Déclaration: 10 juin 2020 |

Discours adressé au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies à propos de la situation au Darfour, en application de la résolution 1593 (2005) du Conseil de sécurité

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En raison des mesures de confinement au siège de l’ONU dues à la pandémie de COVID-19, le Procureur de la CPI, Mme Fatou Bensouda, présente par voie de vidéoconférence son 31e rapport sur la situation au Darfour.<br>

Madame la Présidente, Excellences,

J'ai une fois de plus le plaisir de m'adresser à ce Conseil, certes de manière virtuelle, en lui présentant le trente-et-unième rapport de mon Bureau sur la situation au Darfour, en application de la résolution 1593 du Conseil.

Je tiens tout d'abord à féliciter la France qui assume la Présidence du Conseil, et à vous adresser mes sincères remerciements pour permettre la tenue de la réunion d'aujourd'hui en cette période d'activités très chargée, pour le mois de juin, de cette auguste assemblée. Je vous suis reconnaissante pour la flexibilité dont vous faites preuve et l'importance que vous attachez à cette réunion.

Alors que le monde continue de subir de plein fouet cette période d'incertitude sans précédent provoquée par la pandémie de COVID-19, la justice suit son cours à la Cour pénale internationale (la «Cour» ou « CPI ») et au sein de mon Bureau en particulier. Nous nous sommes efforcés autant que possible de nous adapter à la réalité actuelle d'un monde virtuel, et le Bureau est parvenu à poursuivre une bonne partie de ses activités malgré les difficultés posées par la pandémie, notamment la fermeture du siège de la Cour depuis le mois de mars.

Madame la Présidente, Excellences,

Comme vous le savez sans doute, hier, un suspect recherché par la CPI, Ali Kushayb, a été transféré sous la garde de la Cour à la suite de sa reddition. C'est un tournant crucial dans la situation au Darfour, surtout pour les victimes qui attendent depuis si longtemps que justice soit faite.

J'espère que le transfèrement de ce suspect à la Cour envoie également un message clair et sans équivoque de la détermination de mon Bureau à poursuivre son action, aussi longtemps qu'il le faudra et quels que soient les obstacles sur sa route, pour que soient traduits en justice les auteurs présumés des crimes relevant du Statut de Rome.

En effet, alors que beaucoup avaient abandonné tout espoir dans cette situation ou cherchaient même à entraver notre action, nous avons maintenu le cap sans dévier de notre trajectoire, sans jamais abandonner nos enquêtes malgré les problèmes de coopération, tout en développant les réseaux et les partenariats qui nous étaient indispensables.

Notre engagement dans cette situation vis-à-vis des victimes du Darfour demeure inébranlable, tout comme notre foi dans l'importance de la lutte contre l'impunité des auteurs d'atrocités. Les auteurs des crimes les plus graves qui soient au regard du droit international ne sauraient échapper à la justice.

Nous avons bien avancé dans notre collecte d'éléments de preuve afin de consolider notre dossier dans la situation au Darfour, conformément à nos plans stratégiques, et nous continuerons d'honorer les obligations que nous impose le Statut.

Je dois également saisir l'occasion qui m'est donnée pour adresser, une fois de plus, mes sincères remerciements à tous les États, toutes les organisations et tous ceux qui, grâce à leur impressionnante coopération, ont contribué à ce succès décisif, notamment les gouvernements de la République centrafricaine, de la République du Tchad, de la République française et des Pays-Bas, ainsi que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine.

Outre le succès de cette opération, cette étape montre aussi clairement le soutien apporté à l'action de la Cour et à sa mission cruciale, ainsi que l'efficacité du système de justice pénale internationale institué par le Statut de Rome lorsqu'il jouit, en temps utile, d'une véritable collaboration. Nous avons toujours salué ces efforts et espérons que la collaboration au service du Statut de Rome se poursuivra.

On ne pourra pas me reprocher de ne pas être fière de mon équipe entièrement dévouée à sa mission, et de nos collègues du Greffe de la Cour, qui grâce aux efforts qu'ils n'ont eu de cesse de déployer dans l'exercice, en toute indépendance, de leur mandat respectif, ont contribué au succès d'hier qui s'est traduit par le transfert de l'intéressé à la Cour.

Ce succès a été possible malgré la complexité de cette opération, sans parler de la difficulté d'agir dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Et dans le cas présent, je salue mes collègues pour toutes les heures de préparation et de déplacement consacrées à cette opération dans ces circonstances exceptionnelles.

Cet épisode souligne pourtant une autre nécessité évidente. Tous les suspects sous le coup d'un mandat d'arrêt délivrés par la CPI doivent être traduits en justice. J'en profite pour inviter M. Abdallah Banda et tous les autres suspects en fuite de suivre l'exemple de M. Kushayb et de se livrer à la CPI afin de répondre des accusations qui leur sont reprochées dans le cadre d'un procès qui sera mené en toute équité, objectivité et indépendance.

Madame la Présidente, Excellences,

Nous avons bon espoir que la transition qui s'opère à l'heure actuelle en République du Soudan est de bon augure et que les victimes du Darfour obtiendront finalement justice. En particulier, les pourparlers de paix qui se poursuivent à l'heure actuelle à Juba entre le Gouvernement soudanais et les groupes rebelles sont encourageants et nous exhortons toutes les parties en cause à maintenir le cap dans leur quête de paix durable au Soudan.

Nous avons relevé avec intérêt dans les médias qu'un accord avait été conclu avec les groupes rebelles et que la justice au Darfour nécessitait la « comparution de ceux qui étaient visés par un mandat d'arrêt de la CPI».

À ce jour, la Cour n'a toujours pas reçu de confirmation officielle du Gouvernement soudanais quant à la conclusion d'accords relatifs aux mandats d'arrêt en suspens de la Cour. Mon bureau n'a à l'heure actuelle pas été informé par les autorités soudanaises compétentes des mesures qu'elles comptent prendre au sujet des suspects recherchés par la CPI. C'est pourquoi je saisis cette occasion pour demander au Conseil et, par votre truchement, aux autorités soudanaises, d'intensifier le dialogue avec mon Bureau afin de veiller à ce que les responsables des atrocités perpétrées au Darfour rendent des comptes.

Je suis ravie de vous faire savoir que j'ai eu l'honneur d'appeler son Excellence, le Premier Ministre du Soudan, M. Abdalla Hamdok, au sujet du transfèrement hier à la Cour du suspect en question. La discussion ouverte et constructive qui en a résulté était de bon augure.

J'ai bon espoir qu'un nouveau chapitre d'une collaboration fructueuse entre la CPI et le Soudan, emprunte de respect mutuel et d'une réelle volonté de rendre justice aux victimes des atrocités commises au Darfour, se profile à l'horizon.

Il est impératif d'instaurer un dialogue entre mon Bureau et le Gouvernement soudanais.

Dans les conditions requises par le Statut de Rome, tous les suspects recherchés par la CPI dans la situation au Darfour doivent faire l'objet de véritables poursuites, que ce soit dans une salle d'audience au Soudan ou devant la Cour à La Haye.

C'est pourquoi, conformément au principe de complémentarité et en vertu de mon mandat de Procureur de la CPI, je préconise une fois de plus le dialogue avec les autorités soudanaises, tout en rassurant les victimes des atrocités commises au Darfour au sujet de ma volonté inébranlable de veiller à ce que les responsables de ces crimes soient finalement traduits en justice.

Madame la Présidente, Excellences,

Le Soudan poursuit son extraordinaire transition, mais la situation sur le terrain demeure explosive. La tentative d'assassinat du Premier Ministre Hamdok qui se serait produite en mars souligne la fragilité de la situation. C'est dans des périodes comme celle-ci que le peuple soudanais a plus que jamais concrètement besoin du soutien du Conseil et de la communauté internationale et de leur encouragement pour aller de l'avant vers une paix durable, dont la justice et l'obligation de rendre des comptes sont des composantes essentielles.

Je réitère l'engagement de mon Bureau et sa volonté d'échanger dans tous les secteurs du Gouvernement de transition pour que justice soit faite à l'égard des crimes commis au Darfour, conformément aux dispositions du Statut de Rome.

Mon Bureau a poursuivi ses efforts en vue d'établir le dialogue avec le Gouvernement soudanais et la communication avec toutes ses composantes pertinentes. Or il a été freiné dans son élan par la pandémie de COVID-19, qui a restreint ses déplacements et monopolisé l'attention des gouvernements du monde entier et notamment des autorités soudanaises.

Compte tenu des restrictions imposées à l'heure actuelle sur les voyages à l'échelle internationale et les contacts entre les personnes, mon Bureau est disposé à faciliter dès que possible des réunions virtuelles avec toutes les parties prenantes au Soudan afin de sensibiliser davantage sur son travail, la compétence de la Cour et les prévisions dans ce dossier.

Nous sommes conscients des défis que doivent actuellement relever les autorités soudanaises et nous ne pouvons que leur souhaiter de parvenir, dans cette phase de transition, à améliorer la sécurité et la prospérité du peuple soudanais. Garantir la justice pour les crimes commis au Darfour doit rester une priorité dans cette refonte et réponse politiques à l'échelle nationale.

Madame la Présidente, Excellences,

Les mandats d'arrêt délivrés par la CPI contre les quatre suspects dans la situation au Darfour restent en vigueur.

Comme je l'indique dans mon rapport au Conseil, M. Al Bashir purge une peine de prison de deux ans au Soudan après avoir été déclaré coupable de corruption financière. Le procureur de la République soudanaise aurait également fait état d'autres accusations en lien avec le coup d'État de 1989. Je sais également que l'organe soudanais de lutte contre la corruption aurait récemment confisqué des biens d'une valeur de 4 milliards de dollars appartenant à M. Al Bashir, des membres de sa famille et ses associés.

M. Ahmad Harun et M. Abdel Raheem Hussein seraient tous deux sous la garde des autorités soudanaises, dans l'attente de leur inculpation par le procureur de la République. Je suis préoccupée par le fait que ces deux suspects recherchés par la CPI auraient contracté la COVID-19, et j'espère qu'ils reçoivent tous les soins nécessaires en détention.

M. Abdallah Banda est toujours en fuite. Il est toujours recherché par la CPI et devrait être arrêté et remis à cette dernière.

Au vu de la résolution 1593 du Conseil et des ordonnances rendues par la suite par les juges de la CPI, le Soudan reste tenu par une obligation légale sur le plan international de remettre au plus vite à la Cour tous les suspects sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI.

Madame la Présidente, Excellences,

Quant aux récentes activités judiciaires, le 11 mai, mon Bureau a déposé une version publique expurgée de ses observations à propos de l'éventuelle tenue d'un procès par contumace dans les circonstances particulières de l'affaire contre M. Banda. Comme il l'expose en détail dans cette écriture, mon Bureau fait valoir qu'aucune disposition du Statut de Rome ou du Règlement de procédure et de preuve ne prévoit la tenue d'un tel procès, en particulier dans les circonstances de cette affaire. Le 13 mai, la Chambre de première instance a autorisé, à la majorité de ses membres, les représentants légaux des victimes de déposer leurs observations sur cette question.

Mon équipe continue de surveiller les crimes présumés commis au Darfour et susceptibles de relever de la compétence de la Cour. Des attaques lancées contre le camp de Krinding accueillant des personnes déplacées à l'intérieur du pays, et des villages à proximité d'El Geneina seraient à déplorer. Elles auraient fait de nombreuses victimes et contraint des milliers de personnes à fuir. Il serait également question de violences sexuelles et à caractère sexiste qui se poursuivraient. De telles attaques doivent cesser et la protection des civils doit rester une priorité.

Je me félicite des informations communiquées par l'Organisation internationale des migrations (OIM) qui indique qu'en 2019, le nombre de retours de personnes déplacées chez elles aurait dépassé le nombre de départs au Darfour. Toutefois, je suis préoccupée par les actes de harcèlement dont serait victime le personnel de l'OIM et par le pillage de fournitures humanitaires de cinq organisations non gouvernementales à Kabkabiya, au Darfour nord.

Je demeure aussi extrêmement préoccupée par la protection des civils et les conséquences de la pandémie de COVID-19 pour l'aide humanitaire.

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Je salue l'adoption, la semaine dernière, par le Conseil de la résolution 2525, portant prorogation du mandat de la MINUAD jusqu'au 31 décembre. Je salue également l'adoption, le même jour, de la résolution 2524, par laquelle est créée une nouvelle mission politique au Soudan, à savoir la Mission intégrée des Nations Unies pour l'assistance à la transition au Soudan.

Madame la Présidente, Excellences,

Les progrès réalisés à ce jour par mon Bureau dans cette situation n'auraient pas été possibles sans la coopération de principe et le soutien indéfectible d'un certain nombre d'États, y compris ceux qui siègent à ce Conseil. Permettez-moi de vous exprimer ma plus sincère gratitude à ce sujet.

Je tiens également à remercier du fond du cœur les personnes et les organisations qui suscitent notre enthousiasme en continuant de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que justice soit faite pour les crimes commis au Darfour et que leurs auteurs rendent des comptes.

Madame la Présidente, Excellences,

Permettez-moi de rappeler que mon Bureau attache une grande importance au renforcement de ses toute nouvelles relations avec le Gouvernement soudanais. Nous sommes conscients de la complexité du processus de transition que les autorités soudanaises doivent mener à bien et des priorités contradictoires auxquelles elles doivent répondre. Cela étant, elles doivent aussi avant tout répondre aux exigences légitimes de justice du peuple soudanais.

Cela fait dix-sept ans que nombre des crimes en cause ont été commis au Darfour. Mon Bureau ne peut plus se rendre sur le territoire soudanais depuis treize ans. Les choses doivent à présent changer. La reddition de M. Kushayb à la Cour souligne encore plus l'importance de cette coopération.

Je prie tous les membres du Conseil, les États parties et la communauté internationale dans son ensemble à soutenir le Gouvernement soudanais et à l'encourager à coopérer pleinement et sans attendre avec mon Bureau.

J'ai bon espoir que, la prochaine fois que je m'adresserai à ce Conseil, je serai en mesure d'annoncer un tournant décisif dans la coopération du Bureau avec les autorités soudanaises. J'espère que le Conseil non seulement partage mon optimisme, mais qu'il s'efforcera aussi de veiller à ce que nous y parvenions.

Madame la Présidente, Excellences,

Je rappelle les termes forts employés par son Excellence, M. Omer Mohamed Ahmed Siddig, représentant permanent du Soudan auprès de l'ONU, en réponse au dernier rapport que j'avais adressé au Conseil le 18 décembre 2019. M. Siddig parlait d'une «nouvelle réalité» pour le Soudan, dont le principe de responsabilité était la «pierre angulaire», et où il n'y avait «pas de place pour l'impunité».

Il s'agit du but que mon Bureau et le Gouvernement soudanais, avec l'appui du Conseil, doivent s'efforcer d'atteindre pour les victimes du Darfour. Il n'y a pas de temps à perdre pour y parvenir tous ensemble.

Cela fait bien trop longtemps que la justice se fait attendre au Darfour. Il est grand temps que cette situation regrettable change. Or l'occasion se présente pour y remédier et nous devons tous la saisir. Agissons ensemble pour rendre enfin justice aux victimes du Darfour.

Madame la Présidente, Excellences,

Pour conclure, le 29 mai, j'ai eu l'occasion de m'adresser aux membres de la sous-commission consacrée aux droits de l'homme du Parlement européen en rapport avec un certain nombre de situations portées devant la Cour, notamment celle du Darfour. Au cours de mes échanges avec cette sous-commission, le soutien fort exprimé en faveur du mandat de la CPI et de l'exercice indépendant des poursuites et de ses fonctions judiciaires, ainsi qu'il est prévu par le Statut de Rome, était particulièrement encourageant.

Pour les victimes d'atrocités et les communautés touchées dans bon nombre de situations marquées par un conflit dans le monde, la CPI représente une dernière lueur d'espoir de justice impartiale et indépendante.

L'épisode d'hier marqué par le transfèrement de M. Kushayb à la Cour est également lourd de sens dans ce contexte et incarne toute la résilience, la ténacité et la portée de la justice, ainsi que l'importance cruciale de la CPI dans la lutte contre l'impunité dans le monde entier.

Nous avons à cœur de remplir honorablement notre mission prévue par le Statut de Rome, sans crainte ni parti pris, dans notre quête de justice à l'égard des crimes les plus atroces qui soient.

Nous comptons sur votre soutien au fur et à mesure que nous progressons dans cette quête nécessaire d'un monde plus juste.

Je vous remercie de m'avoir écoutée. | OTP


Trente-et-unième rapport du Procureur de la Cour pénale internationale au Conseil de sécurité des Nations Unies en application de la résolution 1593 (2005): 
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نظرا لإغلاق مقر الأمم المتحدة بسبب جائحة كوفيد-19، تقدم المدعية العامة للمحكمة الجنائية الدولية، فاتو بنسودا، تقرير مكتبها الحادي والثلاثين عن الحالة في دارفور، السودان عن بُعد عن طريق تقنية التداول عن بُعد بالفيديو (VTC ©ICC-CPI) <br>

10 حزيران/يونيه 2020

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

 يسرني مرة أخرى أن أتفاعل مع المجلس، ولو بطريقة افتراضية، وأنا أقدم تقرير مكتبي الحادي والثلاثين عن حالة دارفور، عملا بقرار مجلس الأمن 1593.

وفي البداية، أود أن أهنئ فرنسا على توليها لرئاسة هذا المجلس، وأن أعرب عن خالص تقديري لتيسير الإحاطة الإعلامية لهذا اليوم في خضم خطة عمل شهرية حافلة إلى حد ما لهذه الهيئة الموقرة لشهر حزيران/يونيه. وأود أن أعرب عن امتناني لما يولى لهذه الإحاطة من مرونة وأهمية.

 وبينما يواصل العالم خوض مواجهته لحقبة ملتبسة لم يسبق لها مثيل هي حقبة جائحة كوفيد 19 العالمية، واصلت قافلة العدالة سيرها في المحكمة الجنائية الدولية (''المحكمة الجنائية '' أو ''المحكمة'') وفي مكتبي على وجه الخصوص. فلقد بذلنا قصارى جهدنا للتكيف مع الواقع الحالي لعالم افتراضي، وما فتئ المكتب يحافظ على درجة ملحوظة من استمرارية العمل رغم التحديات الناجمة عن الجائحة، بما فيها إغلاق أماكن عمل المحكمة الجنائية منذ آذار/ مارس.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

كما يعلم الكثير منكم، نُقل إلى عُهْدَة المحكمة، البارحة، المشتبه فيه علي كوشيب، بعد أن سلّم نفسه. وهذا تطور محوري في حالة دارفور، وخاصة بالنسبة للمجني عليهم الذين ما فتئوا ينتظرون إنصافهم منذ أمد بعيد.

وآمل أن تكون إحالة المشتبه فيه إلى المحكمة أيضا رسالة واضحة لا لبْس فيها مفادها أن مكتبي، طال الزمن أم قصر، وأيّا كانت العراقيل التي توضع في طريقنا، لن يتوقف حتى يتم تقديم المدعى ارتكابهم لجرائم نظام روما الأساسي إلى العدالة.

والواقع أنه بينما يئس الكثيرون من الحالة أو سعوا فعلا إلى إحباط كل تقدم، حافظنا على مصب تركيزنا ومنظورنا، ولم نتخلَ أبدا عن تحقيقاتنا رغم ما واجهه التعاون من تحديات، وواصلنا بناء ما يلزم من شبكات وشراكات.

وظل التزامنا تجاه الحالة والمجني عليهم في حالة دارفور راسخا رسوخ قناعتنا بأهمية مكافحة الإفلات من العقاب على الجرائم الوحشية. فلا ينبغي أن يفلت من يد العدالة مرتكبو أخطر جرائم القانون الدولي في العالم.

وواصلنا إحراز تقدم هام في جمع الأدلة لتعزيز دعاوانا، في حالة دارفور، بما يتماشى مع خططنا الاستراتيجية، وسنواصل الوفاء بالتزاماتنا بموجب النظام الأساسي.

وسأكون مُقَصِّرة إن لم أغتنم هذه المناسبة لأعرب مرة أخرى عن خالص تقديري للتعاون الرائع الذي أبداه جميع الدول والمنظمات والأفراد الذين ساهموا في هذا التطور المحوري، ولا سيما حكومات جمهورية أفريقيا الوسطى، وجمهورية تشاد، والجمهورية الفرنسية، وهولندا، وكذلك بعثة الأمم المتحدة المتكاملة المتعددة الأبعاد لتحقيق الاستقرار في جمهورية أفريقيا الوسطى.

وبصرف النظر عن نجاح العملية، يدل هذا التطور بجلاء أيضا على ما تحظى به المحكمة الجنائية وولايتها البالغة الأهمية من دعم، بل إنه يدل على مدى ما يمكن أن يكون عليه نظام العدالة الجنائية الدولية بموجب نظام روما الأساسي من فعالية بفضل تكريس العمل التعاوني في الوقت المناسب. ولقد رحبنا دائما بهذه الجهود ونتطلع إلى استمرار التعاون في خدمة نظام روما الأساسي.

ولا يفوتني أن أعبر عن اعتزازي أيضا بفريقي المتفاني، إلى جانب زملائي في قلم المحكمة، الذين كان لجهودهم الدؤوبة في ممارسة ولاياتنا المستقلة إسهامٌ في التطور الحاصل بالأمس والمتمثل في النقل الموفق للمشتبه فيه إلى المحكمة الجنائية.

ولقد تحققت هذه النتيجة رغم ما طبع العملية من تعقيدات تفاقمت بضرورة العمل في سياق جائحة كوفيد 19. وأود في هذا المقام، أن أحيي زملائي لما خصصوه من ساعات تحضير ووقت سفر لهذه العملية في هذه الظروف الاستثنائية.

ويبرز هذا التطور ضرورة جلية أخرى. فكل المشتبه فيهم الذين أصدرت المحكمة الجنائية في حقهم أوامر قبض لا بد وأن يمثلوا أمام العدالة. وأغتنم هذه الفرصة لأدعو السيد عبد الله بندا وجميع المشتبه فيهم الآخرين لدى المحكمة الجنائية والذين هم طُلقاء، إلى أن يحذوا حذو السيد كوشيب ويقدموا أنفسهم إلى المحكمة الجنائية ليجيبوا عن التهم الموجهة إليهم من خلال إجراءات قضائية نزيهة وموضوعية ومستقلة.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

إننا نظل متفائلين بأن العملية الانتقالية الجارية في جمهورية السودان تبشر بالخير بخصوص احتمال إنصاف ضحايا دارفور في نهاية المطاف. وبصفة خاصة، نرى بوادر مشجعة في محادثات السلام الجارية في جوبا بين حكومة السودان والجماعات المتمردة، ونحث جميع الأطراف على المثابرة في سعيها إلى تحقيق سلام دائم في السودان.

ولقد لاحظنا باهتمام شديد التقارير الإعلامية التي تشير إلى أنه تمَّ التوصل إلى اتفاق مع الجماعات المتمردة، وأن إحقاق العدالة في دارفور يتطلب ''مثول هؤلاء الذين صدرت بحقهم أوامر قبض أمام المحكمة الجنائية الدولية''.

وحتى الآن، لم تتلقَ المحكمة أيّ رسالة رسمية من حكومة السودان بشأن أيّ اتفاقات تمَّ التوصل إليها فيما يتعلق بأوامر القبض العالقة والصادرة عن المحكمة. وفي هذه اللحظة بالذات، لم تبلغ السلطات المختصة في السودان مكتبي بالإجراءات التي تنوي اتخاذها فيما يتعلق بالمشتبه فيهم لدى المحكمة الجنائية. ولذلك، أغتنم هذه الفرصة لأناشد هذا المجلس وأهيب من خلالكم، بسلطات حكومة السودان، تكثيف الحوار مع مكتبي لضمان المساءلة عن الجرائم الشنيعة التي وقعت في دارفور.

ويسعدني أن أشير إلى أنه كان لي شرف إجراء مكالمة مجاملة مع معالي رئيس وزراء السودان، السيد عبد الله حمدوك، بشأن النقل الذي جرى أمس للمشتبه فيه لدى المحكمة الجنائية إلى عُهدة المحكمة. ولقد لمستُ بوادر مشجعة في تلك المحادثة المفتوحة والمفيدة.

ويظل يراودني أمل في أن يطل في الأفق فصل جديد من التفاعل البناء بين المحكمة الجنائية والسودان، يقوم على أساس الاحترام المتبادل والالتزام الحقيقي بإنصاف ضحايا الجرائم الشنيعة المرتكبة في دارفور.

فلا مناص من الحوار بين مكتبي وحكومة السودان.

واحتكاما إلى مقتضيات نظام روما الأساسي، يجب تقديم جميع المشتبه فيهم بشأن دارفور لدى المحكمة الجنائية إلى العدالة عن طريق إجراءات قضائية حقيقية إما في قاعة محكمة في السودان أو في المحكمة بلاهاي.

وتحقيقا لهذه الغاية، وعملا بمبدأ التكامل وولايتي بصفتي مدعية عامة للمحكمة الجنائية، أؤكد مجددا أنني أرحب بالحوار مع حكومة السودان، بينما أُطَمْئِنُ ضحايا الجرائم الوحشية التي ارتُكبت في دارفور بأنني ملتزمة التزاما ثابتا بضمان تقديم المسؤولين عن الأعمال الوحشية في دارفور إلى العدالة في نهاية المطاف.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

حتى في الوقت الذي يواصل فيه السودان انتقاله الاستثنائي، لا يزال الوضع في الميدان متقلبا. وتؤكد محاولة اغتيال رئيس الوزراء حمدوك في آذار/مارس هشاشة الوضع. وفي مثل هذه الظروف، يتطلع الشعب السوداني، أكثر من أيّ وقت مضى، إلى هذا المجلس وإلى المجتمع الدولي من أجل الدعم والتشجيع الملموسين للمضي قدما في جهوده الرامية إلى إيجاد سلام دائم تكون العدالة والمساءلة ركنين أساسيين من أركانه.

وأؤكد مجددا التزام مكتبي واستعداده للعمل مع جميع قطاعات الحكومة المؤقتة لضمان عدالة حقيقية في المحاكمة على الجرائم المرتكبة في دارفور وذلك وفقا لمقتضيات نظام روما الأساسي.

وما فتئ مكتبي يبذل جهوده للتواصل مع الحكومة السودانية، من أجل فتح خطوط اتصال مع جميع المكونات ذات الصلة في الحكومة. وقد أعاقت هذه الجهود جائحةُ فيروس كوفيد 19 التي قيدت السفر واستأثرت باهتمام الحكومات في جميع أنحاء العالم، بما في ذلك السودان.

ونظرا للقيود الحالية المفروضة على السفر الدولي والتفاعلات الشخصية، فإن مكتبي على استعداد لتسهيل الاجتماعات الافتراضية مع جميع أصحاب المصلحة في السودان في أقرب فرصة للتوعية بعمل مكتبي وباختصاص المحكمة وما يمكن توقعه للمضي قدما.

ولسنا غافلين عن التحديات الهائلة التي تواجهها حكومة السودان حاليا، ولا يسعنا إلا أن نتمنى لها النجاح في هذه المرحلة الانتقالية نحو تحقيق المزيد من الأمن والازدهار للشعب السوداني. ويجب أن يظل ضمان إنصاف ضحايا جرائم الماضي في دارفور أولوية في إطار إعادة ترتيب الأمور والاستجابة على الصعيد الوطني.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

إن أوامر المحكمة الجنائية الدولية بالقبض على المشتبه فيهم الأربعة في حالة دارفور تظل سارية المفعول.

وكما أشرتُ إليه في تقريري إلى هذا المجلس، فإن السيد البشير يقضي عقوبة بالسجن لمدة عامين في السودان لإدانته بتهمة تتعلق بالفساد المالي. وأفادت التقارير بأن النائب العام السوداني قد أعلن عن تُهم إضافية تتعلق بانقلاب عام 1989. كما أنني على علم بالتقارير الأخيرة التي تفيد بأن هيئة مكافحة الفساد السودانية قامت مؤخرا بمصادرة أموال السيد البشير وأفراد أسرته وشركائه والتي تبلغ قيمتها 4 مليار دولار.

وأفادت التقارير بأن السيد أحمد هارون والسيد عبد الرحيم حسين محتجزان لدى حكومة السودان، في انتظار توجيه النائب العام لاتهامات في حقهما. ويساورني القلق للتقارير الأخيرة التي تفيد بأن هذين المشتبه فيهما لدى المحكمة الجنائية مصابان بفيروس كوفيد 19، وأنا واثقة من أن السلطات تتخذ تدابير مناسبة لرعاية صحتهما أثناء الاحتجاز.

ويظل السيد عبد الله بندا طليقا. إذ لا يزال في حالة فرار من المحكمة الجنائية، وينبغي القبض عليه وتقديمه إلى المحكمة.

وعملا بقرار مجلس الأمن 1593، وأوامر قضاة المحكمة الجنائية اللاحقة، يظل على عاتق السودان واجب قانوني دولي يلزمه بأن يقدم إلى المحكمة الجنائية دون تأخير جميع المشتبه فيهم الذين صدر في حقهم أمر بالقبض من المحكمة.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

وفيما يتعلق بالأنشطة القضائية الأخيرة، قدم مكتبي في 11 أيار/مايو، نسخة منقّحة من ملاحظاته بشأن إمكانية المحاكمة الغيابية في الظروف المحددة للقضية المرفوعة ضد السيد بندا. وكما ورد بيانه بمزيد من التفصيل في المستندات المدلى بها، ذهب مكتبي إلى القول بالمحاكمة الغيابية للمتهم، لا يجيزها نظام روما الأساسي ولا القواعد الإجرائية وقواعد الإثبات، لا سيما في ظروف القضية المرفوعة ضد السيد بندا. وفي 13 أيار/مايو، أذنت الدائرة الابتدائية، بالأغلبية، للممثل القانوني للمجني عليهم بتقديم ملاحظات بشأن هذه المسألة.

ويواصل فريقي رصد الجرائم المدعى ارتكابها في دارفور والتي قد تندرج ضمن اختصاص المحكمة. وقد ووردت ادعاءات بشن هجمات على مخيم كريندينغ للمشردين داخليا، وعلى القرى القريبة من الجنينة. وأفادت التقارير بأن هذه الهجمات قد أسفرت عن خسائر كبيرة في الأرواح وتسببت في نزوح آلاف الأشخاص. كما وردت تقارير عن استمرار العنف الجنسي والجنساني. ولا بد أن تتوقف هذه الهجمات وأن تظل حماية المدنيين أولوية.

وإني أرحب بالتقارير الواردة من المنظمة الدولية للهجرة التي تفيد بأن عدد العائدين خلال عام 2019 تجاوز عدد المشردين داخليا في دارفور. غير أنه يساورني القلق للتقارير التي تفيد بمضايقة موظفي المنظمة الدولية للهجرة، ونهب الإمدادات الإنسانية من خمس منظمات غير حكومية محلية في كبكابية بشمال دارفور.


ويساورني قلق بالغ بشأن حماية المدنيين وتأثير جائحة كوفيد 19 على المساعدة الإنسانية.

 

وأرحب باعتماد المجلس الأسبوع الماضي للقرار 2525، الذي يمدد ولاية العملية المختلطة للاتحاد الأفريقي والأمم المتحدة في دارفور (يوناميد) حتى 31 كانون الأول/ديسمبر. كما أرحب باعتماد المجلس في نفس اليوم للقرار 2524، الذي ينشئ بعثة سياسية جديدة في السودان، وهي بعثة الأمم المتحدة المتكاملة لتقديم المساعدة خلال الفترة الانتقالية في السودان.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

إن التقدم الذي أحرزه مكتبي في هذه الحالة حتى الآن ما كان ليتحقق لولا التعاون المبدئي والدعم الراسخ لعدد من الدول، بما في ذلك الدول الأعضاء في هذا المجلس. واسمحوا لي أن أعرب عن خالص امتناني لهذا الدعم.

ولا بد لي من التعبير أيضا عن شكري الصادق للأفراد والمنظمات التي تواصل بذل كل ما في وسعها في سعيها الـمُلهِم إلى إحقاق العدالة وإقرار المساءلة على الجرائم المرتكبة في دارفور.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

اسمحوا لي أن أكد أن مكتبي يولي أهمية كبيرة لتعزيز علاقته الوليدة مع حكومة السودان. ونحن ندرك تعقيد عملية الانتقال في السودان والأولويات المتنافسة التي يجب على السلطات السودانية مراعاتها. ومع ذلك، فإن تلبية المطالب المشروعة للشعب السوداني بالعدالة والمساءلة يجب أن تتبوأ الصدارة.

لقد مرت 17 سنة على وقوع العديد من الجرائم في دارفور. وفي السنوات الـثلاث عشرة الماضية، لم يتمكن مكتبي من الوصول إلى أراضي السودان. وآن الأوان الآن لتغيير ذلك. كما يبرز تسليم السيد كوشيب نفسه للمحكمة أهمية هذا التعاون.

وأدعو جميع أعضاء هذا المجلس والدول الأطراف والمجتمع الدولي على نطاق أوسع إلى دعم حكومة السودان وتشجيعها على التعاون الكامل والفوري مع مكتبي.

ويحدوني أمل في أن أكون في وضع يسمح لي بتقديم تقرير عن المعالم الرئيسية لتعاون مكتبي مع السلطات السودانية، عندما أقدم الإحاطة الإعلامية المقبلة لهذا المجلس. وآمل ألا يشاطرني هذا المجلس تفاؤلي فحسب، بل وأن يعمل جاهدا على ضمان تحقيق هذا الهدف.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

إنني أتذكر الكلمات البارزة لسعادة السيد عمر محمد أحمد صديق، الممثل الدائم للسودان لدى الأمم المتحدة، في رده على تقريري الأخير إلى المجلس في 18 كانون الأول/ديسمبر 2019. فقد أشار السيد صديق إلى ''واقع سياسي جديد'' في السودان، المساءلةُ ''لَبِنتُهُ''، و''لا مجال فيه [...] للإفلات من العقاب''.

وهذا هو الهدف الذي يجب على مكتبي وحكومة السودان العمل معا، بدعم من هذا المجلس، من أجل تحقيقه لمصلحة المجني عليهم في دارفور. وفي هذا الجهد الجماعي، لا مجال لإضاعة الوقت.

ولقد ظلت العدالة في دارفور بعيدة المنال فعلا لأمد طويل. وآن الأوان لتغيير هذا الوضع غير المرضي. وهذه فرصة سانحة؛ علينا اغتنامها جميعا. فلنعمل جميعا من أجل إنصاف الضحايا في دارفور في نهاية المطاف.

سيدتي الرئيسة، أصحاب السعادة،

في الختام، أود أن أشير إلى أنه أتيحت لي في 29 أيار/مايو، فرصة تقديم إحاطة إعلامية للجنة الفرعية للبرلمان الأوروبي المعنية بحقوق الإنسان بشأن عدد من القضايا المعروضة على المحكمة، بما في ذلك دارفور. وفي أثناء محادثتي مع اللجنة الفرعية، لمستُ بوادر مشجعة، لا سيما من خلال الدعم القوي المعرب عنه لولاية المحكمة الجنائية وللممارسة المستقلة لوظائف الادعاء والقضاء، على النحو المنصوص عليه في نظام روما الأساسي.

وبالنسبة لضحايا الجرائم الوحشية والمجتمعات المحلية المتضررة في العديد من حالات النزاع في جميع أنحاء العالم، تمثل المحكمة الجنائية منارة الأمل الأخيرة لعدالة مستقلة ونزيهة.

والتطور الحاصل بالأمس والمتمثل في نقل السيد كوشيب إلى المحكمة تطور مهم أيضا في هذا السياق، ويجسد صمود العدالة وإصرارها وقدرتها على الوصول، كما يجسد الأهمية البالغة للمحكمة الجنائية في الحرب العالمية ضد الإفلات من العقاب.

وإننا ملتزمون بمواصلة أداء واجباتنا بموجب نظام روما الأساسي بشرف، ودون خوف أو محاباة، سعيا إلى تحقيق العدالة بشأن أشنع الجرائم في العالم.

وإننا نعول على دعمكم في الوقت الذي نحرز فيه تقدما في هذه الرحلة الضرورية للمضي قدما نحو عالم أكثر عدالة.

أشكركم على ما أتحتموه من فرصة وخصصتموه من وقت. | مكتب المدعي العام


التقرير الحادي والثلاثون للمدعي العام للمحكمة الجنائية الدولية إلى مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة عملا بقرار المجلس 1593 (2005): الإنكليزية؛ الفرنسية؛ العربية.


بيان أمام مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة (مجلس الأمن) بشأن الحالة في دارفور، عملا بقرار مجلس الأمن 1593 (2005)
Source: Bureau du Procureur | Contact: [email protected]