء القبض عليهم وتقديمهم إلى المحكمة لإثبات إدانتهم أو براءتهم، لأن الشعب الليبي يستحق الحصول على إجابات. كما يستحق ضحايا الجرائم الفظيعة في ليبيا العدالة الحقيقية.

22- كما ناشدتُ جميع الدول، بما في ذلك أعضاء هذا المجلس، أن تُساعد في القبض الفوري على السيد الورفلي وتقديمه إلى المحكمة.

23- ومع ذلك، لم يُقدم حتى الآن السيد الورفلي إلى المحكمة. والأمر الأكثر إثارة للقلق هو أنه في 24 و25 كانون الثاني/يناير 2018، نُشرت صور فوتوغرافية ولقطة فيديو على مواقع التواصل الاجتماعي تصور السيد الورفلي على ما يبدو يعدم بوحشية عشرة أشخاص أمام مسجد بيعة الرضوان في بنغازي. وفي وقت إعدامهم، كان هؤلاء الأشخاص معصوبي الأعين ومقيدي الأيدي خلف ظهورهم. وبحسب ما ورد، نُفّذَ هذا الإعدام المروع انتقاما للتفجيرين المروعين بالقنابل الذي نفذه مجهولون أمام المسجد نفسه في اليوم السابق. وقد أسفر هذان التفجيران عن مقتل ما لا يقل عن 34 شخصا، بينهم أطفال، وإصابة أكثر من 90 آخرين. وهذه كلها جرائم فظيعة.

24- وكما ذكرتُ في بياني العلني في 26 كانون الثاني/يناير، فإن التفجيرين أمام مسجد بيعة الرضوان، وكذلك عملية إعدام عشرة أشخاص في ما بدا أنه عملية انتقامية، تتطلب إدانة منا جميعا. كما تتطلب اتخاذ إجراءات لمنع المزيد من الفظائع التي تحصد أرواح المواطنين الليبيين.

25- ويواصل مكتبي مراقبة الوضع المتقلب في ليبيا عن كثب، بما في ذلك في بنغازي والمناطق المحيطة بها. ولن أتردد في تقديم طلبات جديدة لإصدار أوامر القبض فيما يتعلق بالحالة في ليبيا، بما في ذلك الجرائم المرتكبة في بنغازي، وذلك متى ما توفرت أسباب معقولة وأدلة للاعتقاد بأن الجرائم التي تقع ضمن اختصاص المحكمة قد ارتُكبت.

26- وقد ادعى الجيش الوطني الليبي أنه يحقق مع السيد الورفلي فيما يتعلق بعملية الإعدام الأخيرة. وفي آب/أغسطس 2017، صرح الجيش الوطني الليبي علنا أنه يحقق مع السيد الورفلي بشأن عمليات الإعدام المزعومة المدرجة في أمر القبض الصادر عن المحكمة.

27- وفي ضوء عمليات القتل الإضافية التي يُزعم أن السيد الورفلي قد ارتكبها، والتي تمَّ تصويرها ونشرها على وسائل التواصل الاجتماعي، فإن ادعاءات الجيش الوطني الليبي هذه لا تبدو ذات مصداقية ببساطة.

28- وفي تقريري الصادر في تشرين الثاني/نوفمبر 2017 إلى المجلس، أعربتُ عن قلقي من أن استمرار الفشل في إلقاء القبض على الذين تشتبه فيهم المحكمة بارتكاب جرائم في ليبيا وتقديمهم إليها، يُشجع أولئك الذين يرتكبون جرائم بالفعل. إن إلقاء القبض على السيد الورفلي وتقديمه فورا إلى المحكمة أصبح الآن أكثر أهمية من أي وقت مضى، ليس فقط من أجل الرد على جرائمه المزعومة، ولكن أيضا لإرسال رسالة واضحة إلى الجناة المحتملين مفادها أنه لن يتم التسامح مع مثل هذه الجرائم المستهجنة، وأنه ستكون هناك عواقب حقيقية على ارتكاب مثل هذه الجرائم.

29- وأُكرر مناشدتي لهذا المجلس للعمل مع مكتبي وتقديم دعمه عن طريق المساعدة في وضع استراتيجيات لإلقاء القبض على الهاربين من العدالة المطلوبين من قبل المحكمة على خلفية الحالة في ليبيا. ومرة أخرى، أدعو جميع الدول، بما في ذلك أعضاء هذا المجلس والسلطات الليبية والجيش الوطني الليبي، إلى تيسير القبض الفوري على السيد الورفلي وتقديمه إلى المحكمة.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

30- أما بالنسبة للدعاوى الليبية الأخرى، ظهرت تقارير في وسائل الإعلام بشأن مكان وجود سيف الإسلام القذافي. وكثيرا ما تُقدم هذه التقارير روايات متضاربة حول ما إذا كان سيف الإسلام القذافي لا يزال محتجزا في ليبيا أم لا.

31- وبغض النظر عن وضعية احتجاز السيد القذافي، فإنني أغتنم هذه الفرصة لأؤكد مجددا أن أمر القبض الصادر عن المحكمة ضده ما زال معلقا دون تنفبذ، وأن ليبيا ما زالت مُلزمة بتقديمه فوراً إلى المحكمة.

32- وأدعو السلطات الليبية إلى اتخاذ جميع التدابير اللازمة لضمان تقديم السيد القذافي إلى المحكمة وفقا لالتزامات ليبيا القانونية الدولية وأحكام المحكمة والنداءات المتكررة من أعضاء هذا المجلس.  

33- كما لا يزال أمر القبض الصادر ضد التهامي محمد خالد، المدير السابق لجهاز الأمن الداخلي الليبي، معلقا دون تنفبذ. وقد صدر أمر القبض هذا في نيسان/أبريل 2013 ونُشر في نيسان/أبريل 2017. وعلى الرغم من الجهود التي يبذلها مكتبي، بالتعاون مع الأجهزة الأخرى في المحكمة، لا يزال السيد التهامي طليقا. وبدون المساعدة والمعلومات الموثوقة من الدول أو الأفراد أو الكيانات الأخرى القادرة على المساعدة، سيكون من الصعب ضمان تقديمه إلى المحكمة.

34- وسيؤدي عدم القبض على المشتبه فيهم إلى تقويض كل من مبدأ العدالة الجنائية الدولية في ليبيا والسبب الجذري لإتخاذ قرار مجلس الأمن 1970.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

35- يُعد التعاون حجر الزاوية في الإطار القانوني لنظام روما الأساسي والأداء الفعال للمحكمة.

36- يواصل مكتبي العمل مع الدول والمنظمات ذات الصلة لتبادل المعلومات، إلى أقصى حد ممكن، ولمساعدة السلطات الوطنية على إجراء التحقيقات في الجرائم المرتكبة في ليبيا ومقاضاة مرتكبيها. وهذا يتماشى مع روح التكامل على النحو المنصوص عليه في نظام روما الأساسي، وعلى وجه التحديد المنصوص عليه في المادة 93 (10) من النظام الأساسي.

37- ويتماشى هذا النهج أيضا مع الهدف 9 من الخطة الإستراتيجية 2016-2018 لمكتبي. ويسعى الهدف الاستراتيجي 9 إلى تطوير استراتيجية منسقة للتحقيق والمقاضاة، مع الجهات القضائية المختصة ومع الاحترام التام لولاية كل منها، لسد فجوة الإفلات من العقاب على الجرائم المنصوص عليها في نظام روما الأساسي وغيرها من الجرائم الخطيرة التي تُعزز انعدام الأمن في ليبيا.

38- وفي الآونة الأخيرة، كان هناك تركيز على الجرائم المتعلقة بالاتجار بالبشر والإساءات ضد المهاجرين. ويُعزز هذا الالتزام الجهود التعاونية لجمع المعلومات وتحليلها، وتُساعد في تحديد أي من الجهات القضائية الفاعلة في أفضل وضع للتحقيق في الجرائم المزعومة أو مقاضاتها.

39- وأغتنم هذه الفرصة أمام المجلس لأعرض دعم مكتبي وخبرته إلى الدول والمنظمات المشاركة في مكافحة الجريمة في ليبيا وعبر حدودها، حيث يمكن تعزيز العلاقة التكافلية في مكافحة الإفلات من العقاب.

40- وإلى جانب ليبيا، لا يزال مكتبي يتلقى دعما كبيرا من عدد من الدول الأخرى، بما في ذلك إيطاليا وهولندا وتونس والمملكة المتحدة، فضلا عن المنظمات الإقليمية والدولية مثل الإنتربول والعديد من المنظمات غير الحكومية.

41- إن تعاون ليبيا والدول الأطراف والدول غير الأطراف، فضلا عن دعم هذا المجلس، أمر حيوي لتحقيق تقدم في القضايا المعروضة على المحكمة والتقدم السريع في التحقيقات الجارية. إن الجهود النموذجية التي يبذلها عدد من الدول والمنظمات تستحق المحاكاة لتحقيق الهدف النهائي المتمثل في عكس اتجاه العنف والإفلات من العقاب على الجرائم الخطيرة في ليبيا.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

42- بينما يحرز مكتبي تقدما هاما، لا تزال هناك تحديات كبيرة.

43- يتفاقم الوضع الأمني المتقلب في ليبيا بسبب النزاع المسلح الدائر بين المليشيات في أجزاء كثيرة من البلاد. وكما أوضحتُ في تقريري الخامس عشر، لا يزال هناك عمليات قتل خارج نطاق القضاء، وخسائر فادحة في صفوف المدنيين، واستخدام منهجي للاحتجاز التعسفي للأشخاص، الذين يتعرضون في كثير من الأحيان لانتهاكات خطيرة لحقوق الإنسان.

44- كما أشعر بالقلق إزاء الأعداد الكبيرة من المهاجرين المحتجزين في مراكز الاحتجاز - سواء أكانت تديرها السلطات الوطنية أم الميليشيات. وبحسب ما ورد، يتعرض المهاجرون للقتل وسوء المعاملة في ليبيا أثناء الاحتجاز وأثناء العبور.

45- كما أشعر بقلق بالغ بشأن التقارير المتعلقة بمزادات العبيد في ليبيا. أن تحدث مثل هذه الأعمال البغيضة في القرن الحادي والعشرين هو إهانة لذكرى ضحايا الرق في الماضي واعتداء على وحدة الإنسانية والتقدم التاريخي المحرز للقضاء على هذه الأعمال القاسية.

46- وأكرر التأكيد على أن مكتبي يواصل النظر في الحالة في ليبيا وأن تحقيقاتنا مستمرة. كما أنتهز هذه الفرصة لأقول أننا نتوقع أن نكون في وضع يسمح لنا بالتقدم بطلبات للحصول على أوامر قبض ضد مشتبهين فيهم آخرين في المستقبل القريب.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

47- اسمحوا لي أن أختم بتكرار مناشدتي لهذا المجلس لإظهار التزامه بتحقيق العدالة في ليبيا من خلال الوفاء بمسؤوليته في تسهيل توفير الدعم المالي على النحو المتوخى في إطار المادة 115 (ب) من نظام روما الأساسي، فضلا عن الدعم العملي لمكتبي.

48- وهذا الدعم ضروري الآن أكثر من أي وقت مضى، حيث يمضي مكتبي قُدما في مهمة ما زالت صعبة لتنفيذ ولايته بموجب نظام روما الأساسي، كما أشار إليها المجلس في قراره 1970 منذ نخو سبع سنوات.

49- وتشمل هذه المسؤولية استخدام السلطة الفريدة للمجلس بموجب القانون الدولي لضمان تنفيذ قرارات المحكمة في الوقت المناسب، وعلى وجه الخصوص، تنفيذ أوامر القبض الصادرة عن المحكمة.

50- وسيظل السعي إلى تحقيق العدالة لمن هم في ليبيا ضحايا للجرائم المنصوص عليها قي نظام روما الأساسي، أولوية بالنسبة لمكتبي. وما زلنا عازمين على تحمل المسؤولية التي عهد بها هذا المجلس إلى مكتبي، مسترشدين بنظام روما الأساسي.

51- سيؤدي مكتبي دوره، لكن عملنا وحده لا يكفي. لدينا مسؤولية جماعية لغرس ثقافة المساءلة عن الجرائم المنصوص عليها قي نظام روما الأساسي في ليبيا وردع ارتكاب جرائم في المستقبل. وندرك جميعا العواقب المأسوية لفشلنا في تحقيق ذلك.

52- أعتمد على دعمكم، وأشكركم على وقتكم واهتمامكم.

مكتب المدعي العام


التقرير الخامس عشر للمدعي العام للمحكمة الجنائية الدولية إلى مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة عملا بقرار المجلس 1970 (2011)



بيان إلى مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة بشأن الحالة في ليبيا عملا بقرار المجلس 1970
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