Communiqué de presse: 22 février 2021

Le Procureur de la CPI, Mme Fatou Bensouda, rencontre les Ministres des affaires étrangères de l’UE : « La CPI joue un rôle central dans un système international plus juste fondé sur le respect des règles. »

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Aujourd'hui, le 22 février 2021, le Procureur de la Cour pénale internationale (la CPI, ou la « Cour »), Mme Fatou Bensouda, a rencontré les Ministres européens des affaires étrangères et d'autres représentants de l'Union européenne (UE) à Bruxelles en Belgique. La réunion a été organisée par la présidence belge du Benelux à l'invitation de la Vice‑Première Ministre et Ministre des affaires étrangères du Royaume de Belgique, S.E. Sophie Wilmès, au nom des pays de l'Union Benelux.

À l'occasion de cette réunion informelle en présence de Ministres, d'Ambassadeurs et de représentants des pays de l'UE, Mme Bensouda a présenté un aperçu des récentes activités menées par son Bureau et des victoires qu'il a remportées à l'audience. Elle a également évoqué les difficultés auxquelles la Cour est confrontée, depuis les contraintes qui pèsent lourdement sur ses ressources jusqu'aux mesures, menaces et pressions coercitives exercées sur son mandat indépendant et essentiel.

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Au moment de remercier l'UE et les différents États membres pour leur soutien et leur coopération, le Procureur a observé que « nous sommes à un moment décisif de l'histoire de la justice pénale internationale. Soit nous continuons inlassablement de défendre avec la plus grande conviction le Statut de Rome pour veiller à la réussite à long terme de la Cour pour le bien de l'humanité, soit nous acceptons que les aléas politiques du jour compromettent les progrès durement acquis dans la lutte contre l'impunité des auteurs d'atrocités. » Elle a souligné qu'il « [était] de notre devoir de poursuivre notre action en faveur des victimes de crimes atroces qui voient en la Cour une ultime lueur d'espoir de justice. »

Parmi les autres sujets abordés figurait le rapport présenté par le groupe d'experts indépendants dans le cadre de son examen de la Cour. Le Procureur a fait valoir à ce propos que son Bureau avait entamé, conformément à sa stratégie d'amélioration continue, un processus d'examen qui serait l'occasion de renforcer son efficacité, ainsi que le système instauré par le Statut de Rome dans son ensemble. Mme Bensouda a déclaré que son Bureau « considér[ait] l'examen réalisé par le groupe d'experts indépendants comme une source d'inspiration et qu'il comptait utiliser les recommandations concrètes et réalistes de ces derniers » en gardant à l'esprit cet objectif global. Elle a en outre ajouté que son Bureau travaillait actuellement à la réponse globale initiale à ce rapport, conformément à la demande de l'Assemblée des États parties.

Le Procureur a fait part de sa profonde gratitude à la Ministre Wilmès, ainsi qu'à ses homologues du Benelux, pour avoir organisé cet événement, pour l'assistance qui lui a été fournie ainsi que pour le soutien diplomatique, politique et opérationnel sans faille apporté par l'UE à la mission cruciale de la Cour et, de ce fait, à la reconnaissance par l'UE du rôle central que joue la CPI dans un système international plus juste fondé sur le respect des règles.

Dans une déclaration faite à l'occasion de la réunion d'aujourd'hui, S.E. Sophie Wilmès a réaffirmé la gratitude de la Belgique à « la procureure Bensouda pour son engagement plein et entier » et a souhaité à son « successeur beaucoup de succès dans ce mandat crucial. »  « Alors que la Cour pénale internationale fait face à des défis externes majeurs, la Belgique appelle tous les pays à soutenir cette institution-clé. Ce n'est qu'en unissant nos forces que nous pourrons construire un monde fondamentalement plus juste. Un monde où celles et ceux qui violent sans aucune pitié le droit international humanitaire sont poursuivis et jugés ; et où leurs victimes obtiennent justice. La justice est une condition indispensable à une paix durable. », a ainsi souligné la Ministre.

Le Bureau du Procureur de la CPI mène des examens préliminaires, des enquêtes et des poursuites à propos du crime de génocide, des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre et du crime d'agression, en toute impartialité et en toute indépendance. Depuis 2003, le Bureau enquête sur plusieurs situations relevant de la compétence de la CPI, notamment en Afghanistan (demande de sursis à enquêter présentée au titre de l'article 18 en suspens), au Bangladesh/Myanmar, au Burundi, en Côte d'Ivoire, au Darfour (Soudan), en Géorgie, au Kenya, en Libye, au Mali, en Ouganda, en République centrafricaine (deux situations distinctes) et en République démocratique du Congo. Le Bureau conduit également des examens préliminaires à propos des situations en Bolivie, en Colombie, en Guinée, aux Philippines et au Venezuela  I et II) et en a achevé trois autres portant sur les situations en Palestine, ainsi qu'au Nigéria et en Ukraine (dans l'attente de demandes d'autorisation d'ouvrir une enquête).


Source: Bureau du Procureur | Contact: [email protected]